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Secteurs : l’innovation, marque de fabrique francilienne

En Île-de-France, innovation et développement international sont étroitement liés et sont la caractéristique des secteurs de pointe (TIC, spatial, sciences de la vie, etc.). Les PME innovantes abordent rapidement l’export et obtiennent des performances remarquables. Analyses et témoignages.

L’Ile-de-France a une structure économique très diversifiée, caractérisée par une forte présence d’entreprises innovantes. Sur les 800 000 entreprises recensées dans ce territoire, l’Agence régionale de développement Paris Ile-de-France (ARD) estime que 130 000 sont innovantes ou ont un potentiel d’innovation. « Dès qu’une entreprise est innovante, elle a une capacité de développement international » affirme Sabine Enjalbert, directrice générale de l’ARD, qui fait partie de Paris Régions Entreprises (PRE), la plateforme d’appui aux PME franciliennes, qui comprend également le Centre Francilien de l’Innovation, la Fonderie et le Lieu du Design. En Ile-de-France, les entreprises exportatrices appartiennent à une large gamme de secteurs.

La société Vernet, créée en 1927, est spécialisée dans la conception et la fabrication de composants de régulation thermique, destinés principalement à l’industrie automobile et au bâtiment. L’activité internationale devrait représenter 90 % du chiffre d’affaires en 2013. La société vend en direct depuis la France en Europe mais dispose de filiales dans des pays plus lointains. « Le transport de nos produits n’est pas un souci. Mais lorsque les volumes deviennent importants et que les marchés sont éloignés, une implantation devient nécessaire » souligne François Magnier, directeur général délégué de Vernet. Le rachat d’un acteur local en Argentine au milieu des années 2000 a permis d’aborder ce marché mis aussi de créer une plateforme de pénétration des marchés sud-américains. Vernet est présent en Chine depuis 2007. « Nous avons accompagné nos clients européens présents en Chine et nous avons bénéficié du dynamisme de ce marché » précise François Magnier. Ce pays représente déjà plus de 10 % du chiffre d’affaires global.

Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) a vu émerger des PME particulièrement dynamiques à l’international. La société Gandi, qui vend des noms de domaine et des prestations d’hébergement, en est l’un des fleurons. Elle est présente actuellement dans plus de 190 pays de la planète avec un mode de commercialisation très particulier. « Nous ne faisons aucune forme de publicité, ni ne revendons nos fichiers clients. Depuis nos débuts, le succès s’est basé uniquement sur la qualité du service et le bouche-à-oreille généré par nos clients : nous entendons continuer de la sorte » affirme Nicolas Lhuillery, directeur de produit chez Gandi.
Ce modèle particulier, appliqué en France avec succès, est répliqué à l’international de façon tout aussi réussie, avec des progressions du chiffre d’affaires de 40 % par an aux États-Unis ou de 30 % en Inde par exemple.

Aux États-Unis, le niveau des ventes devrait doubler d’ici trois ans. Dans les pays du sud de l’Europe, Gandi subit le contrecoup de la crise mais l’activité continue à croître de 10 % par an en Espagne et Nicolas Lhuillery constate « une augmentation de la clientèle en provenance d’Amérique du sud ». L’Asie offre un potentiel de développement particulièrement intéressant. « Le marché progresse mais les concurrents sont davantage institutionnels. Il y a une offre à développer pour les particuliers et les PME, en continuant à miser sur la qualité du service » note Nicolas Lhuillery. Le segment des logiciels est un autre point fort évident de l’offre francilienne, grâce à l’existence de savoir-faire pointus. La société Géovariances a été fondée en 1986 par trois ingénieurs chercheurs à l’École des Mines de Paris et réalise 75 % de son chiffre d’affaires à l’export. Sa spécialité est l’édition de logiciels sur un marché de niche : la géostatistique. « Nos clients sont les grandes compagnies pétrolières et minières de la planète » précise, Jean-Paul Roux, directeur commercial de Géovariances. La société travaille également dans le secteur de l’environnement.

