Coface vient de publier les dernières évolutions de ses notes de risques pays. Parmi ceux qui vont mieux, il faut saluer les Philippines, qui accèdent pour la première fois à la catégorie A de Coface. Parmi ceux qui vont moins bien, la Tunisie, qui, elle, quitte la catégorie A pour être déclassée en B. Voici les commentaires des analystes de Coface par pays.
Les pays où ça va mieux : Japon, Islande, Irlande, Pologne, Equateur, Philippines
-La surveillance négative est levée sur l’évaluation A1 du Japon. Les stimuli monétaire et budgétaire annoncés ont eu un impact tangible sur la consommation des ménages. La dépréciation du yen depuis fin 2012 a aussi permis de redynamiser les exportations nippones qui devraient progresser de plus de 3% en 2013. La situation japonaise s’améliore au moins à court terme (le PIB devrait croître de 1,4% en 2013) et, de fait, le nombre des faillites d’entreprise reste stable.
-L’Islande affiche une croissance très dynamique (3,8 % au premier trimestre 2013, 2,3% prévu pour l’ensemble de l’année 2013), une baisse de l’inflation et une stabilisation de son taux de chômage. Ce pays est reclassé à A3.
-L’Irlande sort lentement mais sûrement de sa grave crise bancaire. La croissance est positive en 2012 et le restera en 2013 (+0,9% pour les deux années). Le pays affiche un excédent courant confortable, et la demande interne repart progressive. Le programme de réformes et d’austérité surveillé par la « Troïka » se déroule sans anicroche et devrait se terminer avec succès fin 2013. La confiance des investisseurs s’est améliorée et le pays peut de nouveau émettre sur le marché obligataire international. Dans ce contexte, l’évaluation A4 de l’Irlande a été mise sous surveillance positive.
-La Pologne ne connaît pas la récession et le ralentissement y est cyclique. L’activité devrait bénéficier de la politique monétaire expansionniste d’ici la fin de l’année 2013, ce qui explique la levée de la surveillance négative de son évaluation A3.
-Coface améliore son évaluation de l’Equateur à B. La croissance y est forte et stable. L’endettement public a fortement diminué et s’élève aujourd’hui 22% du PIB. La situation politique est stabilisée et le gouvernement
semble plus favorable aux investisseurs étrangers.
-Les Philippines passent pour la première fois la barre de l’évaluation B pour être reclassées en A4 grâce à des performances macroéconomiques brillantes, croissance de 7,8% au premier trimestre 2013 (6,5% prévu pour l’ensemble de l’année), consommation robuste et solde courant excédentaire, soutenus par les transferts des expatriés stables et dynamiques, inflation maîtrisée, amélioration soutenue des finances publiques.
Les pays où ça va moins bien : Afrique du Sud, Tunisie, République Tchèque, Slovénie
-La République tchèque et la Slovénie, déclassées à A4, souffrent
particulièrement de la contraction de l’activité dans la zone euro. En
République tchèque, le chômage de longue durée atteint 37% de la
population active. En Slovénie, les entreprises, massivement et
lourdement endettées (85% du PIB), sont confrontées à une montée des
faillites, impactées par un système bancaire déficient et les créances
douteuses.
– En Afrique du Sud, déclassée à A4, la croissance s’affaiblit progressivement et devrait être inférieure à 3% en 2013. L’endettement des ménages, l’inflation et le taux de chômage très élevé contraignent la consommation. En outre, les entreprises perdent en compétitivité et souffrent de la récession de la zone euro, un partenaire majeur. Les tensions sociales restent vives dans un contexte d’attentes fortes de la part de la population et de nouvelles grèves ne sont pas à exclure.
-La Tunisie, dont l’évaluation a été abaissée à B, fait face à des tensions politiques et sociales accrues, ce qui retarde l’élaboration de la constitution et la tenue d’élections législatives et présidentielles, dans une société où les divisions s’accroissent. Les comptes extérieurs et le niveau de liquidité en devise, compte tenu de la chute des revenus touristiques, sont tendus. L’application du nouveau programme FMI sera donc un sérieux défi pour le gouvernement en place.