Si les ambitions du Commissaire français n’étaient plus un secret pour personne à Bruxelles, elles sont désormais officielles depuis l’interview accordée au Figaro ce lundi 13 janvier. « Chaque grande famille politique va choisir son candidat à la présidence de la Commission, pour le présenter au vote (…). C’est dans ce cadre que mon nom est avancé. Si je suis choisi par le Parti populaire européen, je suis prêt à m’engager », déclare Michel Barnier tout en avançant déjà ses grandes priorités « stratégie industrielle, politique d’infrastructures, marché unique, sécurité, immigration ».
« Les loups sortent du bois », ironise un haut fonctionnaire européen faisant aussi référence à la candidature, annoncée la semaine passée, d’un autre membre de la famille PPE : l’ancien premier ministre luxembourgeois, ex-patron de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.
Doyen de la politique européenne, ce dernier avait déjà brigué la présidence de la Commission en 2004 et souhaité, en 2009, obtenir la présidence du Conseil européen. Econduit alors par Nicolas Sarkozy, il pourrait cette fois être « black listé » par Angela Merkel, selon la presse allemande, rumeurs aussitôt démenties par un porte-parole de la chancellière. « C’est un fumeur et un buveur invétéré », a pour sa part déclaré, dans une émission, l’actuel chef de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem.
La campagne s’annonce animée d’ici au congrès du PPE, prévu en mars à Dublin. Entre-temps, d’autres candidats encore officieux pourraient eux aussi avancer leurs pions, à l’instar du Premier ministre irlandais, Enda Kenny ou du Polonais Donald Tusk. Si Michel Barnier devait être choisi par son groupe politique alors il se lancerait dans la course des élections européennes mais en « position non éligible » et en aucun cas « en tête de liste », a-t-il précisé.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles