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Paca, Corse : les spécificités de deux régions qui ne fusionneront pas

Les terres de Provence et de Côte d’Azur et l’Île de Beauté seront les seules du Sud de la France à échapper au découpage territorial voulu par le président Hollande. Paca et Corse pourront ainsi continuer à dérouler librement les priorités de leur plan régional à l’internationalisation des entreprises (PRIE). 

 

Paca : les politiques d’internationalisation et d’innovation sont intégrées

En octobre 2013, le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) adoptait coup sur coup le plan régional à l’internationalisation des entreprises (PRIE) et la stratégie régionale d’innovation (SRI). Le PRIE comprend quatre axes majeurs : export, attractivité, coopération méditerranéenne et innovation. Et la SRI cinq domaines d’actions stratégiques (DAS) : transition énergétique, mobilité intelligente et risque sécurité, santé et habitat, tourisme, culture et numérique. En outre, un volet d’accompagnement des entreprises à fort potentiel complète cette stratégie. « La SRI nous permet de mener des grands projets en mobilisant à la fois des ressources d’appui pour l’attractivité, pour l’export et pour l’innovation », expose Thierry Fellmann, directeur général adjoint de la Région, en charge de l’Innovation, l’économie et la formation.

Soucieuse de renforcer les structures à l’innovation et à l’internationalisation, la Région et les partenaires locaux ont constitué des comités de pilotage dans les deux domaines, puis décidé la fusion des organismes chargés de l’innovation, Méditerranée Technologie (MT), et de l’attractivité du territoire, Mission de développement économique régional (MDER). Parallèlement, la Région a renforcé sa relation en matière d’export avec la Chambre de commerce et d’industrie régionale (CCIR) et son département CCI International.

Issue du mariage MT-MDER, l’Agence régionale d’innovation et d’internationalisation (Arii) est opérationnelle depuis novembre 2013. Animée par cinq acteurs (État, Région, CCIR, Bpifrance et Caisse des dépôts et consignations), « cette association a vocation à devenir un groupement d’intérêt public (Gip) et comprend 24 personnes », précise Thierry Fellmann. Elle est soutenue par un conseil stratégique de 120 personnes – chefs d’entreprises, membres des 26 pôles régionaux de développement économique et solidaire (Prides) – animé par un groupe de 18 experts et son président Gérard Goninet, directeur des Sites France d’Airbus Helicopters (ex-Eurocopter).

Depuis le 1er octobre dernier, l’Arii est dirigée par Jean-Yves Longère, un ancien responsable des études d’Eurocopter, cofondateur de Pégase, un Prides spécialisé dans l’aéronautique et le spatial, labellisé par la suite, pôle de compétitivité. Il est aussi le chef du projet Dirigeable (de transport de) Charges Lourdes, un des 34 projets annoncés en septembre 2013 par Arnaud Montebourg, à l’époque ministre du Redressement productif, pour réindustrialiser la France. En juillet dernier, il a aussi été décidé que le programme d’actions 2015 de CCI International sera intégré à celui de l’Arii.

A noter que si pendant ces douze derniers mois Paca a fortement (re)structuré pour rapprocher le couple internationalisation-innovation, les opérateurs ont maintenu deux spécificités de Paca par rapport à la plupart des autres régions françaises. D’abord, « nous n’avons pas d’implantations directes à l’étranger », se félicite Thierry Fellmann, qui préfère « une approche plus souple ». C’est ainsi qu’à l’occasion d’une mission économique régionale à San Diego (Californie), organisée pendant la Convention internationale Bio 2014 (23-26 juin), l’Arii s’est adjoint les services d’un prestataire sur place, French BioBeach Association, suite à un appel d’offres. Y participaient notamment le pôle Eurobiomed, lié par une convention au cluster californien Biocom, et une dizaine d’entreprises de Paca.

Ensuite, hormis les politiques de restructuration, redéveloppement et d’implantation d’activités en Paca, la Région continue à refuser les aides directes aux entreprises, « dont elle estime l’effet de levier insuffisant », défend Thierry Fellmann. Elle lui préfère des dispositifs d’ingénierie financière du type Paca Investissement, qui est, explique le directeur général adjoint à la Région, « un instrument de co-investissement, et non pas de prêt, et de partenariat avec le secteur privé, mis en place avec le concours financier du Fonds européen de développement régional (Feder) ». Le 17 octobre, la Région doit encore officialiser la fondation d’un Fonds régional d’innovation, associant Bpifrance, la banque publique d’investissement avec laquelle elle a conclu une convention de partenariat le 17 février dernier.

 

Corse : les aides régionales peuvent atteindre 80 % avec Ubifrance

« L’Agence de développement économique de Corse (Adec) finance et anime. Les opérateurs sont les différentes Chambres de Commerce et d’Industrie territoriales, lesquelles CCI, quelle que soit leur localisation, ont pour obligation pour chaque opération de développer leur action sur l’ensemble de l’île », souligne Michèle Christol, la responsable de la mission Corsexport au sein de l’Adec. La Corse accorde des aides directes aux entreprises. Le taux d’intervention étant plafonné à 50 %, dans la pratique, la fourchette, est de l’ordre de 30 à 50 %. Et l’assiette des dépenses prises en compte est limitée.

Par exemple, pour une participation à un salon, sont seulement retenus la location du stand, l’acheminement des marchandises et, sous forme de forfait, le transport et l’hébergement. En revanche, suite à une convention signée avec Ubifrance fin 2006, ce taux peut aller de 60 à 80 % pour des prestations individuelles et collectives réalisées par l’agence publique de développement des entreprises.

La part maximale peut être atteinte dans deux cas :

1) les volontaires à l’international en entreprise (V.I.E) ; toutefois, le taux tombe à 50 % la deuxième année ; la Corse compte aujourd’hui une dizaine de VIE ;

2) pour une séquence étalée dans le temps, par exemple, l’identification d’un marché porteur, suivie par une participation à un salon, etc. Dans les prestations offertes par Ubifrance dans le cadre de la convention régionale, figure aussi celles de Formatex, le service de formation de l’agence. En 2007, Ubifrance opérait pour une entreprise corse. Aujourd’hui, ce chiffre dépasse la centaine.

François Pargny

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