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Alexeï Oulioukaev promet un rebond de l’économie

Le ministre russe du Développement économique est sûr de lui. Après la baisse de la croissance économique à + 1,9 % cette année, le produit intérieur brut (PIB) va rebondir à « 3 % en 2014 et encore plus les années suivantes », a affirmé Alexeï Oulioukaev, lors d’une conférence, intitulée « Situation économique en Russie : défis et perspectives », le 18 novembre à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Il a ainsi confirmé la hausse du PIB de « 2,5 % à 3 % environ jusqu’en 2025 » qu’il avait annoncée au début du mois.

Est-ce suffisant pour rassurer les opérateurs économiques ? Pas tout à fait, reconnaît le ministre. L’économie demeure encore « fragile », car engagée « dans un cercle vicieux », mais c’est cette spirale infernale que le gouvernement est en train de briser, ce qui justifie son optimisme.

Pourquoi un cercle vicieux ? Parce que l’investissement, répond-il, a fléchi en raison de la hausse des coûts de main-d’œuvre et des tarifs des monopoles publics (chemin de fer, gaz…). Parallèlement, les salaires sont encore insuffisants pour stimuler la consommation qui soutient pour l’heure l’économie. D’où la priorité affichée par l’État : lutter contre les coûts, interdire aux monopoles d’augmenter leurs prix, de façon à ce que « les entreprises puissent investir et présentent de bons projets en Russie », précise Alexeï Oulioukaev.

Bien sûr, concède-t-il, il faut encore « faire plus » pour améliorer la compétitivité du pays et des entreprises. Notamment en matière énergétique. « Notre facture et nos tarifs sont plus élevés dans les pays européens, parce que l’efficacité énergétique est faible », souligne le ministre.

Autres priorités, l’amélioration du climat d’investissement et la simplification administrative. Il convient encore que le rôle de l’État dans l’économie soit réduit, ce qui passe par un ambitieux programme de privatisations et par une politique d’appui aux petites et moyennes entreprises (PME). S’agissant du premier point, l’État a décidé de céder 950 sociétés entre 2014 et 2016 dans l’agriculture, le bâtiment, le commerce de gros et l’édition, et de poursuivre le processus de désendettement déjà entamé lors de la précédente vague de privatisation, avec certains joyaux comme Alrosa (diamant), Aeroflot (transport aérien), Rosneft (pétrole) et VTB (banque).

Pour soutenir les PME, Moscou a créé un fonds de garantie, le Fonds de développement économique, qui a été au cœur d’un débat en août dernier entre les banquiers et la Banque centrale. Aux banquiers souhaitant que l’État élève à la première catégorie des prêts les emprunts consentis au titre de fonds de garantie afin de soutenir les entreprises régionales, la nouvelle présidente de la Banque centrale depuis juin dernier, Elvira Nabioullina, a demandé, en retour, de développer une démarche unique de demande de crédit pour les PME. Autre disposition en faveur des petites et moyennes entreprises, une réserve de 15 % pour toute commande effectuée dans le cadre du système de marchés publics.

François Pargny

 

Faciliter les affaires et construire des infrastructures

Dans le rapport Doing Business 2014, la Russie a gagné 12 places en un an, mais reste globalement mal classée au 84e rang. C’est pourquoi « nous avons développé des feuilles de route pour parvenir à des procédures douces, faciliter l’achat de terrains ou l’obtention de permis de construire. Et nous comprenons aussi qu’il y a des contraintes d’infrastructures pour les ports, les routes, l’énergie, les chemins de fer », explique Alexeï Oulioukaev, le ministre russe du Développement économique, qui met en avant la solution des partenariats public-privé (PPP) « pour diminuer le risque et accroître la rentabilité pour tout le monde ».

À l’Ifri, il a ainsi évoqué le développement du réseau ferré en Extrême-Orient et la ligne Moscou-Kazan pour laquelle les compagnies françaises SNCF, Alstom, Bouygues et Vinci ont déjà manifesté leur intérêt, et la nécessité de doter les Régions de ressources propres, notamment pour financer leurs infrastructures et accompagner les investisseurs. Le premier projet de ligne à grande vitesse entre Moscou et Kazan (770 kilomètres) prend, toutefois, du retard, une somme de 7 milliards d’euros manquant pour sa réalisation estimée à un total de 24 milliards. Les chemins de fer nationaux s’étant tournés vers l’État, celui-ci n’envisagerait plus que la construction d’un tronçon de 200 kilomètres. Or, Kazan sera une des cités accueillant le Mondial de football en 2018.

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