Compte tenu de l’impact des mesures de soutien public à l’économie (PGE, chômage partiel, etc.), les années 2020 et 2021 se sont achevées sur de fortes baisses en matière de défaillances d’entreprises. Mais, avec la fin des aides et l’impact de la guerre en Ukraine (hausse des prix de l’énergie, inflation, recul de la demande…) tous les observateurs s’attendent à une forte explosion des faillites en 2022 et en 2023, même si quelques optimistes anticipent un retour à la normale fin 2023. Ce qui n’est pas du tout notre sentiment.
Allianz Trade table pour sa part sur une progression des faillites de 15 % en 2022, à 32 510, (après -12 % en 2021) et de 33 % en 2023, Atradius s’attend à une hausse de 58 % des défaillances en 2022 et encore plus de 40 % en 2023.La France a longtemps eu la réputation – avec l’Italie, l’Espagne ou le Portugal – d’être l’un des pays les plus mauvais payeurs d’Europe. Cette mauvaise réputation semblait enfin se dissiper quelque peu mais avec la pandémie, même si quelques rares observateurs ont constaté une légère accalmie, dans l’ensemble les délais se sont de nouveaux dégradés. Il faut souligner que, comme dans de nombreux autres pays, les entreprises françaises exportatrices sont très touchées par les crises politiques au Maghreb, au Proche-Orient et en Afrique (Tunisie, Libye, Syrie, Mali, etc.) et, depuis février 2022, par la guerre en Ukraine et l’avalanche de sanctions sur la Russie. La hausse des prix de l’énergie frappe durement les ménages comme les entreprises, malgré les aides mises en place par le gouvernement, et personne n’est capable de prévoir la durée de l’impact réel de ces crises sur les engagements commerciaux des exportateurs français.
Soulignons également que les exportateurs français sont friands de pays à risque économique – Brésil, Argentine, Vénézuela, ou encore Vietnam –, et trop souvent peu soucieux de sécuriser leurs opérations.