Que vont devenir les relations franco-colombiennes après la libération d´Ingrid Betancourt ? Le nouveau ministre des Affaires étrangères de la Colombie (en fonction depuis le 17 juillet), Jaime Bermudez, est à Paris en ce moment pour éclaircir ce point.
Pour cette visite de trois jours (du 27 au 30 juillet), il a demandé à Luis Guillermo Plata, ministre colombien du Commerce, de l´Industrie et du Tourisme de l´accompagner. Objectif de ce binôme : montrer que les relations franco-colombiennes ne sont pas uniquement fondées sur des questions diplomatiques.
Lemoci.com : l´ambassadeur de Colombie en France affirmait récemment « la France est priorité pour la Colombie mais la réciproque n´est pas vraie », qu´en pensez-vous ?
Luis Guillermo Plata : « Et bien, nous devons faire de la Colombie une priorité pour la France. Il est nécessaire que nous établissions des liens avec la France sur des sujets autres que les enlèvements et les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). C´est à nous de travailler là-dessus. »
Lemoci.com: sur quels dossiers économiques souhaitez-vous avancer avec Paris ?
Luis Guillermo Plata : « En tant que membre de la Communauté andine, la Colombie est en train de négocier un accord d´association avec l´Union européenne. C´est un accord très important que l´on veut finaliser le plus tôt possible. Et la France est actuellement présidente de l´UE…Nous voulons aussi négocier avec Paris des accords d´investissements. Tout cela s´intègre dans un agenda économique bien chargé ! »
Lemoci.com : pensez-vous que les investissements français en Colombie vont augmenter grâce à la libération d´Ingrid Betancourt ?
Luis Guillermo Plata : « Je pense que les investisseurs sont intelligents et qu´ils ne s´intéressent pas qu´aux aspects politiques. Je ne crois pas qu´il y aura un boom des investissements français mais plutôt qu´ils vont continuer à progresser régulièrement. »
Lemoci.com: dans quels secteurs ces investissements sont les plus nécessaires?
Luis Guillermo Plata : « Nous ne sommes pas sélectifs quant au secteur. Nous voulons simplement des investissements qui permettent de créer des emplois et qui permettent à tous les partis d´être gagnants. Toutefois, il y a quand même un secteur où nous aimerions beaucoup accueillir des investisseurs français : c´est la cosmétique. En Colombie, ce marché est encore réduit mais progresse très vite. La France pourrait tirer profit de son leadership dans ce secteur. »