L’Union européenne reste la principale zone d’échanges avec la France

En 2011, la France a importé à 57,8 % de l’Union européenne et elle a exporté à 61 % vers cette zone. L’Allemagne en a été le moteur (+ 10,3 % de ventes) que ce soit pour l’automobile (véhicules et équipements), les biens intermédiaires et les machines industrielles. Le revers de la médaille et que nous avons beaucoup acheté (+ 9 %), surtout des automobiles et de la chimie. De sorte que c’est avec ce voisin que la France accuse son deuxième déficit mondial. La seule consolation est que le déficit 2011 est à peu près au niveau de celui de 2010.

Le Royaume-Uni, la Grèce, et la Suisse sont les seuls pays européens où la France enregistre des excédents. L’excédent avec le Royaume-Uni s’est quand même rétracté de 570 millions. En revanche, il a bondi avec la Suisse grâce aux exportations d’objets d’art et de joaillerie. On peut supposer que l’excédent avec la Grèce, déjà en baisse par rapport à 2010, va très fortement diminué en 2012.

A l’inverse, on ne peut que s’étonner du déficit avec la Belgique (3e déficit mondial) et qui s’est énormément aggravé de 2010 à 2011 (+ 38 %). Il en va de même pour l’Irlande (8e déficit mondial – + 14,6 %) ou la République tchèque (13e déficit, du certainement à l’automobile – + 20,2 %). Bien sûr, une grande partie du déficit commercial provient des pays exportateurs de pétrole et ou de gaz (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Nigeria, Norvège, Russie) ou Arabie saoudite (- 1,418 Md€). Le déficit avec les Etats-Unis (6e déficit, – 7,5 %) est étroitement corrêlé avec le cours de l’euro par rapport au dollar.

En Asie, un déficit structurel grandissant semble s’établir dans les échanges avec l’Inde (2010-2011 : + 53 %). Evidemment, le déficit principal qui retient l’attention est celui avec la Chine. Il est cependant resté quasi-stable en 2011. L’année dernière, les Français ont surtout vendu de l’aéronautique, des vins et de la chimie à destination de la Chine. Le tsunami a affecté les ventes destinées au Japon (10e déficit mondial de la France) puisque celles-ci ont baissé de presque 7%. Nul doute que l’habillement, la bagagerie, et l’automobile ont été affectés. Le gros des ventes au Japon s’est recentré sur la chimie et l’aéronautique en 2011.

Hors Europe, on peut se réjouir que les ventes destinées à Hong Kong (+ 3,3 %), à l’Australie (+ 31,5 %), et au Mexique (+ 36 %) soient en progression. Mais le ventes vers Singapour ont accusé une baisse importante (- 33 %) en 2011, même si la France dégage toujours un excédent. Le reste est très concentré sur le sud du Bassin méditerranéen et l’Afrique. Or ces marchés demeurent fragiles, comme l’illustre la récente polémique franco-turque, et le printemps arabe anticipé par personne.

Néanmoins, on peut quand même se féliciter que les exportations vers des pays d’avenir soient importantes, comme l’illustrent celles vers le Brésil (3,989 Md€ exportés en 2011) ou la Corée du Sud (4,185 Md€ en 2011). On notera que les déficits avec ces deux pays sont presque négligeables (100 millions avec le Brésil et 80 millions avec la Corée).

Jean-François Tournoud

Les quinze principaux soldes positifs en 2011

(en milliards d’euros)

Source : Douanes

Les quinze principaux soldes négatifs en 2011

(en milliards d’euros)

Source : Douanes