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Le top 100 des entreprises françaises à l’international

France, Europe, marché domestique

Notre top 100 est un classement des 100 premiers groupes français par ordre décroissant de chiffre d’affaires international (CAI), c’est-à-dire réalisé hors de France. Les sources d’information principales ont été leurs rapports annuels et documents de référence, qu’il a fallu éplucher, complétées par les réponses aux questionnaires que nous avons envoyés aux groupes. Comme le lecteur l’observera très vite, beaucoup ne font plus de distinction entre la France et l’Europe pour définir la répartition géographique de leurs activités : ils sont 25 dans le top 100, mentionnés par un astérisque (*), qui ne communiquent qu’un CAI « hors Europe ». Cela fausse sans doute quelque peu l’ordre réel du classement mais n’en exclut aucun. Un signe, en tout cas, que l’Europe est vue par les directions d’un nombre croissant de grandes entreprises comme un marché intégré, voire domestique.

Le plus gros CAI, et le plus internationalisé

Total est premier de notre top 100 avec plus de 130 milliards d’euros de chiffre d’affaires international, loin devant ses suivants Carrefour (« seulement » 55 milliards…) et GDF Suez (53,1 milliards).
 
Le groupe pétrolier français n’est pas, toutefois, celui dont l’activité est la plus internationalisée. C’est en effet CFAO, groupe de commerce, distribution et services dont le réseau est à l’étranger, qui affiche le ratio de CAI/CA le plus élevé avec 100 % de CA à l’international (contre 81,73 % pour Total). Mais plusieurs autres groupes industriels n’en sont pas loin : Vallourec (43e) réalise près de 96 % de son CA à l’international, Pernod Ricard (33e) 90 %, L’Oréal (11e) 88 %, Biomérieux (81e) 87 %…

Les trois groupes les moins internationaux sont, dans l’ordre, Eiffage dans le BTP (16 % à l’international), SNCF dans le transport- logistique (20 %) et Fayat dans le BTP (21,3 %). Au total, 77 des sociétés de ce top 100 réalisent plus de 50 % de leur CA à l’international.


Les milliardaires à l’international

86 des 100 sociétés classées réalisent plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires international. Et 68 sont multimilliardaires. Ces données sont toutefois à prendre avec prudence compte tenu du nombre de sociétés qui ne font pas la distinction entre la France et l’Europe, faussant quelque peu le calcul. La dernière classée, le groupe de transport Norbert Dentressangle réalise, tout de même, 526 millions d’euros à l’international.


838,520 milliards d’euros : le double de l’export français

838,520 milliards d’euros, c’est le chiffre d’affaires international cumulé des 100 premiers groupes français à l’international. Ce chiffre est à comparer au montant des exportations françaises en 2010 : 392,521 milliards d’euros. Mettre en parallèle ces deux chiffres, qui correspondent à des réalités différentes, ne présente qu’un seul intérêt : montrer à quel point l’export, qui correspond aux ventes facturées depuis la France, est devenu un aspect relativement secondaire des stratégies d’internationalisation des grandes entreprises, donc de leur puissance de frappe sur le marché mondial. Les filiales à l’étranger, qu’elles correspondent à des sites de production ou des filiales commerciales, sont l’autre aspect de cette internationalisation.

Des services, de l’énergie mais aussi de l’industrie (voir tableau ci-dessous en PDF)

La répartition par secteur de notre top 100 est, somme toute, relativement diversifiée, reflétant les points forts de l’offre française à l’international, qu’elle concerne l’énergie, l’industrie ou les services.

Les deux secteurs les mieux représentés par le nombre de sociétés sont les services avec 15 sociétés et les industries agricoles et alimentaires avec 9 sociétés – en intégrant les 4 présentes dans les produits laitiers au classement général que sont Danone (31e), Lactalis (22e), Bel (86e) et Bongrain (62e) –, et 12 si l’on inclut les 3 des boissons, alcools et tabacs : Pernod-Ricard (33e), Rémy-Cointreau (95e) et un peu de LVMH (10e). En troisième position, à égalité, viennent le commerce/distribution et la construction électrique et électronique (8 sociétés chacun). Trois secteurs ont 6 représentants chacun : BTP, parachimie-pharmacie, transport logistique. Cinq autres en ont 5 : automobile (constructeurs et équipementiers), construction aéronautique et spatiale, énergie, matériaux de construction/verre. 

En chiffre d’affaires international, c’est toutefois l’énergie qui pèse le plus lourd (plus de 223 milliards d’euros à l’international pour les 5 sociétés référencées, soit 26,61 % du total), suivi du commerce/distribution (115 milliards, 13,75 % du total) et des services (86 milliards, 10,3 % du total). Une donnée à prendre toutefois avec prudence compte tenu des sociétés qui ne font plus la distinction entre la France et l’Europe, ce qui fausse les calculs de parts relatives…

Ceux qui exportent peu ou pas du tout

Certaines entreprises de notre classement ne facturent que très peu de ventes de biens à l’export depuis la France : les cimentiers (Lafarge, 17e, Ciments français, 60e, Vicat, 80e…) sont un cas classique, car le ciment et beaucoup de matériaux de construction s’échangent peu sur le marché mondial en raison de leur prix bas et de leur poids ; certains industriels comme L’Air Liquide (36e), qui livre des clients de proximité en gaz industriels (comme les hôpitaux) ou encore Danone (31e), qui fabrique localement ses produits frais de grande consommation ; les enseignes de la grande distribution (Carrefour, 2e ; Groupe Auchan, 7e ; Rallye, 53e, qui possède Casino ; Groupe Oxylane, qui possède Décathlon) ; les sociétés de services de proximité comme Sodexo (29e, restauration collective), Accor (44e, hôtellerie) ou encore Publicis (48e, conseil et marketing) qui facturent le plus souvent localement, via leurs filiales étrangères… 

Les facturations export sont plus importantes chez des prestataires de services d’ingénierie et de construction tels que les géants du BTP, très présents au top 100 : Vinci (16e), Bouygues (27e) – via notamment Bouygues Construction mais aussi Colas, très dynamique à l’international –, Eiffage (65e), Fayat (96e). 


