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Trois questions à Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI Paris Ile-de-France

Le Moci. Quel bilan tirez-vous de la réforme consulaire, dix mois après sa mise en place ?

Pierre-Antoine Gailly.
C’est une réforme fondamentale que nous avons su anticiper et donc réussir. Rappelons qu’elle a été votée en 2010. Nous avons ainsi eu deux ans pour préparer la fusion et réaliser toutes les analyses nécessaires. Certaines décisions ont d’ailleurs été difficiles, il nous a fallu réduire les effectifs de près de 10 %. Mais, au final, nous étions prêts bien avant l’échéance fixée par la loi. Dès le 2 janvier 2013, nos personnels étaient à pied d’œuvre, parfaitement opérationnels au service des entreprises, connaissant les missions qui leur étaient dévolues, leurs interlocuteurs, les moyens à leur disposition, etc.

Certes, il y a encore quelques ajustements à opérer. Nous nous y attendions, ils sont indissociables d’un tel changement. Reste qu’en pratique, nos 5 300 collaborateurs assurent au quotidien le fonctionnement de nos activités et missions, que ce soit en matière de formation, d’appui aux entreprises ou d’international. Pour l’international justement, il faut savoir que les équipes en région œuvraient déjà ensemble de façon informelle avant le 1er janvier dernier. Gilles Dabezies, notre directeur des affaires internationales et européennes, était reconnu comme le référent en Ile-de-France, puisqu’il occupait cette fonction au sein de l’ex-CCIP (Chambre de commerce et d’industrie de Paris).

Le Moci. Est-ce que le Programme régional d’internationalisation des entreprises (PRIE) va permettre à la CCI Paris Ile-de-France de s’orienter vers des activités à valeur ajoutée, type accompagnement de longue durée et de coaching ?

P-A. G. L’international est un effort de long terme. Il faut savoir détecter et accompagner les entreprises qui démarrent une réflexion d’internationalisation, les aider dans des secteurs ou des filières performantes, dans les pôles de compétitivité et les domaines d’innovation… Être là pour leur mettre le pied à l’étrier en quelque sorte. De la même façon que tout en s’impliquant auprès des PME et ETI déjà matures, il convient de s’intéresser aux entreprises nouvellement créées. Ne serait-ce que parce qu’il faut renouveler le vivier de nos exportateurs. C’est un des rôles de la CCI Paris Ile-de-France aux côtés de son action d’accompagnement plus global. En la matière, nous privilégions de plus en plus le sur-mesure, en nous référant à un couple secteur/marché. Les missions et les salons multisectoriels, c’est globalement terminé. Aujourd’hui, il faut disposer des bonnes personnes et de l’argent nécessaire pour se lancer à l’international. Les chambres consulaires en France en sont persuadées de longue date.

En ce qui concerne le coaching, nous avons un Institut du Mentorat Entrepreneurial très performant depuis cinq ans, mais, s’agissant plus spécifiquement de l’international, les CCI françaises à l’étranger (CCIFE) accueillent, domicilient et entourent des Volontaires internationaux en entreprises (VIE) en leur assurant un cadre de travail et une régularité de contacts. En cinq six ans, le nombre de places pour des VIE est ainsi passé de 400 à 700 dans les CCIFE.

Le Moci. Dans un contexte de restriction budgétaire, doit-on s’attendre à des ajustements dans les activités de la CCI Paris Ile-de-France ?

P.A G. Ce qui est certain, c’est que nous maintiendrons nos quatre domaines d’action : éducation-formation, appui des entreprises – dont l’international – gestion des infrastructures des foires, salons et congrès, et représentation, études et conseil. Nos questionnements sont multiples, ils concernent notamment les modalités de notre réponse aux demandes des entreprises, la place des activités régaliennes et concurrentielles et l’intérêt de la gratuité. Sur ce dernier point, soyons conscients que service public et gratuité ne sont pas toujours synonymes. Un passeport n’est pas gratuit. Les pouvoirs publics nous ont demandé d’économiser 270 millions d’euros en 2014 et au moins 100 millions pour chaque année suivante. Nous ne savons pas encore si la différence, c’est-à-dire 170 millions, sera elle aussi reportée. Si tel devait être le cas, alors oui, il y aura des choix à faire. Ils seront douloureux pour les entreprises et les équipes qui les servent.

Propos recueillis par François Pargny

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