Le Conseil et le Parlement européens sont parvenus aujourd’hui à un accord fixant des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (Ges) pour les poids-lourds. En 2040, ils devront avoir réduire leurs émissions de 90 %. Ces nouvelles règles doivent contribuer à réaliser l’ambition européenne de parvenir à la neutralité carbone en 2050.
Après les voitures, les camions. Alors que les Vingt-Sept se sont entendus en 2022 pour interdire les ventes d’automobiles neuves à motorisation thermique à partir de 2035, les poids-lourds de plus de 7,5 tonnes vont également devoir basculer vers des technologies bas carbone.
A la suite de négociations parfois tendues sur le périmètre de la décarbonation du transport routier, à l’origine de 30 % des Ges en France, les objectifs de réduction seront de 45 % en 2030, 65 % en 2035 et 90 % en 2040, en plus de l’objectif de réduction de 15 % fixé pour 2025.
Le périmètre de ce nouveau règlement inclut les petits camions, les autobus urbains, les autocars et les remorques. Des dérogations sont prévues pour les véhicules utilisés dans les mines, la sylviculture et l’agriculture, les camions de l’armée, des pompiers, des services de l’ordre, de la protection civile et des soins médicaux.
Sont également concernés les véhicules professionnels comme les camions à ordures et les bétonnières portées. Les remorques et les semi-remorques devront quant à elles réduire leurs émissions de respectivement 7,5 % et 10 % à l’horizon 2030.
La décision sur le biocarburant reportée à plus tard
Enfin, les objectifs de baisse sont fixés à 90 % en 2030 et 100 % en 2035 pour les autobus urbains (mais pas interurbains). Par ailleurs, au regret de l’Italie qui poussait en ce sens, les colégislateurs ont remis à plus tard la possibilité d’inclure les biocarburants dans la liste de véhicules bénéficiant de dérogations.
Reste à savoir quelle technologie s’imposera en Europe et dans le monde. Biocarburants ? Hydrogène ? Tout électrique ?
Selon l’Agence internationale de l’énergie, le parc mondial de camions électriques représentait 66 000 véhicules, soit 0,1 % du total, en 2021. La même année, 1243 camions électriques ont été immatriculés en Europe, soit 26,6 % de plus que l’année précédente, dont 987 en Allemagne, d’après l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).
En 2022, avec 4,6 % des poids lourds nouvellement immatriculés en 2022, c’est un pays non-membre de l’Union européenne, la Suisse, qui a fait figure de champion de des poids-lourds électriques.
Sophie Creusillet
