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Un dispositif d’accompagnement des PME et ETI renforcé

En Aquitaine, il existe depuis plusieurs années un dispositif d’appui à l’exportation mis en œuvre par les partenaires du commerce extérieur. Le PRIE reprend et améliore ce dispositif.

L’originalité du PRIE réside dans la mise en place d’un dispositif d’appui qui accompagne les PME et ETI tout au long de leur parcours à l’international, depuis le démarrage de l’exportation jusqu’à l’implantation à l’étranger. Le Plan va plus loin que la Charte régionale de l’export, signée en décembre 2011, dans la mesure où il propose des dispositifs novateurs comme par exemple, le dispositif pour les ETI ou les incubateurs à l’étranger.

Cette démarche est le fruit d’abord d’une concertation étroite et permanente avec les acteurs de l’export (CCI, Ubifrance, CCEF, etc.). A l’Hôtel de Région, on aime rappeler que le PRIE a été « co-construit » avec ces partenaires mais aussi avec les entreprises qui ont été directement consultées par le biais du comité des experts qui rassemble une quinzaine de dirigeants d’entreprises aquitaines de différentes tailles.

Deux plateformes ont été mises en place à l’initiative de la Région :

La première est celle de l’accompagnement de l’internationalisation des entreprises dont CCI International Aquitaine est reconnu comme la porte d’entrée et constitue le contact de proximité des entreprises. « Nous sommes à l’écoute des attentes des entreprises », explique Frédéric Woringer, directeur de CCI International Aquitaine.

La deuxième plateforme concerne l’accueil et l’orientation des entreprises sur les financements : elle est composée de la Région Aquitaine, de Bpifrance, de la Coface, de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), de la Direccte et de la Banque de France.

L’objectif de la Région est de rendre les procédures plus lisibles et surtout plus efficaces. D’où une répartition claire et rigoureuse des tâches entre les différents partenaires de l’export qui n’ont pas attendu l’élaboration du Plan pour travailler ensemble. A la Région, il y a une véritable obsession de l’utilisation la plus efficace possible de l’argent public. « Il n’y a pas de chèque s’il n’y a pas une vraie démarche export » résume de façon lapidaire Eric Guilloteau, conseiller régional, délégué à l’exportation. Les différents appuis sont ainsi désormais proposés dans le cadre d’un parcours de l’export.

Le Plan comporte une autre dimension, nouvelle par rapport à l’ancienne Charte : le soutien aux ETI (Entreprises de taille intermédiaire) et aux PME à potentiel. Pour la Région, ce n’est pas à proprement parler une nouveauté : c’est une priorité depuis plusieurs années, et pas seulement en ce qui concerne l’exportation puisque d’autres aspects sont concernés (ressources humaines, investissements, etc.). Le Club des ETI a d’ailleurs été lancé il y a deux ans (28 novembre 2011) à l’initiative de la Région dans l’objectif de favoriser les synergies et les échanges entre les membres mais aussi d’établir un dialogue avec la Région.

On retrouve dans cette entité des poids lourds du secteur privé aquitain. Marc Prikazsky, président de Ceva Santé Animale, préside le Club (voir son interview page précédente). Un autre grand chef d’entreprise très respecté en Aquitaine, Thierry Blandinières, président de Delpeyrat, est responsable de Défi International, la commission internationale, du Club. Elle a commencé à réfléchir à la mise en place de plateformes collaboratives : l’idée est de mutualiser les moyens pour aborder de nouveaux marchés sous la forme, par exemple, de bureaux communs ou du portage de VIE. La démarche a été engagée sur la Chine et devrait s’étendre prochainement à d’autres pays.

Le PRIE intègre, en bonne logique, l’initiative nationale en vue d’accompagner 1 000 ETI et PME à potentiel. En complément de la Déléguée Régionale Ubifrance Aquitaine, une Chargée d’affaires international (CAI) d’Ubifrance a été intégrée au sein du dispositif régional de l’export : elle est devenue le référent Aquitaine des ETI et PME à potentiel. Comme dans les autres régions, la CAI, qui a démarré son activité « pilote » en Aquitaine en mars 2013, a pour mission de déployer un service personnalisé à valeur ajoutée pour les entreprises qui ont un réel potentiel sur l’export. « La CAI est chargée, notamment, de bâtir, à partir des besoins de l’entreprise, un plan d’action dans la durée à l’international, cohérent avec le potentiel de celle-ci et en lien avec le chargé d’affaires financement de Bpifrance et le dispositif régional d’aide à l’export », souligne Corine Rivollier, directrice interrégionale Sud-Ouest d’Ubifrance.

