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Pékin met les bouchées doubles

La Chine, futur premier marché mondial des services aux entreprises (outsourcing) ? À première vue, le scénario n’est pas évident. Marché éclaté, main-d’œuvre globalement moins bien formée à l’international, retard dans l’expertise et la logistique… Et pourtant, chaque année, plusieurs noms chinois font leur entrée dans le Black Book de Brown & Wilson, la bible de l’outsourcing qui recense les meilleurs prestataires mondiaux de services aux entreprises.

Certes le marché mondial est encore largement phagocyté par les poids lourds indiens, la plupart installés à Bangalore, véritables spécialistes des services aux entreprises. « Ce pays reste le leader incontesté des services externalisés. Sa main-d’œuvre, anglophone, est globalement plus qualifiée qu’en Chine », reconnaît Mme Ning, conseillère de KPMG à Shanghai. Toutefois, « la Chine va s’imposer à l’horizon 2015 comme une plateforme incontournable dans le marché des services externalisés ». Comment ? « C’est un marché mondial, ne l’oublions pas. La Chine va donc renforcer ses coopérations avec l’Inde et certains pays d’Asie du Sud-Est, non pas pour s’imposer seule sur ce marché, mais pour créer ensemble une puissance globale. »

En attendant, les autorités mettent le paquet pour passer à la vitesse supérieure. En témoigne le projet, baptisé « 1000 – 100 – 10 », lancé en 2006 par le ministère du Commerce chinois, visant à soutenir le secteur de l’outsourcing. Dix villes ont d’abord été sélectionnées – elles sont 21 aujourd’hui – pour participer à cet effort de guerre et attirer une centaine de clients étrangers auprès desquels 1 000 fournisseurs chinois – quota largement dépassé depuis – ont pu proposer des services externalisés informatiques ou opérationnels. 

Pékin, Dalian, Shanghai, Canton, Shenzhen, Changsha, Chengdu, Jinan, Wuhan ou encore Xi’an bénéficient désor­mais de l’appui des autorités centrales pour développer des programmes d’investissement ambitieux.

Le nouveau plan quinquennal (2011-2015) devrait accélérer cette mutation et faire de ces mégapoles les nouvelles destinations d’externalisation de services aux entreprises de la région Asie.

Si l’on en croit les statistiques officielles, le chiffre d’affaires des sociétés de services (aux entreprises notamment) a augmenté de plus de 20 % l’année dernière. La Chine est désormais le pays qui investit le plus dans la recherche et développement (plus de 1 200 centres R&D en 2010), secteur qui booste, rappelle la même conseillère KMPG, les ITO et BPO (voir texte « Définition » dans le dossier).

« Le pays cumule les avantages qui le feront passer inévitablement devant l’Inde : vitalité économique – près de 10 % de croissance cette année encore – et très importants IDE. » Car, même si l’on constate une élévation des coûts de production (hausse des salaires des cols bleus de 20 à 25 % en moins de 18 mois), la Chine reste un pays très attractif pour les donneurs d’ordre internationaux. « Les infrastructures en constante amélioration de la Chine, sa productivité exemplaire et ses capacités de production gargantuesques sont de loin supérieures à celles de ses voisins », constate un cadre de l’entreprise française Asiainspection, présente en Asie (Inde comprise). « Avec la mise en place de contrôle qualité, la Chine reste incontournable pour la plupart des acheteurs internationaux. »

Un constat qui pousse ces acheteurs à se demander comment faire des – bonnes – affaires et s’adapter à cette culture et à ce marché unique, analyse à nouveau Mme Ning. « Aucune entreprise présente sur le marché chinois ne peut rester sans rien faire. À chacun d’améliorer ses services, informatiques ou autres », de les externaliser.

Pierre Tiessen, à Pékin

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