La Sfil, banque publique spécialisée dans le refinancement du secteur public local et de crédits export, a publié des résultats records dans ce dernier domaine au premier semestre (S1). Elle affiche son optimisme pour ses perspectives grâce à un portefeuille de projets très conséquent et la réforme récente de l’arrangement OCDE sur les crédits export.
Ce n’est pas moins de quatre records qui auront été franchis par la Sfil au premier semestre (S1) 2023 pour son activité de refinancement de crédits export publics : record du nombre d’opérations bouclées en un semestre, 4 au total ; record de montant total refinancé, 2,8 milliards d’euros (Md EUR) ; record de crédit export que cela a permis de boucler, 4,1 Md EUR ; records dans le nombre d’entreprises exportatrices françaises ainsi soutenues, neuf, dont cinq « pour la première fois ».
Cerise sur le gâteau pour cette banque publique qui s’est engagée à porter à plus de 50 %, la part des opérations entrant dans les objectifs de développement durable de l’Onu (ODD), en lien notamment avec l’environnement et la transition climatique : si une opération concerne la Défense, trois autres concernent des projets d’infrastructures de transport « durable » dans des pays émergents, dont deux en Afrique – à l’instar du métro d’Abidjan, qui répond à un besoin vital- et une en Asie. Le financement du projet de métro ivoirien a d’ailleurs été qualifié de « Deal of the year Africa » lors du forum export TFX Global de juin 2023 signale la Sfil dans son communiqué.
« Ce n’est pas une surprise conjoncturelle », a commenté Philippe Mills, directeur générale de la banque publique, lors d’un point presse, rappelant que la Sfil avait terminé l’année 2022 avec un portefeuille de plusieurs dizaines de projets dans les tuyaux, 162 précisément, dont certains ont fini par se concrétiser. Ce portefeuille reste très conséquent : au 30 juin, 170 dossiers sont dans les tuyaux.
De quoi rendre la Sfil confiante dans les perspectives de cette activité crédit export, qui commence à prendre une importance non négligeable dans ses activités : au S1, la production crédit export a été, avec 2,8 Md EUR, deux fois supérieure à celle du financement du secteur public local (1,1 Md)…
Un environnement favorable aux crédits export
D’après Philippe Mills, plusieurs facteurs rendent l’environnement de cette activité plus favorable : les questions de souveraineté incitent les États à réinvestir dans les secteurs stratégiques comme l’énergie ; les investissements dans la défense s’accélèrent à la faveur des tensions géopolitiques ; la transition climatique pousse les États à accélérer leurs investissement dans les énergies renouvelable et les infrastructures bas carbone ; le durcissement des conditions de financement au niveau mondial, avec la hausse des taux d’intérêt, pousse les États acheteurs à rechercher des solutions de financement compétitives auprès des acteurs publics.
Un dernier facteur devrait également jouer : la réforme récente de l’Arrangement OCDE sur les crédits export publics, en vigueur depuis juillet, qui va permettre de rendre encore plus attractifs ces financements pour les projets relevant du développement durable et de la transition climatique. « On vient de vivre une évolution majeure », a confirmé Anne Crépin, directrice générale adjointe en charge de l’activité crédit export de Sfil.
Concrètement, a-t-elle résumé, cette réforme a introduit plus de flexibilité avec une hausse des durées de remboursement maximales à 22 ans (au lieu de 12 à 18 ans auparavant), une possibilité de réduire les primes d’assurance-crédit sur les durées les plus longues, et une extension de la liste des domaines relevant du développement durable éligibles au secteur des transports. « Cela va renforcer le crédit export dans le cadre de l’arrangement OCDE » a précisé Anne Crépin, car « tous les projets respectant les objectifs de développement durables vont bénéficier de ces nouvelles conditions ».
Christine Gilguy