Le souci est clairement celui de l’investissement à l’étranger car une présence durable à l’international repose sur des implantations à l’étranger : bureau de représentation, filiale commerciale, partenariat avec un industriel local, etc. Mais l’implantation à l’étranger est souvent un parcours d’obstacles pour les PME et des solutions vont être mises en place dans le cadre du PRIE. En Chine, le pôle de compétitivité Route des Lasers a créé une solution de mutualisation originale qui rencontre un vif succès auprès des entreprises adhérentes au point que l’expérience devrait être répliquée aux Etats-Unis. Le programme des incubateurs (voir encadré), qui devrait voir le jour en 2014 dans quatre pays (Allemagne, Brésil, Chine, Etats-Unis) est une solution concrète d’accompagnement à l’international. « Nous pensons qu’il faut mettre en place des structures légères mais efficaces dans les zones où les entreprises ont un potentiel », résume Eric Guilloteau.

Reste une interrogation légitime sur l’application et le succès du PRIE. Si la palette des outils est, sur le papier, impressionnante, les objectifs annoncés seront-ils pour autant atteints ? Frédéric Woringer balaie ce souci d’un revers de main. « Nous travaillons déjà depuis plusieurs années avec les autres partenaires de l’export, notamment la Région et Ubifrance. La plupart des procédures comme, par exemple, le parcours de l’export existent déjà. Je n’ai pas d’inquiétudes quant à l’application du PRIE », explique-t-il. Et, il est vrai que l’Aquitaine a un atout essentiel : les responsables des différents organismes se connaissent parfaitement et travaillent en bonne intelligence. Un consensus qu’on ne retrouve pas dans toutes les régions françaises…


Des incubateurs dans quatre pays cibles

Une des initiatives les plus novatrices contenues dans le PRIE aquitain est le projet de création d’incubateurs à l’étranger pour accompagner les entreprises aquitaines dans leur démarche d’implantation. La Région envisage de confier à des prestataires extérieurs la mission d’offrir un service d’appui à l’implantation à l’étranger. Celui-ci comprendra principalement la réalisation d’études de faisabilité afin de valider les projets des entreprises, la sélection et le référencement de prestataires (avocats, etc.) et une offre de solution pratique d’hébergement. Cette initiative est une réponse à un besoin clairement exprimé par les entreprises qui ont été associées à la construction du projet. Quatre pays ont été retenus : Allemagne, Brésil, Chine et Etats-Unis. « Le choix des pays a été fait avec le Club ETI » souligne Anne-Cécile Petit, chef du service export de la Région.

L’appel d’offre pour le choix des prestataires devrait être lancé au début de 2014 et le dispositif devrait être opérationnel à la fin de 2014 ou en 2015. Les chambres de commerce françaises à l’étranger ou Ubifrance, qui dispose de bureaux dans les quatre pays, pourraient être intéressés par ce projet, tout comme les consultants privés. A la Région, il n’y a aucune préférence a priori : l’objectif est de sélectionner, pour chacun des quatre incubateurs prévus, l’opérateur, public ou privé, qui sera le mieux à même de remplir les conditions du cahier des charges. « Il y a une réelle volonté de mise en concurrence » note un consultant privé.

Le projet des incubateurs vient combler un manque évident dans le dispositif d’appui aux entreprises. Si celui-ci s’avère un succès, l’expérience aquitaine pourrait, comme dans d’autres domaines, faire école.

 

Succès du VIE auprès des PME aquitaines

La formule du volontaire international en entreprise (VIE), qui avait eu du mal à démarrer en Aquitaine, affiche un bilan satisfaisant. Selon les données d’Ubifrance, 150 volontaires étaient en poste à l’étranger en octobre 2013 (contre 139 à la fin de 2012) et étaient employés par 71 entreprises. L’objectif fixé par le PRIE, 140 volontaires, est non seulement atteint mais dépassé alors que le document vient à peine d’être signé ! Pendant les dix premiers mois de 2013, 83 nouveaux départs ont été enregistrés, dont 53 initiés par des PME (64 % du total). L’Asie-Pacifique est la première destination devant l’Europe occidentale et l’Afrique subsaharienne (2e ex aequo) et l’Amérique du Nord.

La région est devenue une utilisatrice importante de la formule. Outre les efforts menés en matière d’information, ce succès s’explique par plusieurs facteurs. La Région finance 50 % de la rémunération d’un volontaire pendant deux ans. Les pôles de compétitivité ont eu recours à la formule et les missions réalisées ont eu des résultats positifs. L’envoi d’un VIE à Wuhan (Chine) par le pôle Route des Lasers a permis d’amorcer la mise en place d’un dispositif d’implantation. D’autres grandes entreprises ont recours également à plusieurs VIE. C’est ce qui explique qu’il y ait deux fois plus de volontaires que d’utilisateurs.

Le phénomène le plus encourageant est le poids des PME dans les nouveaux départs : le ratio (64 %) est nettement supérieur à la moyenne nationale. C’est la preuve que la formule est désormais connue des PME en Aquitaine, et que celles-ci intensifient leurs efforts à l’export !

Daniel Solano

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