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Les risques sectoriels dans le monde vont demeurer en 2014 (Euler Hermes)

À l’échelle mondiale, les risques sectoriels sont mieux orientés depuis mi-2013, bien que la reprise économique attendue en 2014-2015 soit encore trop modérée et hétérogène pour profiter pleinement à une majorité de secteurs, estime Euler Hermes, dans sa dernière étude sur les secteurs internationaux, intitulée Tout vient à point à qui sait attendre.
« Dans de nombreux secteurs, nous n’anticipons pas d’accélération de la reprise en 2014 », a indiqué Ludovic Subran, chef économiste du numéro 1 mondial de l’assurance-crédit. Un nombre encore important de secteurs (49 %) ont, en effet, montré des signes de fragilités ou sont en situation de faiblesses structurelles ou même de crise avérée (25 %) en ce début d’année 2014, a relevé l’assureur-crédit dans son étude*.


Textile, construction, transports aériens : risques élevés

C’est en particulier le cas de la construction et du textile, des secteurs qui, avec le transport aérien, ont entamé 2014 avec les niveaux de risque les plus élevés.

La production en volume du textile a quasiment été divisée par deux en Europe depuis 2000. Le secteur pâtit depuis longtemps de la volatilité de la consommation des ménages et son évolution reste déterminée avant tout par les coûts de production.
Dans la construction, des tendances nationales et régionales plus favorables devraient se développer en 2014, mais le secteur demeure soumis à des pressions nombreuses et constantes. La croissance mondiale de son chiffre d’affaires a été faible en 2013 (+ 3 % en valeur, environ 9 300 milliards de dollars). Le secteur continue de contribuer fortement aux défaillances d’entreprises (jusqu’à 20 % du total) alors qu’il ne représente en moyenne que 7 % du PIB.


Chimie, pharmacie, agroalimentaire : plus favorables

À l’opposé, la chimie, la pharmacie et l’industrie alimentaire conservent les profils de risque les plus favorables au plan mondial.

Dans le secteur de la chimie, la production mondiale devrait augmenter de 4 % en 2014, après une hausse de 2,5 % en 2013. Aux États-Unis, le secteur reprend des couleurs grâce à la baisse des prix du gaz naturel, mais l’Europe reste sur la défensive. L’Asie continue de gagner des parts de marché à la faveur du dynamisme de la demande locale.
S’agissant de la pharmacie, l’augmentation des besoins médicaux continue de soutenir le marché pharmaceutique mondial (estimé à 950 milliards de dollars en 2013), même si tous les acteurs du secteur ne profitent pas de cette tendance.
En ce qui concerne l’industrie agroalimentaire, les perspectives pour 2014 sont contrastées. À l’échelle mondiale, le sentiment du secteur oscillera entre soulagement lié au recul des coûts d’approvisionnement agricoles, et dynamisme lié aux opportunités géographiques, comme les pays émergents qui représentent un relais de croissance pour les industriels et les distributeurs agroalimentaires occidentaux. Euler Hermes, rappelle toutefois les écueils rencontrés par les pays occidentaux dans les économies émergentes : les effets de change défavorables, une forte inflation des coûts, le développement de concurrents locaux et surtout une moindre croissance économique. Certains acteurs, préconise l’assureur-crédit, doivent donc repenser leur stratégie afin de se positionner sur le segment des classes moyennes supérieures, moins large mais aussi moins sensible à ces inévitables variations économiques.


En Europe, la construction et la distribution affichent des risques élevés

Par zones géographiques, les évolutions des risques sectoriels sont contrastées. Elles sont positives en Asie-Pacifique, en Afrique et au Moyen-Orient, stables en Amérique du Nord, mais restent négatives pour les autres régions du monde en particulier l’Europe. Les risques élevés persistent, en effet, sur le Vieux Continent où seuls 21 % des secteurs de l’Europe de l’Ouest et 26 % de ceux de l’Europe centrale et de l’Est affichent des niveaux de risque faibles en 2014.

