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Entretien avec Kanysh Teleushin, vice-ministre de l’Industrie et des Nouvelles technologies

De passage à Paris les 25 et 26 octobre, avec toute une délégation de représentants du gouvernement d’Astana, le vice-ministre de l’Industrie et des nouvelles technologies du Kazakhstan, Kanysh Teleushin, a bien voulu répondre au Moci sur les priorités de son pays en matière d’attraction des entreprises étrangères, grandes et petites.

Le Moci. Vous êtes actuellement en visite de travail à Paris. Quel est le but de ce séjour ? 

Kanysh Teleushin. Il est double. Tout d’abord, j’ai assisté à différents comités de l’OCDE, sur l’entrepreneuriat et l’industrie. Le Kazakhstan souhaite devenir observateur de ces comités. Ce qui nous intéresse c’est le partage des bonnes pratiques mises en place par les pays développés que ce soit en termes d’expertise technique, de méthodologie ou de mise en place de mesures favorisant le développement des affaires. Ensuite, une partie de notre délégation s’est entretenue avec des entreprises françaises au Medef dans le cadre du Conseil des affaires franco-kazakhstanaises. 

Le Moci. Quel type d’entreprises françaises vous intéresse plus particulièrement ?
K. T. 
Nous nous intéressons de plus en plus au savoir-faire et à l’expertise des entreprises françaises innovantes. La France est connue pour cela dans le monde entier et nous souhaitons bénéficier de cette spécificité. En outre, nous suivons de très près les différentes mesures mises en place par le gouvernement français pour soutenir et développer ces entreprises à forte valeur ajoutée. Bien sûr, pour nous cela passe par des transferts de technologies que nous mettons déjà en pratique au Kazakhstan grâce au Centre franco-kazakhstanais de transferts de technologies, qui est très actif avec une dizaine de projets. Concrètement, nous avons identifié 73 technologies cruciales pour le développement de notre pays dans les vingt prochaines années. Nous nous focalisons plus particulièrement sur la chimie et la pétrochimie, les technologies de l’information et de la communication, les télécommunications, la métallurgie, en particulier la transformation et la valorisation des métaux, et les biens d’équipement pour l’industrie. Il faut également ajouter à ces secteurs toutes les technologies vertes à commencer par celles concernant l’efficacité énergétique qui est le thème de notre candidature à l’organisation de l’exposition universelle de 2017. C’est ainsi que nous travaillons au développement de l’industrie des panneaux solaires.

Le Moci. La situation géographique du Kazakhstan pourrait laisser penser qu’il serait plus enclin à travailler avec la Chine voisine.

K. T. Concernant l’innovation et les nouvelles technologies, nous travaillons beaucoup avec les pays européens vraiment en pointe. A titre d’exemple, nous travaillons en ce moment sur un projet de production de caoutchouc à forte valeur ajoutée avec des experts kazakhstanais, français et néerlandais. Plus de 80 % des exportations de notre pays sont constituées d’hydrocarbure et nous devons absolument diversifier notre économie. La part des matières premières transformées et des produits manufacturées dans le total de nos exportations augmente d’année en année. Concernant l’innovation et les nouvelles technologies, nous estimons qu’il est très important d’attirer des entreprises étrangères de haut niveau afin qu’elles fassent bénéficier notre pays de leur expertise. Nous comptons beaucoup sur les transferst de technologies. A l’exemple du Centre franco-kazakhstanais de transferts de technologies, nous avons ouvert un centre de même type avec les Coréens et nous comptons en ouvrir d’autres, notamment avec les Etats-Unis.

Le Moci. A côté des multinationales françaises reconnues, y a-t-il de place pour les PME innovantes au Kazakhstan ? 
K. T. Bien sûr, il y a de la place pour elles ! Je dirais la même chose pour les très petites entreprises. Nous avons un centre international de transfert de technologie accueillant des entreprises du monde entier au sein duquel une équipe est dédiée à ces petites entreprises qui travaillent très en amont sur des innovations technologiques. Elles ont en général achevé la partie « recherche et développement » et sont en train de passer à la recherche appliquée. Nous ciblons ces entreprises très innovantes qui n’ont pas encore de marché même dans leur propre pays. Grâce à l’union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan nous proposons à ces entreprises de tester leurs innovations non plus sur un marché de 16 millions d’habitants, mais de 160 millions de consommateurs. L’idée première n’est pas de leur offrir des incitations fiscales ou des parcs scientifiques, mais un marché. Elles peuvent effectuer leurs premières ventes et obtenir des références qui leur permettront ensuite de se développer. Evidemment, nous essayons de tout faire pour leur faciliter la vie concernant la protection de la propriété intellectuelle ou lors des procédures administratives. Le plus important pour le Kazakhstan ce n’est pas tant l’origine géographique de ces petites entreprises innovantes que l’endroit où elles vont s’implanter. 

Le Moci. Comment attirez-vous au Kazakhstan ces entreprises innovantes ?

K. T. Nous leur offrons des espaces de travail dans nos zones économiques qui sont réparties sur notre territoire en fonction de leur spécialisation sectorielle. Pour les nouvelles technologies, le parc qui leur est dédié se trouve à Almaty et compte désormais 160 entreprises. Les entreprises innovantes sont exemptes de taxes et peuvent faire appel à un fond spécial si nécessaire. Surtout, nous leur offrons un immense marché en pleine mutation.
 
Propos recueillis par Sophie Creusillet


L’exposition internationale 2017 se tiendra à Astana


Le Kazakhstan a décroché le gros lot. Le 22 novembre, sa capitale Astana a remporté, par 103 voix contre 44 à sa concurrente Liège, l’organisation de la prochaine Exposition internationale. Cette dernière, placée sous le thème de « l’énergie du future », se tiendra du 10 juin au 10 septembre 2017 sur un site de 25 hectares qui devra accueillir cinq millions de visiteurs, selon ses organisateurs. La construction de cette ville, promue capitale en 1998, avait été l’occasion pour le président Nazarbaïev de lancer une politique de grands travaux à marche forcée. Selon le rapport de la mission d’enquête du Bureau international des expositions, le total des investissements nécessaires (accès routiers au site, amélioration des infrastructures existantes, nouveaux bâtiments, espaces de parking) s’élève à 238,6 millions d’euros. Le rapport estime que l’Exposition « attirera des investissements privés pour la construction d’hôtels et de restaurants » et « aura un impact positif sur le monde des affaires au Kazakhstan en permettant de nouer des contacts avec certaines des plus grandes entreprises au monde et d’accélérer des projets communs ». Lors de l’avant-dernière présentation de sa candidature, le 19 novembre à Paris, le vice-Premier ministre, Kairat Kelimbetov, a tenu à préciser que la totalité de ces investissements seront réalisés en partenariat public privé. Un mode de financement dans lequel les Français sont passés maîtres.

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