Après avoir créé une première filiale en Australie, la société étudie des implantations sur d’autres marchés, notamment au Brésil. Une présence locale permet une plus grande proximité des clients et le développement d’une offre de services autour du logiciel (formation et consulting). « L’implantation sur les marchés est un moyen de continuer à nous développer » précise Jean-Paul Roux.

Autre exemple, celui de la société A2iA, un éditeur de logiciels, spécialisé dans l’extraction de contenus, la classification de documents et la reconnaissance d’écriture manuscrite et imprimée. L’innovation est permanente : en 2013, la société a sorti, notamment, des logiciels sur Android, permettant ainsi de travailler sur un terminal mobile.

L’activité internationale a démarré en 1999, quatre ans après le début de l’activité commerciale. La société s’est tournée d’abord vers le Royaume-Uni puis a attaqué le marché américain : elle commercialise ses produits dans 26 pays actuellement. « Dans chaque pays, il est indispensable de mettre en place une version spécifique » précise Venceslas Cartier, directeur business development et marketing pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique. Le principal relais de croissance se trouve désormais dans les marchés émergents. « Au Brésil, en Turquie ou en Inde, l’automatisation du chèque et du document connaît un développement accéléré » précise-t-il.
Parmi les entreprises exportatrices, on trouve aussi des entreprises qui se positionnent sur les technologies du futur. La société Riber est le premier fournisseur mondial des composants entrant dans la fabrication des équipements d’épitaxie par jets moléculaires (EJM), qui permettent de créer des semi-conducteurs composés. L’exportation représente plus de 90 % du chiffre d’affaires de la société qui dispose de deux filiales (États-Unis et Corée).

La société a engagé une importante diversification avec la mise au point d’équipements qui permettent de fabriquer des cellules photovoltaïques à film mince très bon marché, des LED organiques (OLED) appelées à équiper les téléviseurs de demain ; et des transistors en silicium ultra-miniaturisés qui donneront des PC plus rapides et plus puissants. La création en septembre 2013 de la filiale coréenne est un élément clé de cette stratégie : c’est dans ce pays où on trouve les principaux acteurs de la technologie OLED.

Daniel Solano

 

Les ambitions mondiales de SpineVision

« Nous avons déposé et protégé 21 brevets dans le monde » affirme Arnaud Brisard, directeur général de SpineVision, une société particulièrement innovante, créée en 1999 et dont le siège est situé à Antony.

Spécialisée dans la conception et la commercialisation d’instruments et d’implants pour la chirurgie de la colonne vertébrale, SpineVision consacre annuellement 10 % de son chiffre d’affaires à la recherche-développement (R&D). Le développement de SpineVision est lié à sa présence internationale puisque 95 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger. Jusqu’en 2012, l’effort a été focalisé principalement sur l’Europe et le Brésil (2e marché en 2012). La société dispose de filiales de commercialisation dans plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Italie et Royaume-Uni) et aux États-Unis ; et exporte dans les autres pays via des distributeurs. SpineVision est engagée dans une stratégie de développement qui a été confortée en 2013 grâce à l’entrée de nouveaux fonds d’investissements qui ont injecté 8 millions d’euros. « Cet apport va être utilisé pour assurer la croissance de la société à l’international et continuer l’innovation en termes de nouveaux produits » poursuit Arnaud Brisard. Au cours de la période 2009-2012, un gros effort a été fait pour mettre au point un système de stabilisation dynamique par le biais de la chirurgie percutanée.

« Nous avons une stratégie offensive à l’international. L’objectif est d’accélérer notre développement sur le continent américain et au Moyen Orient » souligne Arnaud Brisard. Les États-Unis devraient devenir le premier marché en 2014 et SpineVision souhaite renforcer sa présence au Brésil par le biais de la création d’une filiale. Une belle percée a été réalisée dans ce pays qui dispose d’une classe moyenne solvable en développement et d’un système de santé moderne. L’objectif est de faire du Brésil une plateforme pour améliorer la pénétration dans les pays voisins. Le vieillissement de la population dans les pays industrialisés mais aussi dans les pays émergents ouvre de réelles perspectives de croissance. Le chiffre d’affaires de SpineVision progresse de 30 % par an, une hausse qui devrait se maintenir au cours des années à venir grâce à l’international.

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