A l’occasion de BIG, l’événement BtoB de l’entrepreneuriat organisé par Bpifrance le 5 octobre dernier, Luuk Borg, responsable de l’investissement au sein de l’Agence exécutive pour le Conseil européen de l’innovation et les petites et moyennes entreprises (EISMEA), est venu présenter les possibilités de financement européen pour les start-up de l’IA.
Décarbonation, agriculture, industrie…. La deeptech est le secteur en plein essor, qu’elle soit portée par des laboratoires universitaires ou des entreprises. « 39 % de notre portefeuille est composé d’entreprises proposant de solutions dans le domaine de la santé, précise Luuk Borg. L’énergie, les composants électronique, la construction, les transports ou encore l’agroalimentaire. C’est nous par exemple qui avons aidé Pasqal à se financer en début d’année ».
La jeune pousse tricolore, qui développe une plateforme d’informatique quantique à atomes neutres, a en effet levé en février dernier 100 millions d’euros afin de la rendre opérationnelle à l’horizon 2024. Cofondée par Alain Aspect, lauréat du prix Nobel de physique en 2022 pour ses recherches sur la physique quantique, la start-up a obtenu en février 100 millions de dollars en fonds propres. Le fonds EIC (pour European Innovation Council) figurait parmi les investisseurs.
Intéresser les investisseurs privés
La Conseil européen de l’innovation, qui dispose d’un fonds de 10 milliards d’euros, finance en effet des start-up et des PME dont les projets ont un potentiel majeur en termes d’impact technologique et de croissance, via son accélérateur. Ce programme de soutien financier mixe des subventions (jusqu’à 2,5 millions d’euros) et des investissements (jusqu’à 15 millions d’euro).
Il comprend également des services d’accompagnement comme l’accès à un réseau d’experts européens ou de partenaires potentiels (distributeurs, investisseurs…). « Les projets de ces entreprises représentent un risque trop important pour des investisseurs privés seuls, note Luuk Borg. Notre rôle est non seulement de les intéresser à la deeptech et de favoriser le co-investissement grâce à un réseau de 985 investisseurs repartis dans une quarantaine de pays. »
Bpifrance aide les PME à peaufiner leur dossier de candidature
Pour accéder à ce programme, les entreprises peuvent soit proposer leur projet de manière ouverte, soit en réponse à l’un des « défis » de la liste établie chaque année par le Conseil européen de l’innovation. A savoir, pour 2023 : les nouveaux tests utilisant des biomarqueurs pour guider le traitement personnalisé du cancer, la décontamination des aérosols et des surfaces dans le cadre de la gestion des pandémies, le stockage de l’énergie, le Nouveau Bauhaus européen (une initiative de l’UE en faveur de la décarbonation des espaces de vie), les composants dédiés aux technologies quantiques, les nouvelles technologies pour une « agriculture résiliente » et les technologies et services spatiaux innovants et orientés vers le client.
En France, c’est Bpifrance, par ailleurs mandataire du plan Deeptech du gouvernement français, qui se charge d’accompagner les start-up et PME dans la préparation de leur candidature à l’accélérateur européens. Car, à l’instar d’autres programmes de financement de l’UE, accéder à l’accélérateur du CEI requiert une intense préparation.
Sophie Creusillet