Les droits de douane décrétés par Donald Trump sur les importations en provenance du Mexique, du Canada et de la Chine sont entrés en vigueur aujourd’hui 4 mars après un mois de suspension. Le Canada et la Chine ont rétorqué immédiatement par des contre-mesures tandis que le Mexique doit annoncer les siennes dans la journée.
Et 10 de plus ! Alors qu’elles avaient été présentées à 10 % par Donald Trump, les surtaxes sur les importations chinoises s’établissent désormais à 20 %, a annoncé la Maison Blanche lundi 3 mars. La réponse chinoise ne s’est pas fait attendre puisque la Commission des tarifs douaniers du Conseil des affaires d’État a répliqué par l’imposition de droits de douane supplémentaires allant de 10 % à 15 % sur des produits agricoles Made in USA, dont elle est un importateur majeur dans le monde.
A compter du 10 mars, des centaines de produits agricoles américains dont le sorgho, le soja, le porc, le bœuf, les fruits de mer, les fruits, les légumes et les produits laitiers seront surtaxés de 10 %. La surtaxe de 15 % concerne plus d’une vingtaine de produits, dont le poulet, le blé, le maïs et le coton. Les marchandises américaines qui quittent leur pays d’origine avant le 10 mars 2025 et qui sont importées entre le 10 mars et le 12 avril 2025 ne seront pas soumises aux tarifs supplémentaires, a précisé la Commission des tarifs douaniers.
La réponse de la Chine apparaît relativement mesurée. D’après une estimation de Bloomberg, si les nouveaux droits de douane américains imposés en janvier puis en mars touchent pour 525 milliards de dollars (Md USD) d’importations en provenance de Chine, à l’inverse, les taxes chinoises portent sur seulement 36 Md USD d’importation en provenance des Etats-Unis, dont 14 Md ciblées lors des premières mesures de riposte en février, et 22 md début mars.
Ottawa riposte par des taxes équivalentes
En outre, Pékin a également annoncé des contrôles accrus sur le commerce avec les entreprises américaines ainsi que l’inscription d’une quinzaine d’entre elles sur la liste des « entités non fiables », interdites d’import, d’export et d’investissements en Chine. Quinze autres groupes américains rejoignent quant à eux celle des sociétés contrôlées à l’export.
De son côté, le Canada, dont les produits sont frappés de 25 % de droits de douane sauf ceux du secteur énergétique, taxés à hauteur de 10 %, ceux du secteur énergétique, a également riposté par des droits de douane « de 25 % sur 155 milliards de dollars [canadiens] de marchandises américaines », a annoncé le Premier ministre Justin Trudeau, soit environ 107 Md USD.
Dans le même temps, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a déclaré que le Mexique avait « un plan A, un plan B, un plan C et un plan D » sans donner plus de détails dans l’immédiat.
Au Mexique, l’automobile dans le viseur
Ces droits de douanes inquiètent les entreprises du secteur automobile mondial qui produisent massivement au Mexique pour le marché américain (Audi, BMW, Stellantis, Volkswagen, Honda, Kia…) y compris des sociétés américaines (Ford et General Motors).
Destinées à attirer des investissements et à favoriser l’installation de sites de production sur le sol états-unien, ces hausses des droits de douane ont déjà produit leurs premiers résultats. Lundi 3 mars, le constructeur japonais Honda a en effet annoncé qu’il ne produirait finalement pas sa nouvelle Civic hybride au Mexique, en raison des nouveaux de droits de douane de 25 % imposés par les États-Unis, rapporte Reuters. L’entreprise nipponne fabriquera ce modèle dans l’Indiana, aux États-Unis.
Si le président américain à d’ores et déjà annoncé la mise en place de droits de douane réciproque avec l’Union européenne, la Maison Blanche n’a encore donné ni les détails, ni le calendrier de ces mesures.
Sophie Creusillet
Pour prolonger : Ottawa attaque à l’OMC les mesures tarifaires de l’administration Trump
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