Malgré les violences islamistes et une crise politique sans précédent, les affaires demeurent florissantes au Pakistan. Selon le ministre des Finances, Salman Shah, la croissance économique peut y atteindre 7,2 % pour l´année budgétaire 2007-2008 (achevée fin juin 2008).
Il faut, néanmoins, précise-t-il, que les élections législatives, reportées du 8 janvier au 18 février prochain après l´assassinat de l´ancien Premier ministre Benazir Bhutto, se déroulent « dans une atmosphère paisible ».
En annonçant un taux de croissance qui place son pays dans la même catégorie que les grands pays émergents, comme la Chine ou l´Inde, Salman Shah ne pêche pas par optimisme. Bien au contraire, depuis 2003 ce voisin de l´Inde bénéficie d´une croissance annuelle de l´ordre de 7 %. La grande enquête que Le MOCI a consacrée à ce pays en novembre (n°1804 du 1er novembre 2007, pages 33 à 47) y montre une transformation en profondeur : la classe moyenne est émergente, la distribution se modernise, les infrastructures se développent avec l´aide des bailleurs internationaux.
Les affaires sont florissantes. Donc, pour Salman Shah, « s´il existe un risque pour l´économie, il est politique ». Le Pakistan souffre déjà d´une image très négative à l´étranger. Cependant, comme tous les grands secteurs de l´économie, à l´exception notable de l´économie, sont largement ouverts à la concurrence, les investissements directs étrangers atteignent en moyenne 10 milliards de dollars tous les ans. Mais les capitaux viennent essentiellement des pays arabes et des Etats-Unis. La présence européenne est assez faible. La montée du fondamentalisme fait peur. Et pourtant les Pakistanais sont en majorité des musulmans tolérants et fort accueillants (lire la note du blog du 24 octobre 2007 le Pakistan est un pays accueillant).
Les entreprises de l´Hexagone hésitent ainsi à s´engager dans un pays qui ne leur est pas familier. Au grand dam de l´Etat français.