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Professionnels et chargeurs veulent s’investir dans France Logistique

Les associations représentatives ont salué la création de France Logistique, un des outils inspiré des recommandations du rapport Hémar-Daher qui doit permettre au pays de mettre en œuvre une nouvelle stratégie dans ce secteur et redresser sa compétitivité. Elles se montrent particulièrement motivées et vigilantes pour engager des actions concrètes.

 

Les fédérations et associations du monde logistique réunies au sein de France Logistique se félicitent du lancement de cette plateforme pour faire avancer la filière ensemble, tout en souhaitant promouvoir leurs objectifs au sein de la nouvelle association.

« La création de France Logistique montre une vraie prise de conscience du gouvernement et des représentants politiques nationaux, avec une réelle volonté de créer une filière logistique », met en avant Yann de Feraudy, président de l’Aslog, réseau de 2000 professionnels de la supply chain (chargeurs, prestataires logistiques, associations et organismes de recherche et de formation).

Le dirigeant de l’Aslog poursuit : « cette association est un relais très important qui va permettre de s’adresser plus efficacement aux pouvoirs publics et faire entendre nos propositions auprès du Premier ministre. Aussi allons-nous être actifs dans le fonctionnement de l’association. Nous sommes pragmatiques et allons voir comment nous avançons ensemble, dans une optique de passage à l’action. France Logistique se concentre sur les sujets de supply chain exécution (transport, intralogistique, infrastructure), indispensables à la compétitivité logistique française, qui est l’une des pièces du puzzle. Nous avons à l’Aslog une vision étendue de la supply chain, depuis les approvisionnements en passant par la planification industrielle, avec une dimension internationale ».

 

Garantir des mesures coordonnées
Claude Samson, président de l’Afilog, association qui rassemble les métiers de la supply chain et de l’immobilier logistique, ajoute : « réunir les visions des différents acteurs du monde logistique, le gouvernement à travers plusieurs ministères, c’est garantir des mesures coordonnées, si ce n’est cohérentes et une politique stable à moyen terme. Nous allons participer activement et approuvons la nomination d’Anne-Marie Idrac comme pilote de France Logistique et ambassadrice du secteur vis-à-vis des pouvoirs publics. Il est indispensable d’être compétitif face à la concurrence européenne. Selon moi, nous avons passé le stade de l’étude pour aller dans l’action. Nous sommes vigilants et allons tout faire pour que cela avance. Et nous allons être directement entendus puisque France Logistique est en lien avec le comité interministériel de la logistique sous la présidence du Premier ministre. »

En termes de fiscalité, l’Afilog cherche à obtenir un moratoire sur la requalification de bâtiment logistique en bâtiment industriel, ce qui augmente la taxe foncière. Elle souhaite également la simplification du processus administratif lors de la construction d’un nouveau site logistique, deux à trois fois plus long que dans d’autres pays européens.

 

Le manque de culture de coopération
Pour sa part, Denis Choumert, président de l’Association des Utilisateurs de Transport de Fret (AUTF), qui compte 170 membres dont 140 entreprises et une trentaine de fédérations, salue l’initiative France Logistique. Pour lui, elle montre que le gouvernement va travailler de façon coordonnée, avec pour arbitre le Premier ministre : « Nous représentons la voix des chargeurs au sein de France Logistique. Nous apportons notre vision de la réglementation et de l’innovation, sachant que je préside également le Conseil européen des Chargeurs. Notre vision est que le métier de logisticien va se transformer dans les dix ans, avec le développement de plateformes de services (mise en relation entre différents acteurs, prestataires de différents niveaux et chargeurs, traçabilité, prévision). »

L’AUTF pointe les points forts et les points faibles de la compétitivité logistique Made in France : de grandes entreprises de logistique et de bonnes infrastructures routières et ferroviaires, contrebalancées par le manque de culture de coopération parmi les différents acteurs de la chaîne logistique (entreprises privées, instances représentatives, recherche).(Suite page 13)

 

Une grève dure qui va laisser des traces
Jean-Michel Garcia, délégué aux transports internationaux de l’AUTF prévient de son côté qu’« un modèle logistique se monte sur des années. Nous avons un problème d’attractivité des ports, qui représente un risque récurrent. Pour la grève de l’hiver 2019-2020, les chargeurs s’étaient certes préparés mais une grève aussi dure et organisée va laisser des traces. »
Pour autant, les préoccupations de long terme ne sont pas négligées par l’organisation. L’AUTF réfléchit notamment à la transition énergétique  : « Nous représentons le transport pour compte propre, flotte qui se renouvelle tous les six à quinze ans. Nous portons deux idées fortes :
– une écolabellisation des flottes qui récompense une dynamique de verdissement globale, même si toute la flotte n’est pas renouvelée aux dernières normes ;
– une vision de l’impact environnemental de toutes les énergies et de la mise à disposition des infrastructures nécessaires sur le territoire (électrique, gaz, hydrogène). ».

Christine Calais

 

Porter la dimension digitale

Au-delà des membres de France Logistique, les professionnels de la supply chain se félicitent de l’initiative, en espérant voir leurs problématiques abordées. Pour Romain Codron, fondateur de la plateforme collaborative de pilotage du transport Shiptify, « France Logistique est une excellente initiative, supportée par le Premier Ministre, qui porte haut la thématique logistique. Je suis néanmoins surpris de l’absence du sujet de la digitalisation, qui est source de productivité et l’un des leviers majeurs de la compétitivité logistique française. La digitalisation est également nécessaire à la dimension environnementale ; en effet, la mutualisation et la massification des flux de marchandises nécessite des échanges de données rapides et faciles via des plates-formes. Dans ce cadre digital, je mets l’accent également sur la nécessaire protection des données des entreprises, les données nécessaires à la supply chain comprenant des données stratégiques. »
Si la plateforme unique ouverte à tous les acteurs recommandée dans le rapport
Hémar-Daher peut paraître difficile à mettre en œuvre, toutefois la montée en puissance au niveau européen de plusieurs plateformes d’échange et de traçabilité semble envisageable, à l’image des « tours de contrôle » déployées par certains éditeurs informatiques spécialisés, s’il existe une réelle démarche collaborative d’échange de données dans une optique d’optimisation.

 

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