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Secteurs porteurs : agriculture, énergies propres, agroalimentaire, TIC

Si l’agriculture intéresse déjà nombre d’investisseurs étrangers, les énergies propres (solaire, hydraulique…) demandent encore à être valorisées. Quant à l’activité dans l’agroalimentaire et les technologies de l’information et la communication, elle continue à progresser règulièrement. Ces quatre secteurs offrent ainsi des opportunités. Revue de détail.

Agriculture : développer l’horticulture en priorité

Incontestablement, c’est le secteur qui intéresse le plus les investisseurs étrangers. L’horticulture en particulier, selon l’Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agro-alimentaires (Adepta), et surtout les légumes, précise la Banque mondiale.

« L’avantage du Sénégal par rapport au Maroc, c’est que tout en étant proche de l’Europe il y a une disponibilité en eau et la possibilité de développer des cultures de contre saison : mangues, melons jaunes, tomates cerises, etc. », expose Pascal Dufour, chargé d’affaires Afrique au bureau de représentation de l’Adepta pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à Dakar.

Le Sénégal dispose aussi de terres (lire encadré). « Le foncier reste accessible et si les formats sont raisonnables et permettent un développement durable, avec la création d’emplois et la mise en place d’actions sociales, alors les communautés rurales sont généralement ouvertes », constate Pascal Dufour.

« Les progrès sont particulièrement importants depuis six ans dans les légumes. Les exportations y sont passées de 10 000 tonnes à plus de 50 000 et les industriels affirment qu’ils peuvent encore doubler ce chiffre », rapporte Philip English, économiste en chef au bureau régional de la Banque mondiale, basé à Dakar. Ainsi, les bateaux qui transportent les bananes et les ananas de la Compagnie fruitière, originaires de Côte d’Ivoire et de Guinée, s’arrêtent-ils à Dakar pour compléter avec des conteneurs de légumes.

« Les coûts de transport sont avantageux, la ressource est disponible en hiver et la capitale sénégalaise est bien située géogra- phiquement en Afrique et proche de l’Europe », commente Philippe English. Première société de maraîchage à s’implanter en 2003, les Grands Domaines du Sénégal (GDS), spécialiste de la tomate cerise à la Compagnie fruitière, exporte des produits au Royaume-Uni, comme le maïs doux. Etablie à Saint-Louis en 2006 par le Français Michael Laurent, la Société de Cultures Légumières (SCL) livre du maïs doux à un fournisseur du distributeur britannique Tesco. Visant toujours le Royaume-Uni, SCL se diversifie, notamment dans l’asperge.
La Banque mondiale s’est engagée dans un programme de 80 millions de dollars, visant à améliorer les infrastructures d’irrigation et le réseau routier dans la région de Saint-Louis. « Le long du fleuve Sénégal, il n’y a pas beaucoup de pluviométrie et il faut aider les paysans. Au sud en Casamance, il y a à la fois la terre et la pluie, mais la paix n’y étant pas assurée, il est difficile de parvenir à un développement agricole concret », explique Philip English. A Petite Côte (zone côtière au sud de Dakar), des Néerlandais se sont aussi installés, tout comme des Libanais à côté de Thiès (est de la capitale).

Avec l’aide de la Banque mondiale, le ministère de l’Agriculture et de l’équipement veut accroître les superficies emblavées des rizicultures de la vallée du fleuve Sénégal et dans l’Anambée et promouvoir le riz pluvial en Casamance et dans le Siné-Saloum. Enfin, il incite les producteurs à utiliser des semences de meilleure qualité, des engrais et des nouveaux matériels pour accroître leur rendement.

« On peut développer ici des semences de contre-saison. La zone est indemne d’OGM et le ministre Abdoulaye Bade a lancé une procédure de certification de systèmes semenciers auprès de l’OCDE », se félicite Pascal Dufour. Les grands semenciers de l’Hexagone pourraient être intéressés. D’après certaines indiscrétions, Limagrain et Maïs Adour effectueraient déjà des tests sur site.

Quant au matériel agricole, le ministre a indiqué réserver près de 8,4 millions d’euros à l’achat de matériel agricole. Par ailleurs, le Sénégal devrait conclure une coopération pour acquérir des équipements auprès du Brésil.

F. P.

Agroalimentaire : s’étendre sur le marché local et à l’export

Pour les entreprises innovantes, sachant valoriser les matières premières locales, il y a un avenir, comme le montre la progression régulière de la petite entreprise de poudres alimentaires et d’huiles, Baobab des Saveurs, fondée par Pierre-Gilles Comméat, avec un partenaire sénégalais (voir page 22). Certains de ses produits remplacent des produits d’importation.

« Il y a indiscutablement un processus de substitution des importations par des produits locaux qui a commencé », observe Pascal Dufour, chargé d’affaires Afrique au bureau de représentation pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à Dakar de l’Adepta (Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agro-alimentaires). « La première, la communauté libanaise s’est engagée dans la diversification du mass-market. Et il y a deux à trois ans, sont, par exemple, apparus des produits de margarine. Aujourd’hui, au pays de l’huile d’arachide, on parle de mayonnaise », observe-t-il.

