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Secteurs porteurs : Immobilier-habitat, luxe, agroalimentaire…

La bonne santé de l’économie allemande explique largement la progression des ventes dans l’immobilier, l’habitat et le luxe. L’agroalimentaire en recueille aussi les fruits, ainsi que toute une série de produits. Il faut utiliser les grands salons spécialisés et se tenir à l’écoute des professionnels. Le marché évolue. Revue de détail.

Le consommateur allemand a toujours envie de consommer « et même encore plus qu’avant », renchérit Jean-Pierre Houssel, en charge de l’agroalimentaire à la Mission économique Ubifrance à Düsseldorf. De fait, la consommation privée progresse et toute une série de secteurs en profitent, pas seulement l’agroalimentaire, mais aussi l’immobilier, l’habitat et le luxe notamment.

En pleine crise mondiale, les entreprises françaises doivent donc s’efforcer de profiter de la bonne conjoncture économique outre-Rhin. Pour prospecter, nouer des contacts, vendre, le salon spécialisé est un outil privilégié. Encore plus en Allemagne, où la floraison des salons, notamment des grands rendez-vous internationaux, assure aux professionnels français de trouver la manifestation qui lui convient pour aborder l’Allemagne et le monde entier.

Et peu importe le secteur. Ainsi en Europe, chacun s’accorde à reconnaître que la chaussure française souffre de la comparaison avec son homologue italienne. Il n’empêche : 39 fabricants français ont participé, du 5 au 7 septembre, à GDS, la grande messe du secteur à Düsseldorf. « Parce qu’ils savent présenter une offre différente, ils veulent se développer en Allemagne, malgré la concurrence chinoise ou italienne », se félicite Patrick Imbert, qui dirige la Mission économique Ubifrance à Düsseldorf.

De Francfort à Munich, en passant par Hanovre, les grands salons allemands sont légion. Mais, à côté des blockbusters, de nouveaux salons émergent, notamment dans les nouvelles technologies. Parfois, des villes moyennes ont investi avec succès des segments d’activité. « C’est le cas de Nuremberg, avec IT-SA (sécurité informatique), ou de Karlsruhe, avec Learntech (éducation et formation par l’électronique) », détaille Martin Winder, en charge des technologies de l’information et de la communication à la Mission économique Ubifrance.
Le marché allemand évolue et il convient d’être toujours à son écoute. On savait les Allemands friands de tourisme à l’étranger. Mais ils visitent aussi de plus en plus leur pays.

Alors ce sont les ventes de caravanes ou de planches à voile qui s’envolent. De même, la population vieillit, un casse tête pour le gouvernement. Mais pour les professionnels de l’Hexagone, c’est l’assurance de nouvelles opportunités d’affaires. Les personnes âgées veulent demeurer le plus longtemps possible à leur domicile. Les projets de télémédecine sont ainsi les bienvenus, surtout dans les zones rurales. Le nombre d’hôpitaux à équiper grandit aussi. Lors du salon Medica, qui va se dérouler à Düsseldorf du 14 au 17 novembre, 148 sociétés françaises exposeront ainsi sur le pavillon France.

François Pargny


Immobilier-habitat-luxe : les principaux bénéficiaires de la consommation

En traversant Düsseldorf, on comprend vite la confiance qui habite les Allemands, alors que l’Europe du Sud s’est enfoncée dans la crise.

Une fois passée l’animation le long des rives du Rhin, il faut remonter vers l’avenue des rois ou Königsallee, les Champs Elysées de Düsseldorf avec ses galeries commerciales Kö-Galerie ou Sevens et ses grandes marques de luxe et de mode : Cartier, Longchamp, Comptoir des Cotonniers, etc.

Au coin du grand magasin Kaufhof, l’architecte américain Daniel Libeskind a entamé les travaux du chantier Kö-Bogen, un ensemble de bâtiments ouverts sur des cours végétales, lié à la construction d’une ligne de métro et de routes souterraines. Les travaux doivent être achevés en 2014, date à laquelle les espaces libérés en surface seront utilisés pour aménager des parcs et construire de nouveaux centres commerciaux. De nouvelles opportunités pour les marques de luxe et les grandes enseignes de la distribution et de la mode.

L’extension du métro se poursuit plus au nord sur Am Wehrhahm. Et, à proximité, derrière les bureaux de l’éditeur français de logiciels Ubisoft, « le Quartier central », un nouvel ensemble de logements, s’étend progressivement entre Shirmerstrasse et Toulouser Allee. « Les taux d’intérêt ne sont pas intéressants. Les Allemands achètent ou investissent dans l’immobilier et l’habitat », explique Martin Winder, en charge des technologies de l’information et de la communication à la Mission économique Ubifrance.

D’après l’Office fédéral des statistiques (Destatis), l’Allemagne comptait en 2010 40,5 millions de logements, dont 16,5 millions (45,7 %) étaient habités par leurs propriétaires. Les ventes de maisons et d’appartements auraient aussi augmenté de 11 % entre 2010 et 2011. « Pendant leurs loisirs, les Allemands aménagent leur domicile. En période de crise, ils sont particulièrement friands de produits d’ameublement et de décoration », observe Simone Iacono, chef du pôle mode, habitat et santé au bureau d’Ubifrance à Düsseldorf. Cette année, selon Martin Winder, 10,2 millions d’écrans plats devraient être vendus en Allemagne. Un chiffre en augmentation de 7,7 % sur 2011.

