Depuis le 1er juillet,
les municipalités en Pologne sont responsables de l’organisation du tri, de la
collecte, du dépôt, du recyclage et de la réutilisation des déchets générés par
leurs habitants et les entreprises locales. Fini les contrats passés
directement entre particuliers ou entreprises avec des sociétés de collecte. Du
moins en principe… car nombre de collectivités locales n’étaient pas en mesure,
avant la date fatidique, de se mettre en conformité avec la loi, votée en
janvier 2012. Le retard le plus symbolique est celui de la capitale Varsovie,
ce qui a poussé l’adjoint au maire en charge du dossier à démissionner.
« Varsovie va devoir gérer
une phase transitoire », explique Jean-Michel Kaléta, directeur général de
Sita Polska, filiale polonaise du spécialiste du traitement des déchets Sita
(Suez Environnement). La loi prévoit la mise en place d’une taxe municipale
prélevée directement auprès des usagers, calculée comme dans le reste de
l’Union européenne (UE) en fonction de critères précis (nombre d’habitants,
surface de l’habitat…).
Varsovie
va devoir mette en place une procédure d’appels d’offre publics
Pendant la phase transitoire, Varsovie
va devoir mette en place une procédure d’appels d’offre publics offrant aux
secteurs public et privé de la collecte et/ou du traitement une concurrence
loyale et équitable. « Pendant ce temps, les autorités demandent aux
prestataires actuels de maintenir leur service jusqu’au terme de leurs contrats
en 2016. Nous allons ainsi continuer à facturer normalement les clients, mais,
précise Jean-Michel Kaléta, c’est la ville qui va nous payer ».
Maintenant s’agissant de la
démission de l’adjoint du maire, nombre d’observateurs politiques estiment que
l’opposition au gouvernement de coalition entre le centre droit libéral de la
Plateforme civique (PO) et du Parti paysan polonais (PSL) cherche à
déstabiliser la mairesse, Hanna Gronkiewicz-Waltz (PO), la première femme à avoir
occupé ce poste en 2006.
A travers elle – juriste reconnue,
ancien présidente de la Banque nationale de Pologne (1992-2000) et
vice-président de la Banque européenne pour la reconstruction et le
développement (2001-2005) – c’est, plus certainement, le Premier ministre,
Donald Tusk, qui est visé. D’autant que cet europhile entend respecter
l’engagement pris en 2004 à l’entrée du pays dans l’UE d’intégrer la zone euro.
Un pari que le chef du gouvernement n’est pas sûr de gagner, en raison de la
virulence de l’opposition conservatrice et eurosceptique et de la crise de la
zone euro qui inquiète la population.
De notre envoyé spécial
François Pargny