En 2021, l’Allemagne a détrôné les États-Unis de la place de premier investisseur direct étranger (IDE) en France, selon le bilan des IDE dressé par Business France. Toutes origines confondues les projets d’IDE sur le sol français ont bondi de 32 % par rapport à 2020 et dépassé leur niveau de 2019.
Avec plus de 1 600 projets d’investissement étranger et la création ou le maintien de plus de 45 000 emplois, l’année 2021 aura été un bon cru pour l’attractivité française.
Ces projets (à 51 % des créations) proviennent d’une soixante de pays, mais les investisseurs européens demeurent majoritaires. Ils ont été à l’origine de deux projets sur trois. Avec quelque 300 projets ayant permis le maintien ou la création de 8 000 emplois, l’Allemagne a dépassé les États-Unis (247 projets, 10 000 emplois). Le Royaume-Uni complète le podium.
Le groupe Bosch (notre photo), présent en France depuis 1899, y possède par exemple 21 sites. Malgré un chiffre d’affaires en repli de 12,7 % en France (à 2,8 milliards d’euros) en raison de la pandémie de Covid-19, le géant industriel a investi en France depuis 2010 plus de 530 millions d’euros.
Dans son bilan, Business France insiste d’ailleurs sur un nouveau record : au total, 460 projets industriels d’origine étrangère ont été recensés en 2021, soit 49 % de plus qu’en 2020.
Les projets industriels concentrent 29 % des IDE
« Ces résultats illustrent que le processus de réindustrialisation de notre économie, engagé depuis plusieurs années, s’accélère en 2021 et que, loin d’avoir été entamée, la confiance accordée par les investisseurs internationaux au site France sort renforcée de la crise sanitaire, se félicite Business France. Les projets industriels représentent 29 % des projets internationaux en France et 36 % des emplois associés. »
Sur les cinq dernières années, les principales régions d’accueil des projets étrangers ont été l’Île-de-France, Auvergne Rhône-Alpes, l’Occitanie, les Hauts-de-France et le Grand Est. L’attractivité économique de l’Île-de-France et des principales métropoles ne se fait pas au détriment des autres régions françaises, selon Business France.
Elle s’exprime à la fois au sein de grandes métropoles régionales, comme le Grand Paris (20 % des projets), la Métropole de Lyon (5 %), Toulouse Métropole (3 %), la Métropole d’Aix-Marseille-Provence (3 %) ou encore la Métropole européenne de Lille (3 %) ; mais aussi dans les agglomérations de taille plus modeste puisque 43 % des investissements en 2021 se localisent dans des agglomérations de moins de 200 000 habitants.
Fin novembre 2021, le gouvernement a annoncé la prolongation d’un an (jusqu’au 31 décembre 2022) de l’abaissement exceptionnel du seuil de contrôle des investissements étrangers en France de 25 à 10 %. Une mesure prise pendant la pandémie de Convid-19 afin « d’écarter les risques pour la sécurité nationale liés à des prises de participation minoritaires opportunistes dans les entreprises françaises ».
Sophie Creusillet