Ceux qui exportent des biens

D’autres au contraire contribuent pleinement aux exportations nationales de biens. Lorsque l’on croise notre top 100 des groupes internationaux avec le palmarès des 100 premiers exportateurs 2010 des Douanes françaises (http:// lekiosque.finances.gouv.fr/APPCHIFFRE/entreprise/surcadre_ palm.asp), on constate que de nombreuses entreprises industrielles sont représentées dans les deux. Total, notre premier groupe classé, est 13e exportateur français 2010 selon les Douanes grâce à ses expéditions de pétrole raffiné. 

Cinq autres exemples :

• les fleurons de l’industrie aéronautique et spatiale. Airbus est le premier du palmarès des Douanes, EADS, 4e de notre top 100. Dassault Aviation et Snecma (groupe Safran) sont respectivement 7e et 8e du palmarès des Douanes, 49e et 30e (Safran) de notre top 100 ;
• ceux de l’automobile. PSA est 2e au palmarès des Douanes et 14e de notre top 100, Renault est 4e au palmarès des Douanes et 18e de notre top 100 ;
• ceux de la chimie-pharmacie. Sanofi (pharmacie) et Lilly France (chimie) sont respectivement 5e et 21e exportateurs 2010 pour les Douanes, et 8e et 71e de notre top 100 ; 
• ceux de l’agroalimentaire. Roquette Frères, 63e de notre top 100, et le 32e exportateur français 2010 selon les Douanes ;
• ceux du luxe. Louis Vuitton
Malletier est le 16e exportateur de France selon le palmarès 2010 des Douanes et les Parfums Christian Dior, 58e, LVMH est 10e de notre top 100.


Les plus internationalisés par le nombre de filiales à l’étranger 

Le lecteur nous pardonnera le caractère incomplet de notre classement pour les effectifs et les filiales. Les groupes de notre top 100 sont très discrets sur leurs effectifs à l’international, une donnée sensible. Le faible nombre de ceux qui fournissent des informations sur ce sujet (48 sur 100) ne nous a pas permis de faire une analyse pertinente et de créer un tableau spécifique.

Les informations sur les filiales sont plus aisées à obtenir : 61 sociétés les publient. Nous avons donc pu en tirer deux tableaux : l’un sur les 20 premiers groupes par le nombre de filiales à l’étranger, l’autre sur les 20 groupes les plus mondialisés par la répartition géographique de leurs filiales à l’étranger entre l’Europe (incluant la France) et le reste du monde.


Le top 20 des réseaux de filiales étrangères (voir tableau ci-dessous en PDF)

Les deux premières sociétés sont deux grands industriels : Schneider Electric et PSA Peugeot Citroën. Le premier, géant mondial du matériel électrique, possède 536 filiales à l’étranger, qui représentent 90 % de toutes ses filiales. Le deuxième, fleuron de la construction automobile, possède 328 filiales à l’étranger, près de 79 % de toutes ses filiales… Les suivants sont les groupes Lagardère et Havas, suivi de SNCF Groupe.

Pour ce dernier, dont l’expansion à l’international s’est accélérée ces dernières années, le réseau de filiales à l’étranger, qui compte 311 sociétés, s’appuie sur ceux construits par ses têtes de pont que sont des sociétés comme le transporteur Geodis ou l’exploitant de réseau de tramway Keolis.

Le top 20 des groupes les plus mondialisés (voir tableau ci-dessous en PDF)

Nous entendons par « les plus mondialisés » les sociétés dont le réseau de filiales à l’étranger hors Europe est le plus élevé. Le top 20 met en tête Schneider Electric, Imerys (producteur de matières premières et de matériaux de construction), Havas, Bolloré et LVMH.

Une analyse plus fine montre que la présence mondiale de Schneider Electric est relativement bien répartie sur l’ensemble des continents alors qu’un groupe comme Imerys est surtout présent en Amérique et en Asie, comme LVMH et Havas, ce dernier étant également très présent en Amérique latine. Bolloré a une très forte présence en Afrique, suivie de très loin par l’Asie. CFAO présente le même profil que Bolloré, mais avec une présence moindre en Asie.

Quant à l’équilibre de la présence entre l’Europe (incluant Union européenne et Europe centrale et orientale) et le reste du monde, il révèle une autre hiérarchie.

Ainsi, 13 groupes sur 20 ont 50 % et plus de leurs filiales étrangères hors d’Europe. La palme revient à CFAO (96 % hors d’Europe), historiquement bien implanté en Afrique. La présence étrangère d’Imerys est à près de 86 % hors Europe, celle de Safran l’est à 74 % et celle de Bolloré à 73 %. Les autres sociétés affichent des taux de 50,5 % (Havas) à 69 % (Havas).

La présence étrangère la moins mondialisée est celle affichée par SNCF groupe, dont le réseau de filiales étrangères est à seulement 32 % hors d’Europe (68 % en Europe).

Christine Gilguy

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