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Entretien avec Didier Le Bret, directeur du Centre de crise du Quai d’Orsay

Le Moci. Les dispositifs publics de sécurité sont-ils suffisamment utilisés par les hommes d’affaires qui se rendent à l’étranger ?

Didier Le Bret. Le Centre de crise (CDC) a développé depuis sa création en juillet 2008 un large réseau de contacts avec le monde de l’entreprise, officialisé par des conventions de coopération en matière de prévention et de gestion de crise qui le lient au Club des directeurs de sécurité (CDSE), au Centre inter-entreprises de l’expatriation (Cindex) et au Cercle Magellan. Avec les directeurs ou les responsables des questions de sécurité à l’étranger, le CDC organise la concertation la plus étroite possible. L’objectif premier de cette coopération est de fournir aux entreprises une expertise en matière de sécurité en fonction des zones où elles opèrent, afin d’éclairer leurs décisions sur la conduite de leurs activités pour la protection de leurs entreprises et de leurs personnels. Le CDC favorise également la mutualisation des expériences de terrain des entreprises afin de mieux les accompagner, plus particulièrement les ETI et les PME, en zones sensibles. Dans l’hypothèse d’une crise sécuritaire grave qui impliquerait l’évacuation de nos ressortissants, le CDC aurait vocation à servir de plateforme de coordination avec les entreprises concernées. Sur les outils de communication, comme le fil d’Ariane ou les Fiches Conseils Voyageurs (FCV), le CDC met tout en œuvre pour les faire connaître et faciliter leur utilisation. Ils sont désormais disponibles sur tablette et smartphone, avec des mises à jour et des adaptations constantes ; les échos que nous en avons des entreprises sont très positifs.

 

Le Moci. En quoi le pôle entreprise du Centre de crise s’est-il étoffé ?

D. L. B. Nos relations avec les entreprises se renforcent dans trois directions. Sur la réponse aux crises, des solutions innovantes sont développées pour élargir notre palette d’instruments d’intervention humanitaire. Les entreprises françaises, via leurs fondations, s’engagent ainsi sur le terrain humanitaire et mettent à disposition de l’État français et des ONG leur savoir-faire, leur expertise ou leur matériel. Quelques exemples : Airbus Helicopters (mises à disposition de moyens héliportés pour des missions de reconnaissance), Veolia avec l’approvisionnement en eau de personnes sinistrées ; Lafarge avec la construction d’habitations. Au total, nous avons signé des conventions avec six entreprises : Airbus Helicopters, Veolia, Lafarge, Nutriset, EDF et Bouygues Construction. Nous avons par ailleurs développé notre action à destination des opérateurs de la coopération internationale (FEI, AEFE, ADETEF, Ubifrance, AFD…) avec un dispositif similaire à celui dédié aux entreprises intégré au « pôle entreprise » depuis septembre 2014. Enfin, une troisième structure est en cours de création au sein du Centre de crise : la mission d’anticipation, de stratégie et de mobilisation des partenariats, qui a pour objectif de soutenir nos entreprises pour mieux se positionner en amont sur les marchés de reconstruction.

 

 

Le Moci. Y a-t-il des zones précises où vous déconseillez tout déplacement professionnel ?

D. L. B. Les zones en rouge sur nos cartes « conseils aux voyageurs » sont « formellement déconseillées ». Ce sont souvent des zones de conflit, où les risques d’enlèvement ou d’actes hostiles sont importants. L’évaluation du risque appartient à l’entreprise. Elle peut notamment solliciter l’aide du ministère des Affaires étrangères et du développement international à ce sujet. En dernier recours, l’implantation dans une zone à risque relève de la seule responsabilité de l’entreprise.

Propos recueillis par Isabelle Verdier

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