Commerce extérieur : exportations et importations baissent pour la première fois depuis 2010

L’année 2013 n’aura pas été bonne pour le commerce extérieur de la France. « Les échanges, qui avaient nettement ralenti en 2012, se replient en 2013 », notent les Douanes dans un document distribué (fichier ci-joint), le 7 février, lors de la présentation à la presse des résultats 2013 par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur.

En hausse jusqu’en 2012, les exportations avaient, néanmoins, affiché des taux de progression inférieurs d’année en année : + 14 % en 2010, + 8,4 % en 2011, + 3,1 % en 2012. L’an dernier, elles ont carrément dévissé, perdant 1,3 % à 435,64 milliards d’euros. Le scénario est similaire pour les importations, puisque, après des hausses de 14,2 %, 12,3 % et 1,2 % les trois premières années, elles ont chuté de 2,3 % en 2013 à 496,83 milliards d’euros.

Toutefois, reprenant des chiffres du Fonds monétaire international (FMI), le ministère du Commerce extérieur fait remarquer que la part de marché (PDM) de la France serait restée stable l’an dernier à 3,1 % en valeur. De même, si cette PDM diminue depuis plusieurs années (5,8 % en 1995, 4,7 % en 2000…), ce serait « principalement » le résultat du poids croissant des économies émergentes dans le commerce mondial, à l’instar de la Chine, entrée dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) fin 2001 et devenue en 2009 premier exportateur de la planète, devant l’Allemagne.

Forte baisse des ventes hors Union européenne

En matière d’exportations, la baisse la plus marquée est avec les pays hors Union européenne (UE) : – 2,5 %, après + 8 % en 2012. Une diminution que les Douanes expliquent par le mauvais résultat enregistré avec les pays européens hors UE (-7,8 %, après + 9,2 %), notamment avec la Russie (- 15,7 %), du fait de la chute des livraisons aéronautiques. Mais les ventes à l’étranger ont aussi perdu 3,5 % avec l’Asie (après + 13 % en 2012) et 1,9 % avec l’Afrique (après – 0,1 % l’année précédente).

S’agissant de l’Union européenne, les Douanes observent juste un « fléchissement » à – 0,7 % (après + 0,1 % en 2012), touchant notamment l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas ou, de façon plus spécifique, la Belgique pour les produits pharmaceutiques.

Globalement, la pharmacie a été bien orientée en 2013 à l’export (+ 2,5 %, après + 13 % en 2012), mais c’est aussi le cas des produits agricoles (+ 8,7 %, après – 5,4 %), des boissons (+ 0,7 %, après + 10,1 %) – bien que, précisent les Douanes, « les exportations de vins vers la Chine marquent le pas » – de certains produits de luxe (habillement, joaillerie-bijouterie-horlogerie, parfums-cosmétiques), et même l’aéronautique (+ 1 %, après + 18 % en 2012, qui était une année record).

En revanche, remarquent les Douanes, « la baisse des exportations de produits métallurgiques s’accentue en 2013 (- 7,2 %, après + 3,7 %) », les ventes dans la chimie « refluent également » et « celles de machines industrielles et agricoles fléchissent ». Sans parler de « la contraction des exportations de véhicules automobiles » (- 6,4 %, après – 4,8 %). A ces mauvaises nouvelles, s’ajoute le recul des livraisons dans les industries informatiques et électriques (appareils de communication, équipements électro-médicaux, produits électroniques grand public, matériel électrique).

François Pargny