Moins armées que les multinationales pour faire face à la guerre commerciale lancée par Donald Trump, les entreprises de tailles moyenne et intermédiaire, PME et ETI françaises, s’inquiètent pour l’avenir de leurs activités aux États-Unis et cherchent des relais de croissance sur de nouveaux marchés. En témoignent les tendances révélées par deux sondages, l’un pour le Meti et l’autre pour CCI France.
Les ETI françaises ont le blues. La dernière édition du baromètre trimestriel que leur consacrent la Banque Palatine et le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) indique ainsi qu’un tiers d’entre elles font état d’un chiffre d’affaires en baisse depuis le début de l’année et plus de la moitié d’un carnet de commande moins garni qu’il y a un an. En outre, un dirigeant d’ETI sur deux exprime de l’inquiétude au sujet de son activité dans les prochains mois.
A 27,58 %, ces entreprises se disent concernés par les mesures douanières mises en place par l’administration Trump et 17,5 % par les contre-mesures prises ou susceptibles de l’être par l’Union européenne.
Et force est de constater que leur inquiétude grandit face aux hausses de droits de douane et aux incertitudes planant au-dessus de la politique commerciale de la Maison Blanche. Ainsi 65 % des ETI interrogées que, si elle s’installait dans la durée, la multiplication de barrières douanières aurait un impact – modéré ou important – sur leur chiffre d’affaires en 2025.
Deux tiers des entreprises en faveur de droits de douane réciproques
Les mesures américaines les pousseraient-elles à développer leurs capacités de production sur place pour contourner les droits de douane ? Seuls 14,8 % l’envisagent. Dans le détail, leurs craintes concernent principalement la réduction des marges (citée par 23% des ETI), les difficultés d’approvisionnement (16 %) et le renchérissement du coût des intrants (16 %).
Un sondage réalisé par OpinionWay pour CCI France auprès de chef d’entreprises de moins de 50 salariés, à 84 % dresse un tableau semblable : un moral en baisse et une baisse de confiance dans les capacités de leurs entreprises à faire face. Elles se montrent pareillement inquiètes des évolutions de la politique douanière de la première économie du monde.
Si les dirigeants de ces entreprises se prononcent à 62 % pour la mise en place de tarifs douaniers réciproques et à 41 % pour l’arrêt des investissements français aux États-Unis, la mesure la plus appréciée (81 % des sondés) serait toutefois le renforcement des liens avec les autres partenaires commerciaux de la France.
Sophie Creusillet