Dans les nations avancées, ce ne sont pas les États-Unis, le Canada ou l’Allemagne qui retiennent l’attention, mais la zone euro dans son ensemble et en Asie le Japon. « Ainsi, dans la zone euro, il existe une relation entre la dette publique et la
croissance. Or, cette interaction est néfaste », a expliqué d’entrée Yves Zlotowski,
économiste en chef chez Coface, à l’occasion du colloque annuel organisé par l’assureur-crédit le 22 janvier à La
Défense.
En effet, plus la dette sera élevée, plus la croissance sera
faible, selon les données chiffrées de Coface qui mettent en évidence une dette grecque élevée, doublée d’une croissance négative du PIB (- 6 %). C’est dans ce contexte dégradé que Coface abaisse de A 4 avec mise sous
surveillance négative à B les
évaluations de l’Italie et de l’Espagne, pays dont l’évaluation était
déjà tombée de A 3 à A 4 en janvier 2012. D’après Coface, ces deux
économies vont subir une contraction de leur activité en
2013 : de – 1 % pour l’Italie et – 1,5 % pour l’Espagne.
« En moyenne, en 2013, la dette publique de l’Europe
sera plus élevée qu’en 2012 », prévient Yves Zlotowski. L’environnement
social
– faible croissance des salaires réels et taux de chômage des jeunes
élevé, notamment en Espagne
et en Grèce – est trop dégradé pour favoriser la consommation. En outre,
la zone euro exporte peu vers les pays émergents. Enfin, rappelle
l’économiste, il se peut que
certains pays émergents soient moins enclins à importer des produits
étrangers, préférant privilégier l’achat de produits nationaux.
En Europe, les bonnes nouvelles sont à prendre du côté de deux petits pays. Dans la zone euro, l’Estonie, qui affiche une dette moindre et une croissance du produit intérieur brut de 2,5 %, dont l’évaluation passe en A 3 ; et hors zone euro, l’Islande, qui a restructuré
sa dette et dont la note de risque passe de A 4 à A 4 avec mise sous surveillance positive.
En ce qui concerne les secteurs d’activité, comme la construction, la distribution ou l’agroalimentaire (voir article Moci), les nouvelles ne sont pas très réjouissantes en Europe. Coface a enregistré de nombreux impayés en 2012. Toutefois, nuance Yves Zlotowski : « On ne peut pas blâmer la conjoncture dans les secteurs qui ont déjà des fragilités structurelles qui se réveillent lorsqu’il y a une récession.»
Dans les pays développés, un pays asiatique doit aussi retenir l’attention, le Japon, dont l’évaluation en A 1
a été mise sous surveillance négative. Coface s’inquiète notamment du risque prolongé de chute des exportations,
notamment vers la Chine.
Venice Affre
MOCI Pratique :
– Lire :
Yves Zlotowski (Coface) : « Je reste particulièrement optimiste sur l’Asean »
Industrie : l’acier demeure le pilier grâce à l’Asie (Coface)