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Les réactions des fédérations professionnelles : sceptiques, critiques, elles demandent à voir

La rédaction du Moci et de sa Lettre Confidentielle (LC) recueille depuis trois semaines les réactions des milieux professionnels aux orientations du plan Bricq. Assez positifs sur le projet de la Banque publique d’investissement (BPI), ils sont sceptiques sur le reste. Florilège de la dernière quinzaine.

Arnaud de David-Beauregard (FIEV) : « C’est à l’industriel d’être leader »

« Ce n’est pas forcément plus d’étatisme qui va régler le problème » s’agace ainsi Arnaud de David-Beauregard, vice-président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV), ancien haut dirigeant de Citroën et de Faurecia. Le vrai sujet c’est la compétitivité des produits. En matière d’international, c’est à l’industriel d’être leader et à l’Etat d’apporter son assistance, pas l’inverse. » Et la régionalisation des dispositifs d’accompagnement des entreprises ne suscite guère l’enthousiasme. « Par expérience, puisque j’ai travaillé deux ans et demi en Espagne, je sais que la régionalisation est très compliquée à mettre en œuvre. S’il s’agit de transférer des effectifs et des structures nationales au niveau régional, le risque est d’alourdir le dispositif public. Par ailleurs, que se passe-t-il pour une entreprise présente en Rhône-Alpes et en Franche-Comté ? La régionalisation du dispositif a été pensée pour des micro-entreprises, au moment même où on veut renforcer la taille des entreprises industrielles ». Ce qui ne l’empêche pas de « voir d’un très bon œil la volonté de renforcer les financements à l’export ». La gestion de ces derniers doit être transférée à la future BPI. « L’idée de confier des dispositifs gérés par la Coface et Oséo n’est pas mauvaise en soi, mais tout dépendra de la mise en œuvre ». Attendre et voir, telle semble être la position de ce représentant d’un secteur déjà très internationalisé (52 % des membres de la FIEV travaillent à l’international).

S. C.

(LC N° 27 sur 27 septembre)

Vincent Moulin Wright (GFI) doute de la « culture d’exportation » des Régions

Vincent Moulin Wright, directeur général du GFI (Groupe des fédérations industrielles), que préside Pierre Gattaz et qui représente 80 % de l’industrie, n’est pas très convaincu de la stratégie : « Pour le GFI, ce qu’il manque le plus à ce dispositif ce sont des ressources qualifiées en matière de savoir-faire d’exportation et d’internationalisation, ainsi que des agents expérimentés susceptibles de donner des conseils de terrain aux entreprises et de les accompagner sur le long terme. Nous souhaitons que ce dispositif d’accompagnement monte encore en gamme et cible davantage ses actions ». Et d’enfoncer le clou sur la question du rôle des Régions : « Si on ne peut nier le rôle de proximité que les Régions apportent, il s’agit pour beaucoup d’une décision politique.
Mais y a-t-il eu une étude d’impact sur le sujet ? Cette énième réforme va bouger les structures et la gouvernance, mais est-on sûr d’accroître ainsi la culture de l’exportation ? ». Vincent Moulin Wright regrette aussi très clairement le Commissariat général à l’internationalisation, dont Jean-Claude Volot a quitté la direction : « Nous regrettons que l’action initiée par le Commissariat général à l’internationalisation des PME et ETI soit suspendue. Nous avons sollicité à ce sujet Nicole Bricq car le GFI avait travaillé de concert avec ce commissariat pour mobiliser un réseau d’experts chevronnés capables d’accompagner sur le long terme des PME et ETI innovantes en régions ».

I. V.

Gilles Rémy (OSCI) sceptique sur la solution d’accompagnement « longue durée »

Gilles Rémy, le président de l’OSCI (Opérateurs spécialisés du commerce international), porte la voix des « privés » de l’accompagnement des entreprises à l’international. S’il salut le choix d’abandonner « la politique du chiffre » pour miser sur les ETI – « on a perdu énormément de temps et mis beaucoup de moyens sur les primo-exportateurs ou sur des entreprises qui n’avaient ni la capacité ni forcément la volonté d’aller à l’international » – il désapprouve certaines des solutions mises sur la table par la ministre : « On est toujours dans un système de fuite en avant puisque c’est Ubifrance qui va les accompagner dans la durée, plutôt que de se poser la question du relais qui peut être pris par des opérateurs spécialisés privés, des chambres de commerce ou autres », soupire-til.« L’accompagnement de longue durée, et après l’accompagnement à perpétuité ? Il faut mesurer l’engagement que cela représente pour la puissance publique. Est-ce que l’Etat ne s’engage pas un peu trop loin ? ». Reste la Banque publique d’investissement (BPI), qu’il considère comme une « bonne idée » pour simplifier l’accès aux aides et répondre à la baisse du crédit bancaire. « Nous, on est prêt à coopérer avec cette structure comme on est prêt à coopérer avec les Régions, Ubifrance, etc. en faisant valoir nos avantages compétitifs ».

C. G.

(LC N° 26 du 20 septembre)

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