Du 23 au 25 janvier s´est déroulé le salon international de la lingerie. Evidemment, la crise est aussi passée par là. Le salon a été réduit à trois jours au lieu de quatre. Mais, globalement, le secteur a résisté puisque le chiffre d´affaires de 2,5 milliards d´euros réalisé l´année dernière a baissé de seulement 4,5% par rapport à 2008.
Crise oblige, les Françaises ont consacré en moyenne 93 € à leurs dessous en 2009 contre 102 € en 2008. Mais ce chiffre recoupe de grandes disparités selon Eurovest, l´organisateur du salon. Le panier des 15-24 ans tend à diminuer de plus en plus (101 €) car elles achètent dans les grandes chaînes (genre Etam ou H & M).
Les plus grosses consommatrices de lingerie sont désormais les femmes de 45 à 54 ans (109 €). Bien que les supermarchés et les hypermarchés se taillent la part du lion avec 40% des volumes et 31% en valeur des ventes de lingerie, les boutiques à enseignes se multiplient. Il suffit d´ouvrir les yeux dans les rues : Chantelle, Aubade, Pain de Sucre, Remember Me, Orcanta, Darjeeling, Valège, Women´s Secret, Soleil Sucré, et Canelle Lingerie (qui appartient à la famille Mulliez).
Reste que la lingerie est de moins en moins «Made in France». Et le mouvement se poursuit comme en témoigne la décision de la marque suisse Aubade de supprimer la quasi-totalité des emplois sur son site installée dans la Vienne mi-juin dernier. La confection est partie en totalité en Tunisie, tandis que les maillots de bain étaient déjà fabriqués en Asie.
Il ne reste plus qu´une vingtaine de marques de lingerie- sous-vêtements-maillots de bain à fabriquer totalement ou essentiellement en France. Même une marque à succès comme Princesse Tam-Tam fabrique hors de l´Hexagone : au Maroc, en Tunisie, au Portugal (lingerie de nuit), dans l´Océan Indien et en Asie (corseterie).
Jean-François Tournoud