« Comme les Allemands sont confiants, les ventes d’articles haut de gamme – parfums, eaux de toilette, accessoires de mode – demeurent également élevées », constate encore Simone Iacono. Et de citer le succès de quelques maisons françaises, comme l’Occitane, Jacadi, Petit Bateau. Certaines griffes françaises se sont implantées ces dernières années, comme Princesse Tam Tam, Comptoir des Cotonniers ou Max Azria. A côté de ses salons traditionnels Premium (mode haut de gamme) et Bread and Butter (mode urbaine), Messe Berlin va inaugurer dans la capitale fédérale un nouveau rendez-vous, Panorama, dédié à une offre moyen de gamme. Il s’agit, en fait, de proposer à des chaînes de magasins, des petites marques et des détaillants désirant acheter en masse des vêtements à des prix abordables.

Messe Berlin et son partenaire Panorama Fair Fashion Berlin ont dû se résoudre, toutefois, à reporter la première édition de Panorama, prévue à l’origine en juillet, en raison des retards de livraison du nouvel aéroport Berlin-Brandebourg. Finalement, la nouvelle manifestation se déroulera pour la première fois en 2013, du 15 au 17 janvier.

F. P.

Agroalimentaire : l’émergence d’une offre plus qualitative

Schadowstrasse, en plein centre de Düsseldorf. C’est en mai que les habitants de la métropole de Rhénanie-Nord-Westphalie ont découvert dans leur ville un deuxième magasin Rewe To Go, aux couleurs verte et rouge de l’enseigne de détail Rewe.

Sa spécialité : les produits frais. Près de 800 produits – des salades, des fruits, des sushis ou des sandwiches, etc. – y sont ainsi proposés aux consommateurs à la recherche d’une alternative au traditionnel fast food ou snack bar. En 2011, le groupe, dirigé par le Français Alain Caparros, s’était déjà illustré avec un magasin Rewe To Go à Cologne et un deuxième à Düsseldorf (Stadt-Mitte).

Rewe n’est pas seul à offrir une offre plus qualitative. Edeka s’est aussi engouffré dans la brèche. Dans un pays où les hypermarchés n’ont jamais pu percer, les magasins de proximité constituent de nouvelles plateformes de distribution pour une offre plus qualitative. Même en Allemagne, où le prix est le principal critère d’achat, ils gagnent des parts de marché sur le hard discount.

« Le hard discount domine toujours, mais il semble être parvenu à un palier. Et alors que le leader Aldi s’essouffle, c’est Lidl qui conquiert des positions en diversifiant son offre avec des marques de producteur comme Nutella, Cocal Cola ou Danone », précise Jean-Pierre Houssel, en charge de l’agroalimentaire à la Mission économique Ubifrance à Düsseldorf. Parallèlement, les marques de distributeur (MDD) haut de gamme sont lancées. Les prix sont plus élevés que ceux des MDD traditionnelles, mais les conditionnements sont aussi plus soignés.
La France, dont les produits et le savoir-faire sont reconnus outre-Rhin, a une carte à jouer. Dans l’agroalimentaire, l’Allemagne est le premier débouché de la France. Hormis les Pays-Bas (19,6 % de part de marché au premier semestre 2012), l’Hexagone (8,9 %) y domine tous ses concurrents, grâce à une présence très variée (liquides, œufs, huiles, légumes…). « L’Allemagne est à la fois un grand exportateur et un grand importateur. C’est pour nous également un marché pérenne pour toute une série de matières premières, comme les céréales, le colza et le sucre », détaille Jean-Pierre Houssel.

Dans certains domaines, la France bénéficie d’une image très qualitative. C’est, bien sûr, le cas dans le vin ou les fromages, mais aussi dans les fruits et légumes, premier poste d’importation de l’Allemagne dans l’agroalimentaire. A noter également que le marché du bio a rebondi en 2011 et semble devoir se stabiliser en 2012. Or, l’an dernier, l’Allemagne constituait le premier marché du bio en Europe, avec un montant de six milliards d’euros.

F. P.

Les priorités d’Ubifrance : ferroviaire, énergie, économies d’énergie…

Directeur de la Mission économique Ubifrance à Düsseldorf, Patrick Imbert est persuadé que les exportateurs et les investisseurs français doivent s’engager sans tarder dans des niches en développement.
En utilisant soit les salons, soit des opérations spécifiques proposées par ses services en Allemagne, comme la rencontre French Connection Day, le 30 novembre prochain à Düsseldorf : 25 sociétés françaises présenteront, à cette occasion, leurs produits et services à de grands décideurs, comme Deutsche Telekom, E-Plus, Vodafone ou Nokia.

Parmi les priorités d’Ubifrance, figure aussi le transport ferroviaire, secteur d’excellence de la France. Lors du tout récent salon Innotrans, du 18 au 21 septembre, elles étaient 90 entreprises de l’Hexagone à exposer à Berlin.
Un autre pôle de développement d’Ubifrance est l’énergie et le développement durable. Les technologies vertes, les économies d’énergie ou le démantèlement des centrales nucléaires figurent ainsi au menu de l’agence publique. Selon le patron européen du producteur d’électricité Vattenfall, Tuomo Hatakka, 150 milliards d’euros devront être engagés dans la sortie du nucléaire.

F. P.

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