Face à la perspective de la mise en place de droits de douane américains dits « réciproques » de 26 % au 9 juillet, l’Inde semble prête à beaucoup de concessions dans les négociations en cours avec l’administration Trump. Le point dans cet article proposé par notre partenaire La newsletter BLOCS.
Donald Trump a ainsi déclaré en fin de semaine dernière que l’Inde avait proposé un accord commercial avec zéro droit de douane avec les États-Unis. « Il est très difficile de vendre en Inde, et ils nous ont proposé un accord où ils sont prêts à nous imposer une exemption de droits de douane, a déclaré le président américain. Ils sont les plus chers, et maintenant ils nous proposent l’abolition des droits de douane ».
À rebours de ces déclarations américaines, le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a néanmoins fait savoir que les négociations commerciales avec les responsables américains étaient toujours en cours et qu’aucune décision n’avait encore été prise. « Rien n’est acté tant que tout n’est pas acté » a-t-il lancé, sans démentir formellement l’existence de l’offre indienne.
Un accord de libre-échange « zéro tarif » avec les États-Unis constituerait un revirement spectaculaire pour sa politique commerciale, traditionnellement protectionniste, avec des droits de douane moyens de plus de 15 % appliqués sur les produits étrangers importés.
Au passage, une telle issue représenterait une victoire diplomatique très importante pour Donald Trump, qui ne semble toutefois pas l’entendre de cette oreille, préférant critiquer la décision d’Apple d’augmenter sa production en Inde, et pointer du doigt le déficit commercial de 45 milliards d’euros que les États-Unis enregistrent avec l’Inde.
Maintenir les échanges
Le changement de pied indien s’explique avant tout par le fort intérêt du pays de Narendra Modī pour maintenir les échanges avec les États-Unis. Ces derniers représentaient jusqu’à récemment le principal partenaire commercial de l’Inde, avec des échanges bilatéraux s’élevant à 190 milliards de dollars. New Delhi a déjà abaissé les droits de douane sur le whisky Bourbon, les motos et certains autres produits américains, pour tenter d’amadouer Washington.
Déstabilisée par le ralentissement de sa croissance, l’incertitude commerciale internationale, et les tensions avec le Pakistan, l’Inde tente de réagir en nouant des accords commerciaux, quitte à abattre certaines des grandes barrières douanières qu’elle a érigé autour de son pays.
La semaine dernière, le géant asiatique a ainsi signé un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni, qui fait suite à un accord du même type signé l’année dernière avec l’Association européenne de libre-échange (AELE) – un groupe de quatre pays européens non membres de l’Union européenne – après près de 16 ans de négociations.