Président de la mission gouvernementale Marque France, qui a remis son « pré-rapport » en juin dernier, Philippe Lentschener a partiellement levé le voile sur ce que pourrait être la « charte graphique ombrelle unifiante de la Marque France », lors d’une table-ronde animée par Le Moci dans le cadre de la semaine de la CCI Paris Ile-de-France « Faites de l’international », le 29 novembre, sur le thème « De la baguette à la high tech, la french touch : un + à l’export».
« Il y a deux écoles, a révélé le publicitaire (président de McCann WorldGroup France). D’une part, ceux qui disent que Paris possède une notoriété supérieure à celle de la France et prônent l’usage de la Tour Eiffel, symbole de la France. Et,
d’autre part, ceux estimant que le centralisme, ce n’est pas possible, et que la France, ce n’est pas Paris ». La mission qu’il pilote semble vouloir arbitrer en faveur des seconds, si l’on en croit les propos de son président, qui a conclu la table-ronde par un commentaire qui ressemble à une promesse, voir un engagement. « L’idéal, a-t-il ainsi achevé, serait de trouver une identité qui ne soit pas la Tour Eiffel ».
Rapprochement Ubifrance-Afii : » çà avance «
Quelques minutes plus tôt, Philippe Lentschener avait évoqué le rapprochement d’Ubifrance et de l’Agence française pour les investisseurs internationaux (Afii), objet d’une réunion tenue le même jour, selon lui, à Matignon : un sujet inattendu dans la mesure où cette initiative du gouvernementale ne relève pas de la mission qu’il conduit.
Mais sans doute, voulait-il faire un parallèle entre l’avancée du projet de Marque France et de ce dossier de fusion inscrit dans le programme de réforme du Cimap (Comité interministériel de modernisation de l’action publique), dont le secrétariat général est rattaché à Matignon, et censé unifier sous une même bannière l’action de ces organismes. On le sait, ce mariage oppose Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, qui y est favorable, et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui y est fermement opposé.
Or, selon Philippe Lentschener, « çà avance ». Des propos suffisamment fermes pour être pris très au sérieux dans l’assistance. Doit-on, pour autant, penser que « les jeux sont faits » ? Non, sans doute. Reste que le commentaire tenu ce jour-là ressemble beaucoup, dans sa tonalité et dans son contenu, à d’autres entendus à Bercy. Mais pas plus il est vrai…
François Pargny