« Ma hantise, c’est qu’un Français ou un Africain, un de nos salariés en France ou même en Europe soit touché par Ebola, car, alors, le fait qu’une seule personne soit concernée fera la une de tous les médias. Ce serait un drame pour nous. Comment je fais pour envoyer une personne ensuite ? Donc, je comprends que le Maroc ait refusé d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations de football », expliquait Marc Rennard, le directeur exécutif International pour la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie (EMEA) du groupe Orange, lors d’une conférence de presse à Paris, le 2 décembre.
La Can « a beau être magique », selon le dirigeant de l’opérateur de téléphonie mobile – et « Royal Air Maroc a aussi été un des transporteurs qui a été le plus longtemps dans les pays touchés et le Maroc a accueilli des matchs éliminatoires de la Can », constate encore le président du Conseil des chefs d’entreprise France-Afrique de l’Ouest de Medef International – mais Rabat a jugé qu’il était de son intérêt supérieur de refuser la compétition continentale sur son sol. En l’occurrence, l’État maghrébin étant devenu, en raison de l’instabilité régionale, « un pays refuge en matière de tourisme », remarque Marc Rennard, n’a pas voulu prendre de risque.
Très engagé dans le football africain, Orange a signé un partenariat de huit ans avec la Confédération Africaine de Football (CAF) pour être le sponsor officiel de compétions jusqu’en 2016 comme la Can. « Le fait que la Guinée Équatoriale ait été choisie pour organiser la Coupe africaine des nations après le retrait du Maroc ne change rien pour nous et n’a rien à voir avec le fait que nous voulons nous retirer de ce petit pays d’Afrique centrale », affirme Marc Rennard. « Il y a seulement qu’on ne peut travailler dans les conditions d’éthique requises », avance-t-il prudemment. En juillet dernier, la Chambre de commerce internationale (ICC) de Paris a donné raison au groupe français qui souhaite se retirer du capital de l’opérateur équato-guinéen Getesa et obliger ainsi l’État de Guinée Équatoriale à racheter les 40 % détenus par Orange.
François Pargny
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