Pointée du doigt par Bruxelles pour ses mesures restrictives (voir la Lettre confidentielle du Moci n° 38), c’était, cette semaine, au tour de Moscou d’attaquer la législation européenne sur l’énergie. La Russie s’inquiète en effet des mesures antidumping de l’UE ainsi que des restrictions sur le transit de certains de ses produits chimiques. Mais Moscou continue surtout de contester le 3ème paquet législatif de l’UE pour la libéralisation du marché intérieur de l’énergie, qu’elle envisage de porter à l’OMC. Depuis l’adoption de ces textes en 2009, les Russes refusent de se conformer aux exigences qui imposent la séparation des activités de fourniture et de transport des opérateurs énergétiques, ce qui contraindrait le gazier russe Gazprom à modifier la structure de ses actifs en Europe. La querelle sur ce dossier s’est envenimée au début septembre avec le lancement par l’exécutif européen, suite à une plainte de la Lituanie, d’une enquête visant le gazier russe pour abus de position dominante et manipulation des prix dans plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, très dépendants des livraisons de gaz russe. Les négociateurs européens et russes se sont réunis à Genève pour tenter de régler leurs différends sous la houlette de l’OMC.