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Les secteurs d’activité représentés en Chine en 2015

La deuxième économie mondiale offre des opportunités d’affaires dans toute une série de domaines, allant des filières d’excellence de la France, comme l’aéronautique, le nucléaire et les cosmétiques, aux services financiers. Toutes les grandes familles de produits, jugées prioritaires par l’État français, sont aussi bien représentées. Revue de détail. 

 

En dehors des six grandes familles de produits qui constituent les priorités du commerce extérieur français et qui sont toutes représentées en Chine (mieux se nourrir, mieux se soigner, etc.), plusieurs domaines d’activité méritent l’intérêt des entreprises françaises. C’est le cas de l’aéronautique, premier poste à l’exportation de l’Hexagone, qui figure également parmi les priorités du XIIe plan quinquennal chinois (2011-2015). A l’horizon 2032, rapporte Business France, il est prévu que la Chine devienne le premier marché mondial au détriment des États-Unis.

Dans le nucléaire, la Chine est déjà le premier marché mondial. A l’heure actuelle, 23 réacteurs y sont en cours de réalisation. Bien que le géant asiatique produise des réacteurs de seconde génération, il est friand aussi du savoir-faire étranger. Areva est ainsi présent dans le sud sur le site de Taishan. Malheureusement, ses déboires techniques en France sur l’EPR (Evolutionary Power Reactor) de Flamanville (Manche) inquiètent, alors que ce sont les mêmes réacteurs de troisième génération construits en Chine et le même type de fabrication pour les composants des cuves défectueuses à Flamanville.

Les services financiers offrent également des opportunités. D’abord, parce que les banques ont besoin de nouvelles technologies et que le paiement mobile se développe. Ensuite, dans les assurances, l’investissement étranger est libéralisé dans la zone de libre-échange de Shanghai.

Enfin, note Business France, les sociétés tricolores doivent conforter leur position privilégiée dans les cosmétiques. La France, représentant à elle seule le quart des importations de ce pays, est le premier fournisseur de la Chine, le second marché asiatique derrière le Japon. « Depuis mi-2013, l’e-commerce se développe à une vitesse phénoménale, pratique accélérée par l’utilisation des réseaux sociaux, notamment chez les moins de 45 ans, à tel point que les deux tiers des usagers d’applications mobiles pratiquent au moins un achat en ligne par semaine », indique Jean Leviol, le chef du Service économique régional de Pékin. Les ventes croîtraient aussi plus à l’heure actuelle dans le Grand Ouest que sur le littoral et au total l’e-commerce représenterait 10 à 15 % des ventes en Chine.

S’agissant des familles de produits prioritaires, deux sont nouvelles « Mieux se divertir, se cultiver » et « tourisme à la française ». Pour la Chine, les industries créatives et culturelles (ICC) concerneront plutôt des solutions pour la transformation de contenus et des produits comme les jeux vidéo. En ce qui concerne le tourisme, de grandes chaînes hôtelières, à l’instar d’Accor, se développent et des places sont à prendre dans l’aménagement, la décoration.

 

Mieux se nourrir

Conserverie, épicerie sèche, viandes, abats, lait, vins et spiritueux… les produits étrangers ont toute leur place en Chine, qui s’ouvre aussi de plus en plus à la charcuterie française. Le secteur laitier connaît une grosse évolution, en raison des scandales alimentaires de ces dernières années. « Le lait de croissance entre six mois et trois ans est dorénavant importé et les producteurs locaux, affectés par des crises sanitaires passées, peinent à regagner la confiance des jeunes ménages chinois », estime Jean-Leviol, le chef du Service économique régional de Pékin.

Aujourd’hui, l’entreprise chinoise Synutra produit du lait en poudre dans le Finistère. Dans le même département français, la coopérative bretonne Even vient, pour sa part, d’ouvrir un bureau à Shanghai. Profitant de la fin des quotas laitiers en Europe, elle a décidé de produire dès l’an prochain du lait infantile pour la Chine et l’ensemble de l’Asie.

Dans la viande, les Chinois sont, certes, de gros producteurs mondiaux, mais, pour autant, le pays accuse un déficit qui doit être comblé par des importations. Autre filière intéressante, l’équipement agroalimentaire. « Les réglementations concernant la sécurité sanitaire des aliments obligent les entreprises à s’équiper de matériels et de technologies de qualité », explique-t-on chez Business France.

Dans le vin, la France détient une part de marché des importations de 45 %. Mais elle a des soucis à se faire. Non seulement le Chili a conclu un accord de libre-échange (ALE) qui permet à ses vins d’entrer sans taxe sur le marché chinois, mais dans quatre ans, l’Australie, qui négocie à l’heure actuelle un ALE avec la Chine, disposera des mêmes avantages.

