Selon les dernières statistiques publiées par la Douane, si le déficit commercial reste sur la tendance baissière amorcée l’an dernier, le nombre d’exportateurs a cessé de progresser en 2023, accusant un net mais modeste repli, le premier depuis 2017.
Les dernières statistiques publiées par la Douane, le 9 avril, apportent leur lot de bonnes et de mauvaises nouvelles.
Côté bonnes nouvelles, la baisse du déficit commercial s’est poursuivie en février 2024, pour le cinquième mois consécutif : avec un gain de 0,2 milliards d’euros (Md EUR), il a atteint – 6,0 Md EUR en février grâce à une légère progression à l’export (+0,1 Md à 50,3 Md EUR) et une diminution équivalente à l’import (-0,1 Md à 56,3 Md EUR). Sur un an à fin février 2024, le solde commercial cumulé atteint – 90,9 Md EUR, confirmant la tendance à l’amélioration amorcée l’an dernier.
Excédent du comptes des transactions courantes
Selon les statistique de la Banque de France, publiées le 9 avril, en février, le compte des transactions courantes (données cvs-cjo) est excédentaire. Il ressort à + 0,9 milliard d’euros (Md EUR), après -0,5 Md en janvier 2024. Ces statistiques, qui prennent en compte les échanges de services, complètent celles des échanges de biens publiées par la Douane. Dans le détail, d’après la Banque de France, le déficit des échanges de biens s’amenuise à – 4 Md (après -4,6 Md d’euros en janvier) et le surplus des échanges de services s’accroit : + 4 Md EUR en février, après + 3,1 Md en janvier. En données cumulées sur 12 mois, l’amélioration est nette : le déficit des transactions courantes s’établit à -11,8 Md EUR en février 2024, après – 63,8 Md EUR en février 2023, « en raison de la diminution conjointe de la facture énergétique et du solde des biens hors énergie ».
Côté mauvaises nouvelles, c’est l’arrêt de la progression continue, depuis 2017, du nombre d’entreprises exportatrices : avec 143 900 exportateurs (unités légales) recensées en 2023 par la Douane, c’est 1800 opérateurs qui manquent à l’appel en 2023 (après 145 700 en 2022), soit un repli de 1,2 %. Dans le détail, sur 2023, 36 400 opérateurs n’ont plus exporté (la Douane les appelle les « sortants ») pour 34 600 nouveaux exportateurs (« entrants »), donnant ce solde net de -1800.
L’ensemble des catégories d’entreprises et secteurs est touché
« En 2023, la dynamique haussière des opérateurs non-résidents s’essouffle (+700 contre +4 100 en 2022) tandis que le nombre de sociétés résidentes est en recul (-2 500 opérateurs) après une hausse très marquée en 2022 (+6 000 opérateurs) » remarque également la Douane dans sa note. Le terme « résident » recouvre, pour la Douane, les entités excluant les sociétés étrangères non immatriculées en France au registre du commerce et des sociétés (RCS).
L’ensemble des catégories d’entreprises et des secteurs est touché par ce phénomène, selon la Douane. Ainsi, les TPE et petites PME de moins de 20 salariés perdent 2 000 opérateurs, les PME de 20 à 250 salariés en perdent 500, et les entreprises de 250 salariés et plus en comptent 100 de moins. Les secteurs les plus touchés sont l’agriculture, le commerce et les services (-700 opérateurs dans chacun de ces secteurs), le recul dans l’industrie étant moins marquée (-400).
Hausse des exportateurs sur les Amériques et l’Asie
Concernant la répartition par taille des entreprises, on retrouve la même structure que les années précédentes, avec une dominante de PME et TPE qui réalisent de petits montants d’exportation en valeur : elles représentent 96 % des exportateurs mais seulement 12 % des ventes à l’étranger alors que les grandes entreprises représentent moins de 0,4 % du nombre total d’entreprises exportatrices, mais réalisent 55 % des exportations en 2023. Les 100 premiers opérateurs (moins de 0,1 % du total) représentent pour leur part 40 % du montant total exporté en 2023, après 39 % l’année précédente.
Par destinations des exportations, le nombre d’opérateurs exportateurs vers l’Union européenne est en forte diminution avec -4,6 %, soit 3 700 de moins qu’en 2022. Faut-il y voir la conséquence du ralentissement économique sur le vieux continent à la suite de la crise énergétique et de la flambée d’inflation ?
Le fait est qu’ils sont en revanche plus nombreux à exporter vers les continents américain (+2,1 %, soit 800 de plus qu’en 2022) et asiatique (+2,6 %, soit 800 de plus qu’en 2022), où les taux de croissance sont plus dynamiques.
C.G
La note de la Douane sur l’évolution des opérateurs est en ligne : cliquez ICI.