Dans une intéressante note d’analyse sur le « défi de l’internationalisation des entreprises françaises en 2023 », les économistes de Bpifrance Le Lab dressent un état des lieux des grands indicateurs de l’internationalisation de la France, soit l’export et les investissements directs à l’étranger (IDE) des entreprises. Estimant que celles-ci ont des atouts, ils plaident pour qu’elles continuent à se saisir des opportunités d’affaires, notamment dans les pays émergents.
Le constat n’est pas nouveau mais il a le mérite d’être synthétique et de présenter ensemble des indicateurs que l’on n’a pas l’habitude de voir mis en valeur dans les mêmes analyses. C’est en particulier le cas de l’évolution de la part de marché de la France, 6ème pays exportateur mondial, dans les exportations mondiales, et celle des investissements directs à l’étranger (IDE) de ses entreprises. Car elles ont connu des évolutions divergentes.
La part de marché tricolore à l’export a été divisées par 2 en deux décennies, pour s’établir à 2,4 % en 2022. Les plus fortes baisses sont constatées dans les zones géographiques où ces parts étaient historiquement très élevées : Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord, Union européenne. Seule exception sectorielle : l’aéronautique et spatial (8 % des exportations françaises en 2021), « seul secteur où les parts de marché ont augmenté » (19 %, +1,7 point par rapport à 2002).
Si l’internationalisation par l’export a reculé, tout au moins en part relative, en revanche, l’internationalisation par les IDE ont suivi un chemin inverse : le poids du stock d’IDE français est ainsi passé de 9,4 % du PIB en 1990 à 52 % en 2021. Autrement dit, les entreprises tricolores ont beaucoup investi à l’étranger, notamment pour mieux servir les marchés locaux, au risque de contribuer à la dégradation de la balance commerciale, un fait déjà mis en exergue par le Cepii. Revers de la médaille, « la balance des revenus primaires tirés des IDE est devenue largement excédentaire, compensant partiellement la dégradation de la balance commerciale » note les économistes de Bpifrance.
Par ailleurs, le nombre d’exportateurs est reparti à la hausse, ce qui est également favorable : le nombre d’opérateurs à l’export a atteint le niveau record de 145 700 en 2022, opérant dans la majorité en UE) et celui des filiales d’entreprises françaises à l’étranger, dont les zones MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et Afrique subsaharienne, a bondi de +33 % entre 2011 et 2020, passant de 37 493 à 49 850.
Autant d’éléments qui montrent, pour les économistes de Bpifrance Le Lab, que la France a des atouts « pour partir à la reconquête », d’autant plus depuis que leur compétitivité a bénéficié de réformes fiscales. Parmi les zones porteuses à l’export qu’ils identifient en se basant sur les dernières prévisions du FMI pour la croissance du revenu par habitant : l’Asie émergente, dont le revenu par habitant pourrait bondir de 28,5 % dans les cinq prochaines années et les Pays d’Europe centrale et orientale (+ 13 %). La zone MENA est attendue à + 10,4 %, l’Afrique subsaharienne à + 9,2 % et l’Amérique latine étant à + 7,3 %.
C.G
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