La croissance économique de l´Angola atteindrait 15% en 2008 (contre 20% initialement prévu) et baisserait à 11,8% en 2009. Tous les secteurs ont confirmé leur dynamisme.
La Banque mondiale prêtera 1 milliard de dollars entre 2009 et 2013 pour diversifier l´économie. La Chine suit le mouvement en poursuivant, en 2008, sa politique d´aide massive (4 à 11 milliards de dollars sur plusieurs années) en faveur des infrastructures, des réseaux électriques, de l´eau, sans oublier l´agriculture (dont le riz) ; sécurisant ainsi ses approvisionnements en pétrole. L´Angola est son premier fournisseur étranger.
Toutefois, la crise rattrape aussi quelque peu l´Angola qui s´est demandé en novembre s´il parviendrait à mettre en œuvre l´intégralité de son programme de reconstruction (42 milliards de dollars) étant donné la chute des cours mondiaux du brut. En outre, suivant les directives de l´OPEP, l´Angola réduira sa production à compter de janvier, de 1,96 à 1,84 Mbj. Si le prix du pétrole continuait de baisser, le gouvernement devrait alors réviser à la baisse ses projections budgétaires 2009 qui avaient été élaborées sur la base d´un baril à 55 dollars.
Le pétrole représente 80% de ses exportations, 58% de son PIB en 2008 et il a permis d´engranger 41 milliards de dollars en recettes en 2007. D´ailleurs les compagnies pétrolières sont toujours aussi actives : derrière Exxon Mobil, numéro un, Total a déclaré vouloir passer sa production de 300 000 b/j à 700 000 en 2010 et Eni a signé un vaste accord de coopération économique, sociale et industrielle.
Le pays se lance aussi dans la construction de sa première unité de gaz naturel liquide (GNL) : un projet mené par Chevron, BP et Total. Mais son coût devrait doubler, à 8 milliards de dollars, étant donné l´envolée des coûts de construction. Le feu vert a été donné à l´américain KBR pour concevoir la raffinerie (6,4 milliards de dollars ; 200 000 b/j) de Lobito qui sera construite sur 4 ans.
Côté diamants, Endiama avait pour objectif d´atteindre 10 millions de carats en 2008, contre 9,7 millions (9,3 milliards de dollars) l´année précédente.
Le BTP et les travaux d´infrastructures poursuivent leur essor. Les logements modernes manquent cruellement et le marché immobilier a flambé. Deux milliards de dollars sont consacrés à la rénovation de la baie de Luanda. Par ailleurs, le chemin de fer de Benguela devrait être étendu afin de relier la province de la Copperbelt en Zambie à l´Angola.
Fin novembre, l´Angola a annoncé vouloir lancer un fonds souverain, le Fundo Soberano Angolano (FSA), lui permettant de placer ses réserves financières dans des investissements à l´étranger, ce que Sonangol faisait jusqu´alors.
Sur la scène politique, le gouvernement a été remanié le 1er octobre 2008, suite aux élections législatives du 5 septembre (82% pour le MPLA), avec de nouveaux titulaires pour les ministères des Affaires étrangères, des Mines et du Pétrole. Les rapports entre la France et l´Angola ont été dominés en 2008 par l´affaire de Angola Gate (vente d´armes), dont le procès a démarré à Paris début octobre 2008.
Bénédicte Châtel et Anne Guillaume-Gentil