Quelques jours après l’adoption par la Commission européenne d’un 17ème paquet de sanctions contre la Russie, le Parlement européen vient de voter pour l’instauration de surtaxes douanières sur certains produits agricoles et les engrais.
Le sucre, le vinaigre, la farine et les aliments pour animaux, entre autres, en provenance de Russie et de Biélorussie, qui n’étaient pas encore soumis à des droits additionnels, le seront à compter de juillet a annoncé le Parlement européen, sous réserve que le Conseil de l’Union européenne (UE) adopte ce nouveau règlement.
L’Union européenne a donc décidé d’augmenter ses sanctions contre les produits agricoles et agroalimentaires russes. Les produits de l’annexe 1 seront donc surtaxés de 50 %. Surtout, Bruxelles entend réduire drastiquement ses importations d’engrais azotés en leur imposant des surtaxes dont la mise en place sera progressive jusqu’en 2028 (voir ci-après).
La mise en place de surtaxes sera progressive pour les engrais azotés :
Code douanier NC 3102
6,5 % ad valorem + 40 EUR/tonne du 1er juillet 2025 au 30 juin 2026;
6,5 % ad valorem + 60 EUR/tonne du 1er juillet 2026 au 30 juin 2027;
6,5 % ad valorem + 80 EUR/tonne du 1er juillet 2027 au 30 juin 2028;
6,5 % ad valorem + 315 EUR/tonne à partir du 1er juillet 2028.Codes NC 3105 20, 3105 30, 3105 40, 3105 51, 3105 59 et 3105 90
6,5 % ad valorem + 45 EUR/tonne du 1er juillet 2025 au 30 juin 2026;
6,5 % ad valorem + 70 EUR/tonne du 1er juillet 2026 au 30 juin 2027;
6,5 % ad valorem + 95 EUR/tonne du 1er juillet 2027 au 30 juin 2028;
6,5 % ad valorem + 430 EUR/tonne à partir du 1er juillet 2028.
Importations indirectes de gaz
Cette augmentation progressive donne du temps au secteur agricole dans sa recherche d’alternatives aux engrais azotés russes et biélorusses. « Si ces prix augmentaient de manière significative, précise le Parlement européen, la Commission devrait évaluer la situation et prendre toutes les mesures appropriées pour y remédier ».
Ces surtaxes sont également destinées à réduire les importations indirectes de gaz naturel, utilisé pour la production d’engrais azotés. En attendant les agriculteurs européens devront payer leurs engrais plus cher. Et les industriels développer une filière européenne.
L’Union européenne a importé 6,2 millions de tonnes (Mt) d’engrais russes en 2024 (et déjà près de 2,5 millions de tonnes Mt depuis le début de l’année, soit environ un quart des importations européennes d’engrais. Alors que la Russie fournissait, avant la guerre, 40 % des besoins en gaz de l’UE, elle n’en délivre aujourd’hui plus que 14 %. Ceci étant, l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), les arrivées de GNL russe dans les ports français ont bondit de 81 % l’an dernier.
Sophie Creusillet