Les importations allemandes ont fortement progressé en 2011. Troisième fournisseur de l’Allemagne, la France est devancée par la Chine et les Pays-Bas. Mais les opportunités existent pour mieux faire.
L’année 2012 pourrait s’annoncer difficile pour la France en Allemagne, son premier client dans le monde. La base de données GTA/GTIS, qui traite les chiffres des Douanes allemandes, révèle, en effet, un léger recul des exportations tricolores, de 2,87 % exactement, par rapport aux six premiers mois de 2011. Certes, avec un montant de 37,3 milliards d’euros, la France demeure le troisième fournisseur outre-Rhin, derrière la Chine et les Pays-Bas. Mais, alors que les importations allemandes ont cru de 2,38 % à 457,1 milliards d’euros pendant la période, sa part de marché s’est également effritée, tombant à 7,15 %.
Sans doute faut-il nuancer ce médiocre résultat, la réduction des ventes de l’Hexagone étant imputable à un seul poste, la navigation aérienne et spatiale, un domaine de coopération privilégiée entre la France et l’Allemagne et donc d’intégration de l’appareil industriel au sein du consortium EADS, avec, comme figure de proue, Airbus.
Pour Patrick Imbert, le directeur du bureau Ubifrance à Düsseldorf, les entreprises françaises ne doivent pas relâcher leurs efforts. Bien au contraire. « Il faut continuer à cultiver sa différence, à creuser les niches et à innover », affirme-t-il. Il est vrai que l’Allemagne est l’un des tout premiers importateurs au monde.
Après un trou en 2009, année la plus noire de la crise, ses achats ont retrouvé leur niveau de 2008, avec un montant de 800 milliards d’euros en 2010. L’année suivante, ce chiffre explosait à 902 milliards d’euros, dont 65,8 milliards en provenance de l’Hexagone, soit un niveau équivalent à ceux de 2007 et 2008.
Toutefois, si les livraisons de la France ont progressé de 8,9 % en 2011, la performance des Pays-Bas, solide deuxième fournisseur de l’Allemagne (avec 74,2 milliards d’euros d’export) derrière la Chine (79,5 milliards), était largement supérieure : + 21,22 %.
François Pargny
Des réussites dans l’industrie
D’après la base de données GTA/GTIS, plus de 39 % des produits importés de France en Allemagne en 2011 concernaient trois grands secteurs : navigation aérienne et spatiale ; machines, chaudières, engins et appareils mécaniques ; et voitures automobiles, tracteurs, cycles et autres véhicules terrestres.
Les achats dans l’automobile progressaient ainsi de 10,69 %. Du coup, certaines sociétés de l’Hexagone ont sauté le pas de l’implantation, à l’instar de l’équipementier Gys, à Laval. Présent depuis sept ans outre-Rhin, le spécialiste des postes de soudure, chargeurs de batterie et d’équipements de réparation a ouvert une filiale commerciale à Aix-la-Chapelle et construit un bâtiment pour se doter des compétences techniques pour aborder les marchés d’Europe de l’Est. De son côté, Gris Découpage s’est emparé de KUT, une société de la Rurh aux activités complémentaires, présente chez Volkswagen, Daimler et BMW en Allemagne. Un achat d’autant plus stratégique que l’Allemagne pèse pour la moitié de ses livraisons hors de France. Parmi les grands secteurs d’importation en provenance de l’Hexagone, le poste machines, chaudières, appareils et engins mécaniques affichait en 2011 la plus forte progression, soit + 19,69 %. « L’an dernier, les importations françaises ont retrouvé leur niveau de 2008 », tempère, toutefois, Lotte Andreani, en charge du secteur mécanique à la Mission économique Ubifrance à Düsseldorf.
F. P.