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L’e-commerce pousse les chaînes d’approvisionnement à se réinventer

La percée du e-commerce incite les industriels et distributeurs à refondre leur chaîne d’approvisionnement et de distribution, et les prestataires logistiques à se réorganiser.

 

L’achat en ligne est entré dans les mœurs françaises. Il représente 10 % des ventes de détail en France en 2019 selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), avec 1,7 milliard de transactions (+15,7 % en un an) totalisant un chiffre d’affaires sur Internet de 103,4 milliards d’euros (+11,6 %). Cette tendance s’inscrit dans le cadre de l’essor de l’e-commerce au niveau international.

C’est en coulisses toute la chaîne d’approvisionnement qui doit se réorganiser, face à des consommateurs très exigeants en termes de délais et de coûts de livraison. L’e-commerce transforme les modèles intralogistiques, de logistique urbaine et de chaîne de valeur internationale.

 

Imbrication des canaux de distribution
D’abord, sur les plateformes logistiques, le schéma doit être revisité pour répondre à la multiplication des canaux de distribution traditionnels et e-commerce, et à leurs interactions de plus en plus nombreuses et variées. Les objectifs et contraintes sont nombreux et difficiles à coordonner : gérer plus de références, tout en réduisant les stocks et en maintenant une excellente réactivité et des délais de livraison attractifs, le tout en gérant plus de flux retour.

Le nombre de références augmente la taille des bâtiments et accroît la nécessité d’automatisation des processus. La préparation de commandes doit être affinée pour livrer de petits colis. Les responsables logistiques ont recours à des tableaux de bord pour avoir la nécessaire vision transversale de flux logistiques et transport complexes.

« Le modèle Amazon (plateforme de distribution de grande taille, outils informatiques et de pilotage des stocks) est copié par certains distributeurs, remarque Philippe Frèrejean, consultant associé, Arthur Lloyd. Une fois les canaux de distribution de vente déployés, la qualité de livraison est indispensable à l’image de marque. »

Ensuite, la livraison au dernier kilomètre est un challenge de tous les jours. L’optimisation des tournées est indispensable. Il faut jongler entre priorités en termes de délais et prise en compte développement durable. « L’explosion du e-commerce impacte fortement la logistique urbaine, prévient Claude Samson, président de l’AFILOG. Ce qui a conduit à prendre conscience qu’il y a un risque d’asphyxie des villes si l’on n’a pas une réflexion globale sur le sujet. »

 

Rocher cherche la décarbonation
Par ailleurs, la vente en ligne paraît à l’internaute un monde virtuel sans frontières, ce qui pèse sur la compétition commerciale internationale.
France Beury, déléguée aux affaires européennes et internationales de TLF Overseas, rappelle que « dans un contexte international, les pratiques de certains e-commerçants sont dans le viseur de l’Union européenne, en particulier sur la fraude à la TVA. De nouvelles règles viendront équilibrer la concurrence. »

Au-delà de certaines pratiques non concurrentielles, la hausse des ventes en ligne à l’international représente l’un des enjeux de la supply chain de bout en bout, mais pas le seul. Il faut en même temps faire avec la nécessaire transition environnementale et les exigences de traçabilité accrues, explique Yann de Feraudy, directeur adjoint du Groupe Rocher, en charge des opérations et de l’IT.

Le responsable du groupe cosmétique détaille sa stratégie : « Dans le Groupe Rocher, qui réunit dix marques, nous cherchons d’abord un sourcing plus local et plus respectueux de la nature, et globalement une supply chain décarbonée. En outre, la nécessité de tracer les fournisseurs, et pas seulement de rang 1, nous a conduit à développer une gestion des risques qui classe les pays et les processus à risques doublée d’un partenariat avec Ecovadis pour réaliser les audits fournisseurs. Enfin, l’e-commerce a poussé à la digitalisation de nos réseaux de vente. Si la part de l’e-commerce au sein de la marque Yves Rocher reste de 6 %, la présence de notre réseau de vente directe pour d’autres marques comme Arbonne aux USA, constituée de conseillères beauté indépendantes, sur les portails e-commerce ou sur les réseaux sociaux, porte à plus de 25 % la part du e-commerce dans le chiffre d’affaires de groupe. »

 

Les prestataires se diversifient
Enfin, les changements de mode de vie et de consommation incitent les acteurs du monde du transport et logistique à diversifier leurs prestations.
Ainsi la division fret de la compagnie Emirates, Skycargo, a créé en octobre dernier une plateforme e-commerce qui permet aux particuliers et professionnels émiratis de consolider leurs achats sur des sites de vente en ligne américains et de se les faire livrer à leur domicile ou à leur bureau. Emirates peut ainsi mutualiser le fret aérien traditionnel et les envois e-commerce.

Ch. Calais

 

Les drones envahissent la SITL 2020

Ne vous étonnez pas d’entendre le vrombissement caractéristique des drones lors de votre passage à la Semaine de l’Innovation Transport et Logistique (SITL), du 16 au 19 Juin. Ils seront bien présents au parc des expositions de Villepinte dans l’espace baptisé Drone Valley.
Ils sont utilisés de façon certes confidentielle, mais bien réelle, en logistique, afin de gagner du temps dans l’inventaire des entrepôts, ou pour plus facilement livrer des zones isolées.
Par exemple, depuis fin 2016 DPD a mis en place une livraison de colis par drone dans le Var entre Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et Pourrières. L’expressiste du groupe La Poste a ouvert fin 2019 une seconde ligne, pour les clients de Mont-Saint-Martin, en Isère, avec un nouveau concept. Le drone est utilisé lors de la tournée de livraison habituelle depuis un véhicule spécialement équipé d’un terminal mobile. La livraison est effectuée en 8 minutes, contre 30 minutes en camion.
Aux États-Unis, l’expressiste UPS a obtenu, en octobre 2019, la première certification des autorités pour livrer par drone, avec pour objectif premier de livrer les hôpitaux, puis d’élargir dans un second temps ce type de livraison à d’autres secteurs d’activité. Un test avait été réalisé au préalable sur le campus médical WakeMed, à Raleigh en Caroline du Nord.

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