Fondateur de Patisen, un groupe présent dans les produits culinaires (marques Adja, Mami, Doli, Dakaroise), la pate à tartiner (marques Chocopain, Chocolion, Kangoo) et la margarine pasteurisée (marque Adja), l’homme d’affaires sénégalais d’origine libanaise Youssef Omaïs table sur un chiffre d’affaires en forte progression, qui passerait ainsi de 90 millions d’euros en 2012 à 130-140 millions cette année.
L’industriel, qui investit notamment dans le bouillon cube, a reçu l’appui de la Société financière internationale (SFI). La filiale de la Banque mondiale pour le secteur privé est entrée dans son capital et lui a accordé un prêt de 11 millions d’euros pour soutenir la production et les exportations de Patisen.

Autre nouveauté, l’arrivée en franchise, en janvier 2012, de la chaîne espagnole Dia. Depuis, en jouant sur la proximité et les prix bas, ses supermarchés Citydia séduisent une catégorie de Sénégalais aux revenus moyens. « Parallèlement, il y a une montée de la classe moyenne », constate Gisèle Sabbagh, consultante en Développement des affaires, les Sénégalais les plus aisés, les Français et les Libanais fréquentant ainsi les magasins du groupe Casino. Les prix sont plus élevés que chez Dia. Pour les produits surgelés, par exemple, la différence entre les deux réseaux de distribution peut varier de 20 à 25 %. Casino a accordé sa franchise au groupe Mercure International de l’homme d’affaires libano-sénégalais Adnan Houdrouge dans quatre pays africains : Sénégal, Congo, Gabon, Cameroun.

F. P.

Energies propres : solaire, éolien, biomasse et les autres origines

Propre, flexible, bon marché, le gaz est une excellente matière première pour produire de l’électricité. A cet égard, du GNL (gaz naturel liquéfié) pourrait être produit à partir de la ressource importée de Mauritanie.
Cependant, les relations politiques entre Dakar et Nouakchott étant compliquées, la solution pourrait venir alors des Etats-Unis. Il y a un an, une petite société de ce pays, Liberty, se serait proposée pour construire une centrale à gaz de 300 mégawatts (MW) en huit mois, en important du gaz américain. Une convention aurait été signée, associant des fonds chinois, dit-on à la Société nationale d’électricité (Senelec).

« Un dialogue est aussi engagé avec le gouvernement pour développer l’énergie solaire et éolienne, dans le cadre de partenariats privé-public (PPP), et hydraulique autour des fleuves Sénégal et Gambie », se réjouit Leïla Mokadem, représentant résident de la Banque africaine de développement (Bad). « L’objectif annoncé par le gouvernement est de 20 % d’énergies renouvelables d’ici 2015 et une agence nationale a été créée en 2012 », précise Julien Kerdoncuf, en charge des Analyses sectorielles et de l’environnement des affaires au Service économique régional (SER) à Dakar. Selon Bakary Diop, directeur des Etudes générales à la Senelec, quelque 70 promoteurs auraient déjà déposé des dossiers et des négociations auraient été engagées avec trois d’entre eux pour un total de 300 MW, dont 20 MW en utilisant la biomasse. Le président Macky Sall avait lui-même indiqué en avril qu’un accord pour l’implantation d’une centrale solaire à Tambacounda avait déjà été signé.

Quant à l’hydraulique, le Sénégal doit s’entendre avec ses partenaires de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Plusieurs barrages peuvent être utilisés : au Mali, Manantali, Felou (mise en service juillet 2013) et Gouina (2018) ; en Guinée, Kaleta (2015) et Sambagalou (2018).

F. P.


TIC : se connecter aux services et aux applications

Conformément à la loi N°2011-01 du 24 février 2011, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) devrait rapidement opérer un audit des trois opérateurs : la Société nationale des télécommunications (Sonatel), partenaire d’Orange, et ses deux concurrents privés, Tigo et Senegal Expresso, filiales respectivement de la compagnie de droit luxembourgeois Millicom International Cellular) et de l’entreprise soudanaise Sudatel.

Si France Telecom, actionnaire à hauteur de 42 % de Sonatel, utilise l’opérateur historique pour rayonner dans la région, les deux autres maisons mères ont aussi développé leurs opérations en Afrique. Orange compte pour
12 % dans les recettes fiscales du Sénégal et détient 60 % du marché mobile. Pour essayer de coller au leader, Tigo a promis de couvrir 117 nouvelles zones en lançant prochainement la technologie 3G+. Senegal Express a également annoncé son intention de développer la 3G+ et la 4G/LTE.

« Il faut s’attendre maintenant à un développement des services et des applications », juge Julien Kerdoncuf, en charge des Analyses sectorielles et de l’environnement des affaires au Service économique régional (SER) à Dakar. Ainsi, la Société Générale vient-elle de lancer le nouveau concept Manko, visant à permettre à des populations aux revenus modestes mais réguliers d’accéder, quelque soit l’opérateur, à un service bancaire accessible par téléphone mobile (lire Le Moci n° 1942 du 30 mai 2013, disponible dans La librairie en ligne https://www.lemoci.com/0115-163-Singapour-un-hub-pour-l-Asie.html).

F. P.

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