Bonne nouvelle pour les milieux d’affaires français et indiens en France : la CCI franco-indienne (CCIFI), qui semblait moribonde depuis quelques années, vient d’être relancée par une petite équipe de femmes et d’hommes d’affaires très motivés. Elle compte notamment sur le lancement d’une programme French Indian Young Talents sur le modèle de celui de l’American Chamber.
Bénédicte Brouard, nouvelle présidente de la CCIFI qui prend ce projet très à cœur, ne souhaite pas trop s’attarder sur les circonstances qui ont fait que cette chambre créée en 1983, qui a le statut officiel de CCI depuis 1987, a failli disparaître : délaissée par son ancien président, Dan Oiknine, gendre des Balkany actuellement éclaboussé par des affaires, elle aurait été achevée par la parenthèse du Covid.
« Si elle a survécu, c’est grâce à une petite équipe de Mazars qui a essayé de la maintenir », explique Bénédicte Brouard, CCEF (Conseiller du commerce extérieur) et dirigeante d’un cabinet de chasseur de tête partenaire, en Europe, du cabinet indien Positive Moves.
Approchée par cette petite équipe de Mazars, cette ancienne dirigeante de Sonepar, et première présidente du comité Île de France des CCEF dont elle est toujours présidente d’honneur, accepte, avec Pierre Marie Relecom, consultant spécialisé sur les marchés indien et indonésien (Relecom & Partners), déjà vice-président de la CCIFI, de s’atteler à la tâche de redonner à vie à cette structure en tant que présidente. « La relation avec l’Inde est d’un intérêt stratégique » justifie-t-elle. Et son ambition est de faire de cette CCI à Paris un lieu fédérateurs des milieux d’affaires indiens et français.
Des allures de startup
Avec tout juste 2 salariés et des compétences mises à disposition par certains membres, la nouvelle CCIFI a des allures de startup. Elle repart quasi de zéro, reconnaît Bénédicte Brouard. Mais ce projet a le soutien de membres éminents de la communauté d’affaires franco-indienne en France, à l’instar des deux autres membres du bureau que sont le deuxième vice-président Amit Pathar, ancien d’Engie à la tête de la société de conseil Feyn Partners, spécialisée dans les cleantech, et de Jean-Luc Barlet, de Mazars, son secrétaire général.
Relance des adhésions, relance des services traditionnels (programme d’événements, aide pour certaines formalités…), nouveau site Internet, relance des newsletters… La structure, dont les permanents sont pour le moment hébergés dans la société de Pierre Marie Relecom à Neuilly, est en pleine reconstruction. Mais c’est avec un programme French Indian Young Talents, nouveau dans le contexte franco-indien, qu’elle compte frapper un grand coup et apporter « une vraie valeur ajoutée culturelle et business ».
La cible : des jeunes Français et Indiens en début de carrière. « Il s’agit de créer une élite franco-indienne qui sera aux mannettes dans 20 ans et qui sera capable de travailler ensemble ». « Je veux en faire un fil rouge de ma mandature », insiste Bénédicte Brouard, qui se donne deux ans pour mettre sur pied ce programme.
Ce dernier a été présenté le 16 janvier à Paris, lors d’un événement hybride, en présentiel et en digital, Covid oblige, consacré au projet de relance de la Chambre. Il a reçu un accueil prometteur : Alain Bentéjac, le président des CCEF, lui a apporté son soutien, Sciences Po et EM Lyon ont déjà accepté d’ouvrir leur carnet d’adresse d’alumni d’origine indienne. Les universités indiennes doivent être contactées pour faire de même côté français. Les sociétés membres seront les premières sollicitées pour recruter des mentors.
D’ici là, la CCIFI espère atteindre les 200 membres d’ici fin 2022. L’effet réseau fonctionne alors que le projet de relance se précise. Signe encourageant pour sa présidente, de grandes sociétés comme BNP Paribas ou Total Energie, ont fait part de leur intention de revenir.
Christine Gilguy
*Site Internet de la nouvelle CCI franco-indienne www.cci-france.org Contact : [email protected]