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Tourisme : comment relancer un pilier de l’économie

Le chantier est vaste. Seul le segment du tourisme d’affaires est florissant. Le transport aérien et la politique hôtelière, en particulier, doivent être revus. Les nouvelles infrastructures – autoroute, nouvel aéroport – peuvent contribuer à une prise de conscience.

Le tourisme ne décolle plus. « Faute à une compagnie nationale qui n’est pas en état d’offrir des promotions, en l’occurrence Sénégal Airlines, et faute d’une véritable politique d’incitation et de communication à l’extérieur », déplorent les opérateurs du secteur. « Un pays peut être qualifié de destination touristique quand il dispose d’une capacité minimale de 100 000 lits. Or, au Sénégal, elle est estimée à 15 000, une capacité d’accueil trop faible, ce qui décourage les émetteurs », renchérit Abdelkrim Raghni, administrateur directeur général de la banque CBAO, qui « milite » en faveur de la mise en place d’un programme urgent de stations balnéaires confiées au secteur privé, c’est-à-dire à des programmeurs-aménageurs, dans le cadre de BOT (Build-Operate-Transfer), à l’instar du Plan Azur au Maroc.

De son côté, Valeria Fichera, représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) à Dakar, ne croit pas que le tourisme balnéaire puisse être compétitif au Sénégal par rapport à d’autres pays comme la Tunisie. C’est pourquoi elle préconise, en particulier, de viser des niches dans la culture, la musique, l’art. Selon elle, il faut aussi « envisager la possibilité » de signer des contrats avec des investisseurs étrangers pour développer des circuits diversifiés, par exemple entre les Canaries, le Cap Vert et le Sénégal, et investir dans les ressources humaines.

En charge des Analyses sectorielles et de l’environnement des affaires au Service économique régional (SER) à Dakar, Julien Kerdoncuf pense, pour sa part, qu’il est possible de développer l’écotourisme dans certaines régions, comme le Siné-Saloum (zone entre Kaolack et l’embouchure du fleuve Saloum) et dans le nord, dans la région de Saint-Louis à l’embouchure du fleuve Sénégal et à proximité du parc national de Djoudj, une réserve d’oiseaux connue notamment pour sa forte colonie de pélicans. Après avoir financé la réhabilitation du pont Faidherbe à Saint-Louis, l’Agence française de développement (AFD) a signé, en octobre 2012, un accord de développement touristique de la région, visant à protéger le patrimoine architectural et écologique. Outre le ministère du Tourisme, la municipalité, la région et les pêcheurs sont associés à ce projet à caractère économique et social. Seul segment à afficher une santé florissante à ce jour, le tourisme d’affaires. De nombreuses conférences internationales se tiennent à Dakar. Le groupe Accor y est présent avec ses enseignes Ibis, Novotel et Pullman. Des hôtels cinq étoiles ont ouvert sur la Corniche Ouest, comme le Radisson et le Terrou-bi. Les industriels comptent sur le Sommet de la francophonie en novembre 2014 pour donner un second souffle au tourisme. L’autoroute Dakar-Diass va rapprocher les régions très convoitées de Petite Côte et du Siné-Saloum. Le nouvel aéroport international, qui doit être achevé en 2015 à Diass, doit encore améliorer la desserte du Sénégal. Ces infrastructures seront-elles, toutefois, suffisantes, alors que la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique du Sénégal (Fopits) annonce encore une baisse du nombre de touristes au début de l’année. C’est pourquoi la décision du gouvernement d’imposer des visas, à compter du 1er juillet est très critiquée. Un visa biométrique coûtera entre 50 et 60 euros. D’après une étude de la Fopits, cette mesure va entrainer une chute de 30 % des flux touristiques et des pertes de l’ordre de 158 millions d’euros pour l’industrie touristique.

F. P.

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