Les ménages chinois sont de plus en plus nombreux à s’approvisionner dans les magasins et sur Internet. Mais dans le cas de la vente en ligne, les prix sont généralement plus bas, ce qui n’est pas forcément favorable à l’image des produits. « Plusieurs années de constitution de stocks ainsi que l’initiative anti-corruption du nouveau gouvernement, qui avait débuté en 2012, ont affecté à la fois le marché des vins locaux et celui des vins d’importation », observe le cabinet International Wine and Spirit Research (IWSR), dans sa dernière étude pour le compte du Salon international du vin et des spiritueux, Vinexpo, à Bordeaux. Cependant, IWSR avance que « la consommation de vin en Chine augmentera de 24,8 % entre 2014 et 2018, deux fois plus vite qu’aux États-Unis ».

D’après le cabinet londonien, « les facteurs permettant une croissance de la consommation de vin à long terme sont réunis » : une production locale importante ; une consommation par habitant encore très basse (1,4 litre en 2013) ; une classe moyenne en expansion ; un gain santé par rapport au traditionnel baijiu, eau-de-vie à base de céréales bue généralement cul sec pendant un repas ou lors d’une fête ; et une image de raffinement qui plaît à certains Chinois.

 

Mieux se soigner

S’agissant des dispositifs médicaux, la moitié sont des importations et 15 % environ sont produits sur place par des sociétés étrangères. « Différents éléments sont favorables, constate Philippe Bardol, directeur de Business France à Pékin : la hausse du pouvoir d’achat, le vieillissement de la population, l’urbanisation, l’accroissement des dépenses de santé, lesquelles ont quadruplé en dix ans, et la recherche d’expertise médicale étrangère », détaille Philippe Bardol, directeur de Business France Chine.

La gestion des hôpitaux, des maisons de retraite, des dossiers médicaux, la formation ou encore l’e-santé sont des créneaux à explorer. La présence française est déjà forte dans la pharmacie (Sanofi, Ethypharm, Pierre Fabre, Servier…) ou les maisons de retraite (Colisée, Domusvi, Orpéa) et un club Santé, réunissant acteurs publics et privés, a été mis en place en avril 2013. En 2030, la Chine comptera 350 millions de personnes de plus de 60 ans, soit un quart de sa population. Un vieillissement provoqué par la politique de l’enfant unique. Or, la Chine manque déjà de maisons de retraite et cette évolution a été anticipée tardivement.

Ainsi, le XIIe plan quinquennal (2011-2015) prévoit-il de tripler le nombre de lits dans les maisons de retraites médicalisées et passer ainsi à 9 millions de places.

 

Mieux vivre en ville

« Les technologies innovantes dans le traitement de l’eau, de l’air, des déchets, la lutte contre la pollution, et le développement durable, avec le tramway, le métro et les transports intelligents dénotent notamment une prise de conscience de la dimension environnementale », délivre Philippe Bardol, directeur de Business France Chine.

Le bâtiment, l’efficacité énergétique offrent aussi des opportunités aux architectes. Alstom vient ainsi de remporter avec son partenaire, Shanghai Rail Traffic Equipment Development (SRTED), un contrat de 72 millions d’euros, portant sur la fourniture de 30 tramways destinés aux deux premières lignes de la ville de Songjiang, à la périphérie de Shanghai. Cette première affaire visant le tramway Citadis en Chine a pour objectif de faciliter la vie urbaine, avec un mode de transport particulièrement favorable à l’environnement.

D’après une note du Service économique régional (SER) de Pékin, « la population urbaine chinoise a été multipliée par plus de quatre, passant de 172 à 731 millions de personnes ». Et compte tenu des déséquilibres et tensions provoquées par le phénomène, les autorités veulent privilégier une urbanisation « plus juste et plus durable ». Il y a un peu plus d’un an, le 15 mars 2014, le Conseil des affaires d’État a publié un plan d’urbanisation à l’horizon 2020, fixant des objectifs très précis en matière de hausse des logements, des infrastructures de transport, de bâtiments écologiques, consommation énergétique, qualité de l’air. Par exemple, d’ici 2020, la moitié des nouveaux bâtiments doivent intégrer des normes de construction écologiques, contre 2 % en 2012.

 

Mieux communiquer

D’après le Trésor, fin 2013, la Chine comptait 618 millions d’internautes, dont 500 millions utilisant un support mobile. Les télécommunications et Internet sont très réglementés, ce qui explique que ce sont surtout des marchés de niche qui sont disponibles, les systèmes d’informations pour les banques et les assurances, l’Internet des objets.

Mais il y a aussi l’ensemble des applications mobiles (jeux en ligne, outils de marketing pour les entreprises, commerce électronique, etc.), l’externalisation informatique, notamment dans des parcs scientifiques ; la mise en œuvre de services à la demande dédiés aux entreprises (réseau informatique propriétaire et centre de données fournissant des services hébergés cloud privé) ; la fourniture de composants, de logiciels et d’autres systèmes de soutien au développement de la 4G (dans le XIIe plan (2011-2015), une enveloppe de 733,5 milliards d’euros est réservée notamment au déploiement de la 4G) ; l’apport de technologies et produits dits « verts » (compteurs intelligents, réseaux intelligents, capteurs intelligents, etc.), pouvant s’intégrer dans la politique de développement durable de la Chine. Enfin, Pékin commence à ouvrir le secteur des télécommunications aux investisseurs étrangers de la zone de libre-échange de Shanghai.

François Pargny

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