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Coopération : Français et Russes se déclarent prêts à des partenariats stratégiques

La France est prête à renforcer ses liens noués dans l’énergie, l’aéronautique, l’espace, la banque et surtout le transport ferroviaire. Avec comme point de mire le grand marché potentiel de la grande vitesse. La défense et le nucléaire sont aussi des champs possibles d’affaires.

« D’après nos gouvernements respectifs, on ne peut réussir qu’en travaillant ensemble. Mais il ne s’agit pas seulement de parler de coopération dans le chemin de fer ou la banque. Il faut aller au-delà et créer de l’emploi », a expliqué Vladimir Iakounine, co-président du Conseil de coopération économique France-Russie (Medef International/RSPP), de l’Association dialogue franco-russe et président de la compagnie russe des chemins de fer (RZhD), lors du Forum économique franco-russe, organisé le 28 novembre, dans les locaux du Medef à Paris.
« Quand RZhD a repris le logisticien français Gefco, nous avons conservé les 4 500 emplois et nous espérons encore aller au-delà », a livré encore son président. « Après l’acquisition de Rosbank en Russie, ce pays, avec 20 000 personnes, est devenu le premier bassin d’emploi de la Société Générale après la France », a souligné, après Vladimir Iakounine, Bernardo Sanchez-Incera, le directeur général délégué du groupe français, également co-président du Conseil de coopération économique France-Russie.

Evoquant les partenariats stratégiques déjà noués dans l’énergie (GDF Suez, EDF…), l’aéronautique et l’espace (Safran, CNES…), Nicole Bricq, la ministre française du Commerce extérieur, n’a pas caché le souhait de la France d’étendre ses partenariats stratégiques dans le transport ferroviaire.

« Revivifier les partenariats stratégiques » est d’autant plus important, estime la ministre française, que les échanges bilatéraux, après un bon résultat en 2012 (21 milliards d’euros) ont accusé un recul de 15 % dans les deux sens pendant les neuf premiers mois de l’année. C’est pourquoi, selon elle, avec l’expérience du Grand Paris, la France doit s’investir dans le Grand Moscou. De même dans la santé, un Club a été lancé pour adapter l’offre tricolore et nouer des partenariats dans la pharmacie ou les instruments médicaux. De son côté, Jean-Pierre Chevènement, le représentant spécial pour la Russie du ministère des Affaires étrangères, a rappelé que le président François Hollande, en visite à Moscou le 28 février, avait souhaité relancer la coopération dans les nouvelles technologies. Et l’ancien ministre de la Défense d’affirmer que la défense et le nucléaire constituaient des champs de coopération possible. Après Nicole Bricq, qui a déclaré à plusieurs reprises que « la Russie est européenne », Jean-Pierre Chevènement a estimé que « la grande Europe a un sens » au moment où une nouvelle perspective mondiale se présente, la « nouvelle bilapolarité sino-américaine ».

François Pargny

 


Rail : la France vise le marché de la grande vitesse

Alstom, « la première entreprise française à avoir cru au marché des transports ferroviaires en Russie », selon Vladimir Iakounine, le patron des chemins de fer russes (RZhD), offre ses services à RZhD, avec son partenaire russe Transmasholding (TMH). Le groupe français et TMH ont même créé une joint venture avec les chemins fer kazakhs (KTZ), inaugurant ainsi fin 2012 une usine de production de locomotives électriques à Astana. D’autres acteurs de la filière dans l’Hexagone sont présents dans la patrie de Vladimir Poutine, comme Vossloh Cogifer, fournisseur de RZhD, qui a pris une participation de 7 % dans une usine publique de production d’aiguillages, dans laquelle l’Etat a conservé 25 %. Comme les chemins de fer russes ont noué des coopérations avec de nombreux homologues européens – allemands, italiens, espagnols – la concurrence sera féroce pour obtenir les marchés de la grande vitesse, une priorité souvent annoncée par Moscou, mais qui « n’avance pas vraiment », regrette un acteur de la filière. « Il y aura un appel d’offres. On parle pour le moment d’une étude préalable et nous avons commencé à créer un groupe d’experts pour élaborer les transferts de technologie », détaille Vladimir Iakounine. Pour Nicole Bricq, évoquant les lignes Moscou-Kazan, Moscou-Nijni Novgorod et le réaménagement des gares russes, il s’agit de « faire bénéficier la Russie de notre longue expérience de la grande vitesse et dans des conditions climatiques extrêmes comme au Maroc ».

 

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