Argentine : le pays va traverser une période très difficile ces prochains mois, avec la cure d’austérité qui s’annonce. Deux jours après l’investiture du nouveau président ultra-libéral Javier Milei, le 10 décembre, et la mise en place d’un nouveau gouvernement restreint, son ministre de l’Economie Luis Caputo a annoncé une série de mesures d’urgence drastiques conformes aux promesses de campagne du camp présidentiel, dont certaines impactent le commerce extérieur argentin : dépréciation de 118 % du peso argentin (ARS) par rapport au dollar (de 366 à 800 ARS pour 1 USD), la suppression des licences d’importation (système SIRA) et une réduction des subventions publiques à l’énergie et aux transports. De quoi empirer à court terme la situation pour la population (40 % vit en dessous du seuil de pauvreté), déjà en proie à une inflation galopante (+ 143 %), même si le ministre a promis le maintien des programmes sociaux d’aide à l’emploi et de cartes alimentaires pour les plus démunis. Parmi les autres mesures annoncées par Luis Caputo, l’annulation des chantiers publics qui n’ont pas encore démarré. « Les chantiers d’infrastructures en Argentine seront réalisés par le secteur privé car l’Etat n’a ni argent ni financement pour les mener à bien » a-t-il expliqué, selon une dépêche de l’AFP reprise par la presse française.
Risques export : « On atteint un niveau d’accompagnement record ! » a confié Clément Dubois, souscripteur senior de risques internationaux chez Allianz Trade, lors d’un webinaire sur les risques export organisé le 30 novembre par le courtier AU Group. Une allusion au nombre de sollicitations record dont son service a été l’objet en 2023 par les entreprises en quête de couverture de risques à l’export. En cause : le regain de risques d’impayés à l’export, avec la hausse des risques socio-politiques, la dégradation généralisée des délais de paiement et le rebond spectaculaire des défaillances dans le monde. « Le sujet des conditions de paiement revient sur le devant de la scène » a constaté ce spécialiste. Allianz Trade estime néanmoins que 22 milliards d’euros d’opportunités supplémentaires seront adressées aux exportateurs français en 2024, en provenance principalement d’Europe, des Etats-Unis et de Chine. Dans ce contexte, aura-t-il moins d’appétit pour le risque ? Clément Dubois affiche une position prudente, écartant tout mouvement de retrait généralisé : « on pratique un arbitrage au pied du risque », a-t-il assuré et on cultive « la proximité avec les clients ». « On ne pourra jamais se soustraire à une analyse intrinsèque des acheteurs » a-t-il précisé, y compris dans les pays les plus mal cotés. Il a aussi mentionné l’existence d’outils qui permettent de trouver des solutions pour ces cas, en particulier le dispositif public Cap Francexport, toujours en place, et de nouveau produits d’assurance Single Risk moyen terme (jusqu’à 5 ans) « de mieux en mieux compris par les banques ».
Cybersécurité en Allemagne : le secteur a pris une importance cruciale outre-Rhin depuis la crise sanitaire qui a vu exploser les tentatives d’hameçonnage et de ransomwares. En témoigne la décision du ministère allemand de l’Intérieur et du territoire d’augmenter de 13,1 milliards d’euros (Md EUR) son budget alloué à la sécurité intérieure, dont 1,6 Md EUR spécifiquement à la cybersécurité et à la numérisation de l’Etat. Les dépenses engagées pour faire face aux menaces sont également en train de s’envoler. Selon le Bitkom, l’association allemande de l’industrie numérique, elles devraient atteindre 10 Md EUR en 2025, contre 45 Md EUR pour l’ensemble des marchés européens.