Même s´il ne brille pas par ses prouesses footballistiques, le petit Emirat du Qatar organisera la Coupe du monde de 2022. Au grand dam des autres candidats à l´organisation de cet événement. Mais pour la plus grande joie des milieux d´affaires locaux. Les investissements devraient en effet s´élever d´ici 2022 à 100 milliards de dollars, selon un rapport publié par la Banque nationale du Koweit le 19 décembre.
Coup de tonnerre dans le football mondial le 2 décembre : la FIFA vient de désigner le Qatar, petit émirat gazier, grand comme la Corse et peuplé de 1,7 million d´habitants, pour organiser la grande messe du football de 2022. Si le Qatar recrute volontiers d´anciennes gloires occidentales (Christophe Dugarry, Marcel Dessailly…), il ne dispose pas des infrastructures nécessaires au déferlement de dizaines d´équipes et de milliers de supporters. Qu´à cela ne tienne : il investira 100 milliards d´euros pour être prêt le jour J.
L´étude de la Banque nationale du Koweit, qui devrait également bénéficier des retombées économiques de cet événement, détaille par le menu les grands chantiers qui attentent l´Emirat. A commencer par celui des 12 stades qui doivent être construits pour un montant global de 4 milliards de dollars. En outre, le Qatar va mettre le turbo pour finaliser à temps d´autres projets déjà en cours, sans lien direct avec la Coupe du monde.
Il est ainsi prévu de construire, pour 25 milliards de dollars, une ligne de métro ainsi qu´un réseau ferroviaire rapide. Parmi les autres grands projets, le rapport cite un port en eau profonde (7 milliards de dollars), un pont devant relier le Qatar et Bahreïn (4 milliards de dollars), l´aéroport international de Doha (10 milliards de dollars) ainsi qu´une enveloppe de 20 milliards de dollars pour des projets routiers.
En outre, le Qatar devra pouvoir loger ses visiteurs. Alors que la FIFA lui demande de fournir 65 000 chambres d´hôtels d´ici 2022, l´Emirat devrait disposer à cette date de 90 000 chambres, selon la Banque nationale du Koweit. Des chambres qui pourront ensuite servir l´industrie touristique, que les autorités qataries souhaitent développer.
Les ambitions pharaoniques du Qatar devraient donner un coup de fouet aux secteurs de la construction et de l´immobilier. Déjà, le 5 décembre, trois jours après l´attribution de l´organisation de la Coupe du monde au Qatar, l´indice du Qatar Exchange avait bondi de 7 % à l´ouverture (avant de revenir à 3,57 %), tiré par les sociétés immobilières et l´industrie du ciment.
Sophie Creusillet