L’Europe a terminé l’année 2013 à la première place du podium des dégradations des risques sectoriels, avec 24 détériorations sur l’année en Europe de l’Ouest et 18 en Europe centrale et de l’Est sur un total de 67 à l’échelle mondiale. La reprise en Europe reste trop limitée pour rapidement effacer les séquelles de la crise. Les perspectives restent ainsi inchangées dans la construction et la distribution.
La construction est en situation de crise dans plus d’une dizaine de pays. Les difficultés ont perduré en Europe dans le secteur de la construction au cours de l’année 2013 et traversé tout le continent. Ainsi, les mises en chantiers sont encore en baisse en Espagne (- 28 % à fin octobre sur 12 mois) et au Portugal (- 21 % à fin septembre) et encore en chute libre en Grèce. Au nord de l’Europe, le secteur est aussi à la peine. C’est le cas aux Pays-Bas mais aussi en Belgique et en Finlande. En Pologne l’année 2013 a été une mauvaise année dans un pays où la construction connaît une forte volatilité.
L’année 2014 pourrait être une année charnière pour le secteur de la construction en Europe avec une croissance comprise entre – 1 % et + 1 %, même si cela ne suffira pas encore à mettre toutes les entreprises du secteur à l’abri.
Cette situation de crise se retrouve également dans le secteur de la distribution, dans les pays du sud de l’Europe -Grèce, Portugal, Espagne, Italie-, où la situation de l’emploi et des ménages reste délicate, mais aussi aux Pays-Bas et en Irlande.

La donne est différente en Asie-Pacifique. Ayant bien résisté au cycle mondial jusqu’en 2013, l’Asie-Pacifique reste la région présentant le niveau de risque sectoriel le plus faible en 2014.

 

L’Asie-Pacifique continue d’afficher le niveau de risque le plus faible en 2014

Jusqu’à fin 2013, l’Asie-Pacifique est restée suffisamment dynamique, malgré une baisse de régime, et suffisamment épargnée par les sources d’instabilité, malgré des perturbations ponctuelles via notamment les marchés des changes ou du crédit, pour continuer de profiter à un large éventail de secteurs.

C’est même la région du monde, avec l’Afrique et le Moyen-Orient, qui a observé le plus grand nombre de secteurs marqués par une amélioration de leur note de risque sectoriel (27 sur un total de 78 pour le monde entre fin 2012 et fin 2013). Cette tendance à l’amélioration n’a toutefois pas été générale. Elle s’est concentrée sur quatre pays : d’un côté les Philippines, la Malaisie et l’Indonésie, grâce à de meilleures évolutions en particulier dans la construction, le matériel informatique/télécommunications et les services informatiques, et de l’autre côté l’Australie.
Globalement, l’Asie-Pacifique est la région qui affiche proportionnellement au nombre de pays qui la composent le plus de secteurs offrant des perspectives favorables début 2014. Ces secteurs, constate l’assureur-crédit, sont proches de la consommation des ménages (industrie alimentaire, distribution, automobile, pharmacie). Pour autant, plusieurs secteurs se trouvent, à l’échelle locale, en situation de faiblesses structurelles comme la construction (Japon, Corée, Australie), le textile (Chine, Thaïlande, Taïwan), la métallurgie (Chine, Corée) ou le transport aérien (Inde, Indonésie, Philippines).
En outre, les défis que la région affrontera en 2014-2015 comptent parmi les plus importants.

De manière générale, tous secteurs confondus, la demande dictera l’évolution des risques en 2014, estime Euler Hermes.


Venice Affre


*Les notes de risque établies par Euler Hermes pour 17 secteurs dans 72 pays, représentant 95 % du PIB mondial, se classent dans quatre catégories :

Risque faible : bons fondamentaux ; perspectives très favorables ou acceptables
Risque moyen : signes de fragilités ; possible ralentissement
Risque significatif : faiblesses structurelles
Risque élevé : crise imminente ou avérée.

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