« On aura vécu l’inter-crise la plus courte de
l’histoire de l’assurance-crédit depuis la deuxième guerre mondiale », a
estimé Jean-Marc Pillu, directeur-général de Coface, commentant la conjoncture
qui prévaut lors de la présentation des résultats annuels du groupe. D’après les statistiques dévoilée par l’assureur-crédit à
cette occasion, 2011 confirme une remontée générale des risques commerciaux dans le monde,
avec une acuité particulière en Europe du Sud.
Ainsi, les incidents de paiements enregistrés par Coface en
2011 ont progressé globalement de 27 % dans le monde, mais de 47 % en Europe du
Sud (France, Espagne, Portugal, Grèce, Italie…). A comparer aux hausses très
modestes – à peine + 2 % pour chacune des zones-, affichées par l’Europe du
Nord (incluant l’Allemagne et le Royaume Uni) et les Etats-Unis.
Précision importante : le plus gros de ces hausse se
sont concentrées sur le deuxième semestre de 2011, selon le directeur général
de Coface. Même tendance pour les déclarations de sinistres, qui sont passées
de 61 millions d’euros à 74 millions d’euros entre le 1er et le 4ème
trimestre 2011. Autrement dit, la tendance, qui s’est donc accentuée fin 2011, a de forte chance de
se poursuivre en ce moment même.
Si le dirigeant a affirmé « qu’il n’y a aucun pays que
nous ne couvrons pas », il a admis que les encours avaient été
drastiquement réduits sur la
Grèce, il est vrai dans une situation particulièrement
exceptionnelle : « C’est un pays qui est devenu structurellement
sinistré en terme de défaut de paiement » a commenté Yves Zlotowski, chef
économiste de Coface. « La sinistralité avait très peu baissé à partir de
2009, contrairement à d’autres pays ». En cause : la récession
drastique, un credit crunch « gigantesque », des problèmes de
croissance structurels. Pour 2012, au moins quatre pays d’Europe du sud
devraient connaître des récessions plus ou moins fortes cette année : Grèce -6
% ( !) ; Portugal -4 % ; Italie – 1,5 % ; Espagne -1,2 %.
Il pèseront sur la tendance en zone euro, elle-même attendue en légère
récession (-0,3 %).
Le groupe a livré une liste des grands secteurs
particulièrement touchés par le contrecoup du ralentissement économique de 2011
et de la récession attendue en 2012. « Ca ne veut pas dire que toutes les
entreprises de ces secteurs sont en difficultés » a tenu à prévenir
Jean-Marc Pillu. Mais cela donne un indicateur clair des secteurs dans lesquels
le groupe aura plutôt tendance à être restrictif ou à réduire son exposition. Les voici :
–
Allemagne : énergie solaire, sous-traitance,
packaging.
–
France : construction, packaging.
–
Italie : métallurgie, agroalimentaire, textile,
construction.
–
Espagne : mécanique, construction, distribution,
agroalimentaire, textile.
–
Portugal : bois, mécanique, construction,
distribution, agroalimentaire, textile
–
Pays-Bas : construction.
–
Belgique : construction, métaux.
–
Autriche : transports, packaging, textile.
Christine
Gilguy
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