Elu le 9 juillet à la présidence de Stratexio, Jacques Mauge compte s’appuyer sur son réseau pour soutenir le développement de cette association cofondée par le Medef, le GFI, CCI International et l’OSCI pour proposer aux patrons de PME et d’ETI un programme de coaching sur mesure en matière de stratégie et de développement international dans le cadre de petits clubs de 12 membres. « Nous voulons atteindre le cap des 10 clubs en activité d’ici à la fin de l’année, dont un dans le secteur automobile » a-t-il confié au Moci le 10 septembre, en présence de Stéphanie Le Dévéhat-Piquet, déléguée générale de Stratexio, pilier du développement de ses activités depuis son lancement il y a 3 ans.
Convaincu de l’utilité de l’approche Stratexio pour amener davantage de chefs d’entreprises à accélérer et réussir l’internationalisation de leur activité, Jacques Mauge, qui préside également la FIEV (Fédération des équipementiers automobiles) et représente l’automobile au sein du Comité national de l’industrie (CNI), veut reproduire dans ce secteur industriel qu’il connaît bien l’expérience menée par l’association dans le domaine de la santé, où elle a noué un partenariat avec le pôle de compétitivité Medicen pour créer un club Stratexio.
Un complément à l’accélérateur Bpifrance
« Ce serait un complément plus pointu, dans le domaine de l’accompagnement à l’export, à l’accélérateur monté avec Bpifrance dans l’automobile » estime celui qui est encore conseiller du président de Faurecia. Il a d’ailleurs prévu de rencontrer, courant septembre, les responsables des accélérateurs de Bpifrance afin d’essayer de clarifier les rôles de chaque organisation dans le coaching des dirigeants sur l’export. « Dans les accélérateurs Bpi, l’international est une option parmi d’autres » remarque Jacques Mauge, qui verrait bien Stratexio jouer un rôle complémentaire dans ce domaine.
Venu d’une filière industrielle dont la survie a été étroitement liée à sa capacité à s’exporter, Jacques Mauge est convaincu de la nécessité d’internationaliser le tissu de PME et d’ETI français et en connaît les obstacles, qui vont au-delà du seul environnement social et fiscal. « Il y a deux problèmes qui freinent l’internationalisation : le problème de la compétitivité, bien sûr, mais aussi le problème de l’envie » explique-t-il, lui qui suit de prêt les avancée du chantier de la modernisation de l’industrie depuis le CNI, qui s’est tout récemment doté de comité export.
La FIEV est dotée d’un dispositif d’accompagnement à l’export de ses membres, avec de l’information et des missions de prospection. Son président se félicite aussi d’avoir œuvré avec succès auprès de Philippe Darmayan, le président de l’UIMM, la puissante fédération des industries et métiers de la métallurgie, pour que celle-ci se dote d’une Commission du développement international. Celle-ci rassemble aujourd’hui quelque 12 fédérations et 64 chambres syndicales territoriales. Stratexio pourrait apporter le complément de la formation et du coaching stratégique.
Au total, 7 clubs ont vu le jour à Nantes -qui en est à son troisième-, Paris, Poitiers et Strasbourg. Les perspectives sont encourageantes : un deuxième club est en gestation à Poitiers –couvrant aussi les Deux-Sèvres, et un autre à Strasbourg. L’objectif des 10 est proche. Parmi les autres leviers d’action pour accélérer ce déploiement en 2019, figure enfin l’ouverture du comité exécutif de l’association à de nouvelles personnalités et l’animation des clubs existants pour accentuer l’effet réseau. L’association, qui organise déjà des réunions inter-clubs, vient de lancer une application mobile, Stratexio Réseau qui permet de connecter les clubs existants et leurs membres entre eux.
Christine Gilguy