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Concurrence : l’Espagne conforte son rang de premier fournisseur

L’Espagne a relégué la France au rôle de dauphin comme fournisseur du Maroc depuis 2012. Les deux voisins européens, au demeurant, gagnent des parts de marché par rapport à leurs suivants immédiats, la Chine et les États-Unis. Démonstration.

Le tunnel sous-marin entre Gibraltar et le Royaume chérifien qualifié de « projet du siècle » par le ministre marocain délégué chargé du Transport, Mohamed Najib Boulif, il n’en fallait pas plus pour mettre à nouveau en lumière l’offensive commerciale de l’Espagne, surtout au nord dans la région de Tanger-Tétouan. Ainsi, d’après la base de données GTA/GTIS, qui reprend les données des Douanes marocaines, en 2012, l’Espagne est devenue le premier fournisseur du Royaume, avec une part de marché de 13,12 %. Les importations marocaines se sont ainsi élevées à 4,37 milliards d’euros.
 
Rétrogradée au second rang avec 12,11 % du marché, la France enregistrait alors 4,04 milliards d’euros d’achats marocains. Selon le Service économique régional (SER), le recul de 46 % des livraisons de blé en provenance de l’Hexagone et l’envolée des ventes espagnoles de produits pétroliers de plus de 50 % expliquent la perte de leadership de la France.

Fin juillet 2013, l’Espagne a renforcé son leadership, le Royaume chérifien ayant accru ses approvisionnements en provenance de ce pays de près de 11,5 %. Du coup, la part de marché de l’Espagne est passée à 13,65 %, ce qui correspond à un gain de 1,42 point par rapport à fin juillet 2012.
 
Toutefois, grâce au rebond de ses ventes de céréales, la France s’est reprise, avec une progression des importations marocaines de 6,32 % et une part de marché de 13,11 %. En troisième et quatrième positions, la Chine, restée stable, et les États-Unis, en baisse, n’ont pu suivre le rythme. Dans le Top 5 des fournisseurs, l’Italie, en cinquième position, est, après l’Espagne, la nation qui a bénéficié de la plus forte hausse des importations marocaines, avec + 11,34 %.

Outre les États-Unis, seuls deux pays ont subi un recul des importations marocaines : Arabie saoudite (- 3,5 %) et Russie (- 13,85 %). Par rapport à l’évolution moyenne des importations du Royaume chérifien, en dehors de ces trois pays et de la Chine (seulement + 0,12 %), les six autres membres du Top 10 des pays fournisseurs ont profité d’une croissance des achats très supérieure, ce qui laisse penser que ce sont ces États déjà bien implantés qui tirent le mieux parti de la dynamique économique du pays maghrébin.

En fait, aux États-Unis, en Arabie Saoudite et en Russie, le Maroc a diminué ses approvisionnements en hydrocarbures. S’y ajoute avec les États-Unis, un recul des acquisitions de résidus et déchets d’industries alimentaires (tourteaux, matières végétales…) et de produits mécaniques.

Les principaux postes d’importation de produits français au Maroc ont tous connu une hausse, à l’exception de deux : fonte, fer et acier (- 48,41 %) et pharmacie (- 5,91 %). En particulier, les quatre premiers d’entre eux, représentant plus de la moitié des achats du Maroc en France, ont connu des hausses s’étageant entre 5,84 % pour l’automobile et 31,81 % pour les machines et produits mécaniques. Premier poste d’importation avec 369 millions d’euros entre janvier et juillet 2013, les machines et matériels électriques ont aussi connu un boom de 25,94 %. À noter encore l’envol des acquisitions de combustibles, minéraux et huiles : + 139 %.

François Pargny

 

La France, premier investisseur, client et pourvoyeur d’aide et de touristes

Entre 2000 et 2011, rappelle le Service économique régional (SER) à Rabat, la France a investi plus au Maroc qu’en Inde, soit quelque 5,6 milliards d’euros. Elle y était ainsi le premier investisseur étranger, comme le montre encore les capitaux injectés en 2012, soit 919 millions euros. Ce montant, en progression de 20,9 % par rapport à 2011, représentait alors 34,2 % des investisseurs directs étrangers (IDE) dans le Royaume.
En Afrique, le Maroc arrive en tête des bénéficiaires des IDE en provenance de France. Quelque 750 filiales d’entreprises de l’Hexagone y sont recensées, dont la quasi-totalité des membres du Cac 40.
À bien des égards, la France est le premier partenaire du Maroc : principal donneur net d’aide publique bilatérale, avec 534 millions de dollars en 2011, soit 62 % du montant global versé par les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE ; premier pourvoyeur de touristes, avec 35 % du total des touristes l’an dernier ; numéro un encore pour les transferts financiers des résidents marocains à l’étranger, avec une part de 40 % dans le total en 2011. Enfin, la France est le premier client du Maroc, avec des importations de l’ordre de 3,27 milliards d’euros en 2012, d’après les Douanes françaises.

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