Nicole Bricq a fait un joli coup médiatique lors de la conférence de presse sur l’attractivité organisée le 9 janvier à l’issue du conseil des ministres par Pierre Moscovici, tout juste rentré de Chine. Convaincue du lien étroit qui existe entre attractivité, compétitivité et commerce extérieur (les filiales étrangères assurent 42 % des exportations), elle ne s’en est pas moins vantée fièrement de porter ce jour là une marinière et un tailleur pantalon « 100 % Made in France », un clin d’œil à son collègue Arnaud Montebourg, également présent. Se faisant, la ministre du Commerce extérieur a non seulement déridé ministres et journalistes mais aussi provoqué un tonnerre de « clics » – y compris de la part des journalistes de la presse écrite qui ont brandi leurs téléphones mobiles pour saisir l’instant- en précisant qu’elle en avait quatre dans sa garde robe. Une occasion que n’a pas manqué une journaliste chinoise bien inspirée pour interpeler Arnaud Montebourg, qu’elle a appelé« ministre du made in France », sur l’origine de la marinière française : affirmant qu’elle avait elle-même acheté ce produit et cherché à savoir de quoi il était fait, elle avait découvert que seulement 45 % venaient de France, le reste provenant essentiellement d’Europe de l’Est et du Maghreb. Le ministre du Redressement productif ne s’est pas laissé démonter. Rappelant doctement que « la marinière d’Armor Lux est fabriquée par des mailleuses 100 % en France », il a défendu le fabricant en estimant que s’il avait dû délocaliser une partie de sa production, c’était « à contre cœur », pour faire face « à une concurrence souvent déloyale », et qu’il était actuellement en train d’embaucher… Le ministre s’est par ailleurs dit favorable aux investissements étrangers, et chinois en particulier, en France, « mais dans la mesure où nos intérêts stratégiques ainsi que ceux de l’Europe sont préservés »…